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Indépendance du Togo / 27 avril 1960 – 27 avril 2021 : 61 ans déjà. Quel héritage voulons- nous laisser à notre jeunesse?

L’an 2021 et le mardi 27 avril. Il y a en effet 61 ans que le Togo, notre pays accéda à la Souveraineté Internationale. Ce jour qui normalement devrait être une fête solennelle semble plutôt être un évènement bien ordinaire. Le 27 avril n’est donc pas une date ou un simple événement: c’est aussi un symbole de Liberté, de fierté citoyenne, de Démocratie, de dignité , et surtout de Souveraineté. Le 27 avril est finalement un héritage précieux qui nous a été légué par nos aînés courageux qui avaient aux premières heures compris que la dignité n’a pas de prix.

Redonnez-moi ma Liberté et ma Paix ! La colonisation avait pour autre but essentiel de former de nouvelles élites africaines afin de les préparer pour l’indépendance de leurs pays. Mais subitement, au cours de cette formation, et à la rencontre de certaines mésententes mineures improvisées ; les élites nationalistes de certains pays africains, débordées par la passion, et impatientes de gérer leurs propres affaires ont dû précipiter le cours des événements dans le chaos ; en réclamant l’indépendance immédiate pour leurs jeunes pays sans expérience, aucune.

Certaines élites l’avaient fait inconsciemment, ignorant les conséquences lointaines sur leurs pays par manque substantiel de cadres qualifiés surtout dans l’administration. Mais d’autres au contraire, l’ont fait sciemment en prévoyant abuser de l’ignorance de leurs concitoyens.

Ces dernières voulaient profiter de l’innocence de leurs frères pour chasser les maîtres colonisateurs, et imposer enfin à leurs pays, des régimes sans partage afin d’accomplir leurs désirs mesquins et s’enrichir arbitrairement, oubliant enfin les sacrifices suprêmes que leurs populations avaient consentis pour ce noble acquis qu’est la souveraineté nationale.

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Malheureusement, ils ont rencontré avec leurs propres frères après le départ des colons, ; des résistances farouches qui, au lieu de prospérer progressivement les jeunes Etats africains, les avaient plutôt soumis à de perpétuelles agitations, assassinats et meurtres, donc à l’instabilité politique et économique.

Las de ces spectacles parfois inouïs au temps des colons, des mains obscures ont vite fait de pousser des armées embryonnaires à prendre le pouvoir politique dans leurs pays, certaines populations avaient dû faire appel à l’armée de leurs pays pour mettre fin à toutes ces cacophonies politiques. C’est par exemple le cas de notre pays le Togo. Car, nos populations s’étaient vues déçues avec amertume par de leurs nouveaux hommes politiques qui se disaient nationalistes.

Rappelons que l’indépendance de chaque pays africain est arrachée ou octroyée selon le poids ou la gravité de l’événement qui l’a déclenchée.
Les indépendances ne sont pas données comme le font croire certains historiens ; elles ont été arrachées ou réclamées du moins si nous voulons édulcorer le terme.

L’Afrique et ses pays ont subi des atrocités incommensurables de la part de l’homme blanc, du colon. Si globalisation et village planétaire il doit y avoir, la justice et l’égalité doivent être la pierre angulaire de ce monde globalisé.

Chaque pays a son mot de passe pour accompagner son indépendance : chez nous au Togo ; ce mot qui fait délirer les foules, c’est « ABLODE » qui signifie en dialecte Éwé : « LIBERTE ». La liberté vraie n’a pas de condition ; la liberté n’a pas de prix. C’est une vertu divine. Et, le seul qui possède cette vertu est Dieu. Si nous aimons Dieu, nous devons accepter la liberté de nos prochains sans conditions.

Sans rentrer dans les détails de toutes les situations qui ont poussé les militaires à prendre le pouvoir dans notre pays le Togo le 13 janvier 1967, un certain nombre de clans familiaux défini comme une « minorité pilleuse » continue de raviver le régime.
Eyadema pour pouvoir garder le pouvoir par tous les moyens y compris par la force et le mensonge, à utiliser dans l’ignorance innocente notre brave jeunesse avec la complicité de notre armée qui hélas est loin d’être républicaine en se réclamant héritière, héritier de ceux qui avaient poussé notre pays le Togo, dans l’anarchie et la dictature par leur suffisance et leur arrogance.

Toi, togolaise, togolais qui aurait passé au crible cette crise politico-sociale que traverse notre pays depuis plusieurs décennies, avec complaisance et hypocrisie ou désintéressement, et restes sans rien faire sous prétexte que cela ne te concerne pas, sans attirer l’attention d’une cible active quelconque pouvant agir pour barrer la route au déluge qui adviendra si rien n’est fait ; tu n’auras qu’à te préparer à prendre toi aussi ta part de responsabilité dans les conséquences proches ou lointaines dans ces rouages socio-politico-militaires de notre petit pays le Togo

LA LUTTE AU TOGO depuis le 05 Octobre 1990 jusqu’à aujourd’hui
En cette période, les faits montrent à suffisance que la solidarité entre togolais ne sera jamais la priorité des hommes politiques sur notre Denyigban,

Je nous propose ici de revenir sur quelques dates et faits marquants de l’histoire politique récente du Togo, soit depuis 1990, marquée par des résistances et erreurs de parts et d’autres sur la scène politique.

