[Portrait] Nathalie MANZINÈWÈ BITHO. QUI ÊTES-VOUS ? LES TOGOLAIS DOIVENT SAVOIR
Voilà un temps après l’autre que ma première impression se confirme et se renforce au point d’être devenue une conviction
inchavirable… En vous désignant comme présidente de la délégation spéciale consulaire de la Chambre de Commerce et d’lndustrie du Togo, avec pour mission de réformer l’institution de fond en comble, et ce, à la suite de psychodrames liés à l’organisation des élections consulaires telles qu’elles s’annonçaient dans leur ignobilité de procédure et de manière, et autres empoignes meurtrières quant à la vocation première de ladite institution, et, quelque temps auparavant, en vous nommant comme administratrice de l’hôtel Sarakawa moribond, le président de la République, M. Faure GNASSINGBÉ a surtout considéré en vous la ressuscitrice de cas désespérés que vous êtes à travers cette recherche ardente, presque chirurgicale de l’efficacité et du résultat.
Il a aussi vu en vous non seulement cette inébranlable puissance de travail, cette inépuisable volonté dans l’effort et dans l’engagement, cette résolution d’aller, par une telle force de l’action et de caractère, jusqu’à l’extrême profondeur des objectifs à atteindre, non seulement cette haute conscience du dur labeur qui, ne s’en tenant pas aux sujets les plus faciles, cette conscience du devoir, mais encore et plus particulièrement cette propension naturelle à l’abnégation et à l’idée pure de l’éthique et de l’équité.
Oui, Madame, n’en déplaise à vos contempteurs jaloux, à ces détracteurs envieux de vos talents, le président a effectivement senti en vous, qu’à ces postes, comme ancienne ministre, et par ailleurs, comme experte comptable de renommée internationale, l’esprit de méthode, l’esprit de rigueur et l’esprit cartésien qui vous lestent et qui agissent au service de vos convictions sont la tête et le cœur d’une insurrection de toute votre âme contre ce qui avilit l’idée même du bien commun et de l’intérêt général. Et c’est précisément là votre évidente grandeur, qui est un plaidoyer pour le sens de la responsabilité : agir de façon inflexible, en des circonstances qui exigent l’inflexibilité, tout en étant à l’écoute des uns et des autres, à l’écoute des exigences novatrices que l’époque et l’environnement imposent.
Par ainsi, vous avez désormais mis au cœur de la CCI-Togo, où il fallait que vos mains ne tremblassent point pour couper, tailler, élaborer de nouveaux textes, l’importance de la digitalisation, de l’entrepreneuriat, de la décentralisation et de la recherche scientifique. Et cela, en évoquant, à juste titre, cette vitale corrélation entre le développement économique et la recherche.
Partout où vous passez, c’est un nouveau souffle salvateur qui est insufflé ; partout où vous passez, c’est la confiance qui est restaurée, ce sont des possibilités qui renaissent dans une sorte de résurrection des espoirs destitués.
Regardons de près, et même de loin, ce qui a été fait de l’hôtel Sarakawa, où aujourd’hui la convivialité chatoyante des lieux s’apparie aux nécessités de l’innovation dans un environnement respectueux de la nature.
Qui l’eût cru ! Un vrai miracle ! Tout a été refait de fond en comble : des chambres, jadis délabrées totalement remises à neuf avec un goût exquis, les cuisines complètement refaites, un chapiteau de réception de 1000 places ( tente climatisée ) pour le buffet et autres événements, les infiltrations d’eau désormais partout bannies, des milliers de panneaux solaires installés sur le toit de l’hôtel, une fierté à prétention mondiale, offrant ainsi une économie et une autonomie considérables sur le plan énergétique.
Actuellement, presque pas une chambre, pas un bungalow de libre ! Tout est pris d’assaut par des conférenciers, la moindre ondulation touristique qui se répand s’épanche sur Sarakawa ! Le barbecue du vendredi soir, le buffet du dimanche, ringard et dépeuplé il y a quelque temps encore, est devenu l’endroit le plus indiqué de la capitale avec des mets divers et variés minutieusement conçus.
Des familles de maints endroits du monde réunies pour célébrer les sentiments les plus purs de la fraternité. Et c’est là ! votre plus belle réussite, parce que le bonheur des uns et des autres resplendit l’image de notre pays. Vous êtes une femme de conviction qui sait défendre ses convictions avec une fermeté implacable, et vous êtes un modèle d’indépendance ; pour preuve, et plus d’une fois, vous trouvez le courage de vous opposer à ceux qui vous sont proches et de prendre, parce que vous pensez qu’ils n’ont pas toujours tort, le parti de ceux qui sont plus éloignés de vous. C’est aussi ça être un vrai leader à l’écoute de tous.
Et pendant que d’autres passent leur temps à s’asperger de suffisance, vous, disons-le sans affectation, vous offrez une image d’accessibilité et d’humilité, car vous êtes loin de ce petit monde d’admiration personnaliste de haut mépris que dénonçait déjà en son temps Voltaire. La vraie admiration, celle qui s’impose naturellement, vous la suscitez, bien sûr, mais dans votre cas, elle est complètive de vos actions, de vos résultats, et quelque chose d’autre s’y mêle : du respect, de l’affection, une sorte de fascination, une énigme, une belle énigme qui inspire à ceux qui vous font confiance des sentiments qui les étonnent eux-mêmes.
Après tout ! Madame, la beauté d’une œuvre ne se révèle-t-elle pas dans sa part cachée, c’est-à-dire tous les élans, tous les sacrifices qui ont concouru à son éclosion !?
Le GCE Cyr ADOMAYAKPOR