[Libre Opinion] L’AFRIQUE EST MALADE : LES POLITICIENS , LA SOCIETE CIVILE ET LES MILITAIRES A LA BARRE
Par Eugène ATIGAN ( Communicant , Acteur de la société Civile et Président du CIS-Cab)
Le nouveau coup d’Etat enregistré au Burkina Faso ce vendredi 30 septembre , dernier jours du 9iem mois justement de l’année 2022 , interpelle sévèrement notre bonne conscience. Je parle en effet de cette conscience bonne ou bonne conscience en opposition à la conscience fragile et très facilement manipulable .
Cette dernière plutôt conséquente , ne vient pas jouer dans la ferveur de la passion , ou dans celle des frustrations et aigreurs et plus encore moins dans celle de la spontanéité populiste et empirique , qui suit et accompagne tout ce qui semble trancher avec l’ordinaire ou l’extraordinaire de la logique , voire du bon sens .
Malheureusement , une partie de la société civile se retrouve dans cette catégorie . Elle s’y embourbe malheureusement Incapable de faire une analyse concrète , conséquente et réaliste pour faire des propositions de sorte à instruire , éduquer et sensibiliser au mieux l’opinion populaire a comprendre les enjeux . Leur prise de position relève généralement de la pulsion révolutionnaire autrefois efficace.
Aujourd’hui la logique et les engagements des pays africains , condamnés à rester dans l’ordre nouveau , la démocratie , n’a pas de commun mesure avec la violence militaire abjecte , les coups d’états , les arrestations et emprisonnements fantaisistes en violation des droits humains .
De cette société civile guidée malheureusement par le sensationnel , il semble claire que pour elle , les dispositions prévues par la loi suprême de nos pays en période de crise dispose juste pour remplir les pages des constitutions. Quand le chef de l’état , président de la République ne peut semble pas remplir au mieux sa mission pour le bien de la population , qu’est ce qui est prévu dans nos pays ? Je pari que ceci n’est objet de vide dans nos pays .
Quand une partie de cette même société civile prend acte des Coups d’Etat militaires , d’autres applaudissent , et seul peu marque leur opposition pour rester fidèle au principe .
Il devient alors difficile de retrouver dans cette imbroglio une société civile impactante et efficace …
La partie de la société civile , fidèle au principe sont manifestement mis en minorité par la majorités de leurs pairs qui restent zélé d’une part à pulsion populaire et d’autre part emportée dans la logique des commentaires distillé dans les medias impérialistes et et colonialistes qui visiblement tirent profit du désordre .
La société civile de nos pays manque finalement de perspective efficace devant ces situations dans lesquelles elles devraient jouer un rôle des plus nobles et salvateurs.
Les réalités sont driblées pour venir surfer généralement sur les frustrations certes légitimes , mais qui ne sont en principe pas seulement la cause . .Elle manque de les relever…
Il vous en souvient aussi et sûrement que dans les axes de l’histoire africaine de la période qui a suivie les indépendances et ce , jusqu’à la période dite du vent de l’Est , beaucoup de nos pays sont passés par la phase des coups d’Etat intempestifs qui ont fait des corps habillés ( armés) des hommes forts a la tête de nos pays . Si les uns étaient venus disaient -ils pour remettre de l’ordre dans la maison en rétablissant l’ordre constitutionnel et repartir , d’autres seraient venus pour balayer juste la maison pendant le temps d’un « mandat » sans suffrage et remettre le pouvoir aux civils .
Mais entre temps ,empruntant habillement la nature du caméléon, ces derniers sont redevenus eux-mêmes des civils , et sans surprise élus à plusieurs fois à la tête des États .
Ainsi ces corps habillés retournés à la vie civile à la faveurs de la jouissance du pouvoir politique , sont devenus forcément des politiciens , chefs des partis politiques ,alors , partis État.
De l’externe ils ont été plus que soutenus . Dans les palais de nos présidences des conseillers et coopérants de la France généralement avaient une place de choix . Ils étaient dans l’ombre les pilotes de nos pays sur instruction du néo colonialiste .
A partir de ce moment nous nous sommes retrouvés devant deux types de politiciens dans nos pays .
Des politiciens généralement issus de l’élite mécontents de la nouvelle donne et qui étaient devenus dés les premières heures ouvertement opposants . La deuxième catégorie étaient des militaires devenus politiciens et qui se sont fait entourés d’une certaine élite qui les suivaient soit par conviction , soit par résignation ou victime d’une stratégique manipulation habile par les partenaires impérialistes .
La conséquence à cet instant est que la politique dans nos pays s’est adjugée comme identité , une forme d’hypocrisie qui fausse le véritable jeu politique . Ce jeu politique est faussé et dénaturé dans nos pays parce qu’il est généralement vidé de toute stratégie diplomatique et à la place, la force ,les intimidations les intérêts égoïstes , la fibre , régionalistes , la forte démagogie , le clientélisme ..
La politique alors souffre d’éloquence et ajouté aux cotés de la force , les intimidations et autres , l’argent comme le seul et incontournable élément d’éloquence .
De la faiblesse de nos institutions , je note le manque de rigueur face aux principes . Une fois encore le principe . Quand par principe le soleil ne sort qu’elle jours , n’appelons jamais la nuit jour. Les politiques , la sociétés civile , les militaires semblent ne pas comprendre cette logique devant les populations toujours objet de manipulation .
Les jeunes au pays , les jeunes de la diaspora et toute la diaspora en général peinent à trouver branche sur laquelle s’agripper .De leur pays d’accueil ce qui ne semble pas tolérable même dans les rêves les plus fous , semblent avoir raison d’être dans leur pays d’origine , par ce que ……
Si le principe dit que , le métier des armes est incompatibles à la politique , alors par quelle alchimie trouvons trouve-t-on toujours dans nos pays des raisons à l’intrusion de l’armée dans la vie politique ?
Souvenez nous qu’à l’époque le président élu du Mali , feu AMADOU Toumani Touré( ATT) n’était pas candidat à sa propre succession , mais voyez vous , il a été déposé à quelque mois de l’organisation de l’élection présidentielle . Principe de base violé , mais la suite .., dans quelle situation se retrouve le Mali aujourd’hui ? Quoique …
Rappelez vous , il avait été reproché au président Marc Christian KABORE du Burkina Faso en janvier 2022 , son incapacité à lutter contre les terroristes . Un président élu venait d’être déposé par l’armée . Violation de principe . L’intrusion de la force militaire et aussi paradoxale que cela puisse paraître , le coup de force a été acclamé et salué . Mais hélas , encore un coup d’état qui vient déposer les auteurs du premier coup d’état .
Pourquoi en Afrique , le bon sens ne doit pas s’imposer comme quoi , ce n’est pas seulement dans la peau de président de la République que le militaire peut aider son pays a résoudre les problèmes sécuritaires fussent ils du terrorisme.
Tenez , au summum de la crise des gilets jaunes en France , pourquoi il n’est pas venu à un haut gradé français , l’idée de prendre le pouvoir pour rétablir l’ordre ?
Dans l’opinions française , il y a des politiciens et des acteurs de la société civile , alors pourquoi ne leur est – t- il pas venu à l’ idée de faire appelle à l’armée pour prendre le pouvoir comme nous l’entendons souvent dans nos pays auprès de leurs alter -ego ?
La guérison de l’Afrique passe par des réponses de bonne conscience ou de conscience bonne à ces questions aussi bien légitimes que pleines de bon sens .