5 Octobre 1990: 2 jeunes, Logo Dossouvi et Agbélenko sont jugés pour avoir distribué des tracts. Les populations de Lomé se mobilisent pour les soutenir au Palais de Justice. Il s’en suivra, la même nuit, des émeutes et affrontements faisant morts et blessés. Les opposants demandent l’organisation d’une conférence nationale comme ce fut le cas au Bénin.

12 Juin 1991: un projet de texte est proposé par l’Ambassadeur de France au Togo, Bruno Delaye, aux délégations du RPT et du COD II (Coalition de l’Opposition Démocratique II).

Le texte prévoit que les décisions de la Conférence Nationale ne peuvent être remises en cause par le Chef de l’État.
Il est adopté et signé par les parties le 12 Juin 1991
Le Président Gnassingbé Eyadema rédige une note par laquelle il reconnaît cet accord du 12 Juin.

8 Juillet 1991: la Conférence Nationale s’ouvre sur discours du Chef de l’État Gnassingbé Eyadema. Un millier de personnes y prend part dont les membres du gouvernement et les FAT.

16 Juillet 1991: le Présidium proclame la souveraineté de la Conférence.
Les FAT et les membres du gouvernement ne l’acceptent pas et quittent la salle. Les FAT n’y assisteront plus.

28 Août 1991: la Conférence Nationale Souveraine (CNS) prend fin, sous la pression de Gnassingbé Eyadema, avec l’élection de Koffigoh Kokou Joseph en tant que Premier ministre après que Léopold Gnininvi ait renoncé au second tour.

Un Haut Conseil de la République (une sorte d’Assemblée Nationale mais transitoire) est mis en place et est présidé par Mgr Fanoko Kpodzro. Le HCR avait pour mission essentielle la rédaction du projet de la constitution, celle qui naîtra le 27 Septembre 1992.

28 Novembre 1991: Joseph Koffigoh, alors Premier ministre, est enlevé par les FAT qui l’obligent à constituer un gouvernement ouvert aux membres du RPT. Il y eut des affrontements faisant plusieurs morts et blessés.
Une crise ouverte naîtra entre les 2 têtes de l’exécutif.
Le projet de constitution rédigé en 1992 prive tous les grands acteurs de la transition (le Président de la République, le Premier ministre et le Président du HCR) de la possibilité de se présenter aux élections présidentielles de 1993. Gnassingbé Eyadema s’y oppose et demande qu’il lui soit permis d’être à nouveau candidat en 1993. Sa demande sera finalement acceptée et il appelle à voter « OUI » au référendum du 27 Septembre 1992. La constitution fut adoptée le 27 Septembre 1992 par plus de 90% des électeurs et sera promulguée le 14 Octobre de la même année.

Août 1993: les élections présidentielles sont organisées.
Alors qu’il ne pouvait s’y présenter conformément à la constitution, Joseph Koffigoh fait volte-face et décide de se présenter aux élections.
L’Opposition, regroupée au sein du COD II, boycotte l’élection. Gnassingbé Eyadema est élu à plus de 90% des suffrages exprimés.

Quelques mois plus tôt, le 25 Janvier 1993, des populations, rassemblées sur la place Fréau Jardin sur appel du COD II, essuient des tirs à balles réelles et sont massacrées dans des circonstances toujours non élucidéest, avec un bilan lourd de plusieurs morts et blessés.

Les 6 et 20 Février 1994 eurent lieu les élections législatives.
L’opposition gagne les élections en remportant 43 sièges sur les 81 et acquiert donc la majorité absolue (36 sièges pour le CAR de Yawovi Agboyibo et 7 pour l’UTD de Kodjo Edem). Alors même que Yawovi Agboyibo s’attendait à être nommé Premier ministre, c’est Edem Kodjo qui fut nommé Premier ministre par le Président Gnassingbé Eyadema. Cette décision, sans doute stratégique, créa une division au sein de la coalition de l’opposition parlementaire.

24 Juin 1998: les élections présidentielles sont organisées au Togo. Gilchrist Olympio se présente en principal rival du Président sortant. L’élection est marquée par la démission de la Présidente de la CENI, Awa Nana Daboya, alors qu’elle était attendue pour la proclamation des résultats.
Le Général Seyi Mèmène, Ministre de l’intérieur prend sa suite et proclame Gnassingbé Eyadema vainqueur avec 52% des voix. Gilchrist Olympio contestera les résultats. Gnassingbé Eyadema est donc réélu pour son second et dernier mandat conformément à la constitution en vigueur d’alors.

