Site icon Togonyigba

Togo/La Société Civile  : une Force ou une Plaie à Panser ?

Au cœur des luttes pour l’avènement de la démocratie, d’un Etat de droit, du développement économique et social, promotrices du bien-être, les Organisations de la Société Civile (OSC) sont considérées comme un pilier essentiel dans la bonne marche d’une Nation.

Les évènements des années 1990 et tout récemment les problèmes que connaient le Togo, Musellement de la presse privée, PétroleGate, BolloréGate, etc devraient leurs conférer une force, celle de pouvoir faire fléchir le parti au pouvoir mais aussi de prendre des initiatives au bénéfice des sans voix, victimes, populations vulnérables, handicapés bref, jouer le rôle de veille des actions des gouvernants… mais hélas ! Ces organisations de la société civile qui devant demeurer un véritable fer de lance de la population, à l’émergence d’un nouveau Togo démocratique où règnera la bonne gouvernance et vivra un peuple épanoui, semblent perdre au jour le jour leur force, de leur crédibilité et, sont étiquetés de plusieurs qualificatifs qui vont de leur politisation à la mauvaise organisation et aux guerres de leadership.

La dynamique aurait donc changé après les mouvements déterminants des années 90 ? Loin de décrété une absence de force de la société civile l’on s’interroge de nos jours sur sa crédibilité et son identité, mais surtout son aptitude à déclencher l’avènement d’un « Togo nouveau ».

La famille des organisations de la société civiles reste importante et elles sont diversifié de nos jours de par leurs actions à s’engager au nom des populations que ce soit devant l’autorité publique ou partenaires pour réclamer le droits des citoyens ou œuvrer au bien-être de ce dernier.

L’on peut retenir entre autres Organisations, la Fédération des Organisations Non Gouvernementales au Togo (FONGTO), Union des Organisations Non Gouvernemental (UONGTO), la Ligue Togolaise des Consommateurs (LCT), la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme, le Collectif des Associations Contre L’impunité au Togo (CACIT), le Mouvement Martin Luther King (MMLK), et la liste est longue… Les actions menées par les OSC depuis des années sont louables, mais celle-ci en perdent de jours en jours de leur crédibilité.

De leurs organisations à leur collaboration avec les pouvoirs publiques, en passant par leur autonomie les aperçus y diffèrent. « Les actions des OSC sont quelques fois guidées, et pas forcément dans le bon sens puisqu’elles sont influencées par les politiques, les leaders de ces associations et aussi impactées par la mauvaise gouvernance en leur sein », confie un diplomate togolais.

La société civile togolaise dans son ensemble est confrontée à d’énormes difficultés à s’imposer ou du moins à jouer pleinement son rôle. Des difficultés liées primo aux leaders, à leur gouvernance, au manque de moyens et aussi à l’influence de la politique. «  Il y a des gens qui crée leurs associations par ce qu’ils sont chômeurs et veulent changer leurs conditions de vie. Les politiques en créent aussi pour hypnotiser ou phagocyter celles qui sont sur le terrain. Il y a des organisations qui sont politisé …» (Emmanuel Sogadji le président du LCT).

L’unicité d’action au sein des OSC laisse à désirer puisque souvent ce rêve de solidarité entre les acteurs laisse libre cours à des affrontements par média interposé ou par des déclarations ce qui porte un coup dur à l’efficacité de leurs actions et à leur crédibilité. L’on s’en souvient du litige entre CACIT et ASSVITO dans une prétendue affaire de détournement des ressources appartenant aux victimes de torture. Outre, la gestion organisationnelle dans certains Organisations se révèle peu orthodoxes. L’on se plaint généralement de la qualité des membres au sein des organes dirigeants de ces structures, et de leur renouvellement, le manque de transparence dans la gestion et tant bien d’autres maux. Aussi, les mêmes personnes demeurent à la tête de ses organisations et les esprits qui animent les premiers responsables ne riment pas forcement avec ce que les hommes attendent. Une raison de plus de l’inefficacité de la mobilisation des populations par les organisations de la société civile. Etant très souvent acteur de mise en œuvre de projet, ces derniers s’enrichissent sur le dos des bénéficiaires, et s’offrent des conditions descentes.

D’autres n’en dépendent que les financements des bailleurs et sans ces derniers, ils sont sans action d’envergure. « Des ONG et Associations sœurs ont disparus juste parce que les partenaires ont cessé de leurs financer », confie le Directeur Exécutif d’une ONG de la place. Ainsi, l’on s’interroge si cette société civile est-elle encore un espoir d’un lendemain meilleur au peuple togolais ou un poids à l’avancement de ce dernier face à l’urgence de l’heure d’œuvrer pour l’effectivité des réformes et de la décentralisation et de l’émergence d’un Etat de droit.

Le peuple et les organisations de la société civile doivent faire valoir leur force et œuvrer pour l’avènement d’un Togo voulu de tous car seule la société civile détient le pouvoir. « Le peuple est mandataire et c’est à ce dernier qui a le pouvoir qu’il lègue aux députés et au président de la république de réagir face à l’urgence de l’heure. Il revient donc aux peuples de se lever et de se faire entendre.

<<Se taire rime avec une situation de complicité avec les gouvernants>>, disait le président du parti politique des Forces Démocratiques pour la République (FDR), Me Dodji Apévon.

La société civile serait-elle donc complice du Togo actuelle ? Si oui, à qui la faute et que faudrait-il ? Et les questions restent poser. Il serait donc temps que la société civile fasse usage de sa légitime force pour œuvrer à l’émergence d’un Togo nouveau rêvé de tous et dans la paix. Chaque citoyen devant jouer sa partition.

José

This website uses cookies.

This website uses cookies.

Quitter la version mobile