Nigeria-Présidentielle : 94 millions d’électeurs appelés aux urnes le 25 février 2023 . Qui sera le successeur de Muhammadu Buhari ?
Les trois principaux candidats
Quelque 94 millions d’électeurs sont appelés à choisir le successeur de Muhammadu Buhari, qui ne peut se représenter après ses deux mandats à la tête du pays le plus peuplé d’Afrique (environ 215 millions d’habitants).
Les trois principaux candidats
Le président sortant Muhammadu Buhari, général en retraite aujourd’hui âgé de 80 ans, s’est fait élire en 2015 et réélire en 2019 sur la double promesse de mettre fin à la corruption et à l’insécurité dans le pays.
Le bilan des mandats du président sortant Muhammadu Buhari, est défendu par le candidat de son parti, l’All Progressive Congress (APC), Bola Ahmed Tinubu, 70 ans officiellement, ancien gouverneur de Lagos (1999-2007), dont les affaires de corruption ont fait la une des journaux du pays dans les années 1990. Son principal adversaire (il y a 18 candidats au total) est Abubakar Atiku, 76 ans, candidat du People Democratic Party (PDP), au pouvoir entre 1999 et 2015. Au cours des huit premières années de cette période, Atiku occupa la fonction de vice-président oui. En embuscade, Peter Obi du Labour Party, 61 ans, bénéficie d’une dynamique de campagne positive et de soutiens parmi les plus jeunes générations, surnommés les « Obidient ». En l’état, aucun sondage ne semble fiable.
Au Nigéria, une règle tacite veut qu’un président nordiste (majoritairement musulman) succède à un président sudiste (majoritairement chrétien). Cette alternance, en place depuis 24 ans déjà voudrait que le président élu en 2023 soit justement du Sud et chrétien. Or, le candidat sudiste Tinubu est musulman, tout comme son principal opposant du Nord, Atiku, et l’actuel président Buhari. Il se présente aux côtés d’un colistier musulman, formant un « muslim-muslim ticket ». Atiku, à l’inverse, est associé à un chrétien du Sud.
La candidature du chrétien sudiste Peter Obi, dont le colistier est un musulman, paraîtrait idéale sur le papier s’il n’était pas également Igbo, une ethnie du Sud-Est (15 à 18 % de la population totale du pays), parfois associée aux ex-sécessionnistes du Biafra.
Question : Comment, alors, les Nigérians réagiront-ils à cette rupture des schémas traditionnels ?