21 Mars 1999: les élections législatives sont organisées mais boycotées par l’Opposition.
Le RPT se retrouve seul au parlement. Une nouvelle crise s’ouvre.
Un dialogue commence et débouche sur l’accord cadre de Lomé du 29 Juillet 1999 conclu entre le pouvoir et l’Opposition.
Le Président Gnassingbé Eyadema s’engage à ne pas se représenter en 2003 et à dissoudre l’AN pour qu’il y ait de nouvelles élections législatives plus inclusives.
De nouvelles élections législatives anticipées sont donc organisées le 27 Octobre 2002.
Elles sont à nouveau boycotées par l’Opposition qui dénonçait les conditions dans lesquelles elles étaient organisées.

Le 31 Décembre 2002, à quelques mois des élections présidentielles de 2003, le parlement composé presque uniquement des Députés du RPT procède à une révision de la constitution et saute le verrou de la limitation du nombre de mandats présidentiels.

1er Juin 2003: la constitution modifiée lui permettant, Gnassingbé Eyadema se présente à l’élection présidentielle et est proclamé vainqueur avec 57,22% devant Bob AKITANI de l’UFC qui remplaçait Gilchrist OLYMPIO écarté par une loi électorale votée peu avant l’élection.

5 Février 2005: Moins de 2 ans après sa réélection, Gnassingbé Eyadema décède. Alors qu’il devait prendre de façon intérimaire la succession du Président comme le prévoit la constitution, Ouattara Natchaba, président de l’assemblée nationale, qui se trouvait hors du pays voit son avion détourné vers le Bénin.
Contre toute attente, Faure Gnassingbé, fils du défunt Président, prend la succession de son père en violation des dispositions constitutionnelles (Utilisation des armoiries, du drapeau, atteinte aux bons fonctionnement des Institutions Républicaines,… etc.).
L’opposition dénonce ce coup d’État constitutionnel et appelle à des manifestations qui seront sévèrement réprimées.

19 Février 2005: Alpha Oumar Konaré, Président de la commission de l’UA dénonce un coup d’État militaire. Le pays est suspendu des instances de l’UA.

25 Février 2005: après des consultations avec certains Présidents dont Omar BONGO, Faure Gnassingbé annonce sa démission (Sans être convoqué par les institutions judiciaires togolaises pour les multiples violations des textes constitutionnels). Fanbaré Ouattara Natchaba étant bloqué au Bénin, le Parlement procède à l’élection d’un nouveau Président de l’Assemblée Nationale.
Abass Bonfoh, alors Vice-Président de l’institution est porté à sa tête. Il devient, de fait, le Président de la République par intérim.
Dans la foulée, Faure Gnassingbé est élu à la tête du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT). Il en défendra les couleurs à l’élection présidentielle qui s’annonçait.

24 Avril 2005: l’élection présidentielle est organisée. Sont candidats, Faure Gnassingbé, Emmanuel Bob Akitani et Harry Olympio.
Deux jours avant, le 22 Avril 2005, le ministre de l’intérieur François Boko demande un report de ladite élection qu’il qualifiait de suicidaire.

26 Avril 2005: Faure Gnassingbé est proclamé vainqueur de l’élection présidentielle avec 60,15% des voix contre 38,25% pour Bob Akitani, son principal challenger.
Il s’en suivra la plus grande crise électorale de l’histoire du pays qui fera plusieurs centaines de morts… (500 selon les chiffres des nations unies). Faure Gnassingbé fut donc installé au pouvoir dans ces conditions jusqu’à nos jours.

« L’ indépendance voulue et qui n’est que politique, est accordée par la puissance colonisatrice, la France. Alors, pourquoi malgré cette indépendance, la colonisatrice a-t-elle réussi à mettre encore la main sur ces pays africains, en particulier le Togo? Cela n ‘est-il pas dû au fait que nous n’avons pas notre propre monnaie ? Peut-il y avoir indépendance politique sans indépendance économique? Et pour avoir l’indépendance économique la maîtrise de sa monnaie n’est elle pas une condition indispensable pour y parvenir ? Malheureusement après Sylvanus Olympio qui a vu très clair cette question et que l’on peut appeler un bon médecin traitant qui a disparu, le Togo cet enfant malade n’a jusqu’alors pas trouvé à son chevet un autre bon médecin pour le guérir par les mêmes soins prévus par Sylvanus Olympio.

Premier gouvernement togolais au lendemain de son indépendance

Quel héritage nous allons laisser à notre jeunesse.
Quel président faudrait-il enfin pour construire notre pays, le Togo que l’on pourrais comparer à un enfant très malade dans la sous-région, mais qui malheureusement n’est pas entre les mains du bon médecin traitant alors que les diagnostics sont là et les maux dont souffre le pays sont connus depuis 1963 après la mort du premier médecin traitant ?

Doit-on laisser cet enfant agonisant, le Togo mourir ? Le non absolu, s’impose de lui-même comme réponse à cette question.
Le devoir et ce droit de choisir un bon médecin en 2025 pour sauver le Togo de cette situation se trouve entre les mains du peuple togolais. Le peuple n’a plus droit à l’erreur.

Bonne fête de l’indépendance . Que Dieu et nos saints aïeux bénissent le Togo ! !

La rédaction

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