[Libre opinion] Devrions-nous avoir peur de nous exprimer ?
Par Rodrigue Ahego
Je ne cesse de me poser des questions. Nombre de rapports et de documents produits sur le plan national et international informent sur des tueries y compris par balles (Anselme Sinandare; Douti Sinanlengue; Agrigna Rachad; Abdoulaye Yacoubou; Zoumekey Jojo ; Idrissou Moufidou ; Ino Nawa Tchakondo ; Mohamed), des détournements de fonds; des actes de corruption ; des actes de tortures…
Si des enquêtes sont annoncées, c’est pour ne jamais finir. Rien ne se fait pour inquiéter les auteurs, co-auteurs et commanditaires de ces actes répréhensibles. Depuis trois ans, les corps de Idrissou Moufidou et Ino Nawa Tchakondo abattus par balles le 08 décembre 2018 sont à la morgue, malgré que les principes de l’islam recommandent l’enterrement du musulman décédé dans les heures qui suivent son décès. Les auteurs sont libres de leurs mouvements. Et dans tout ça, des journalistes qui sont des gardiens du temple, ceux là qui se sacrifient, se saignent et prennent le risque de dénoncer notamment l’injustice, la corruption, le détournement des deniers publics, l’impunité, l’arbitraire… sont devenus des criminels logés derrière les barreaux, à la même enseigne que des trafiquants de drogue, criminels, bandits…
Et leur faute, c’est d’avoir parlé des hommes de Dieu.
Luc 7, 5: «Ayant entendu parler de Jésus, il lui envoya quelques anciens des Juifs, pour le prier de venir guérir son serviteur. Ils arrivèrent auprès de Jésus, et lui adressèrent d’instantes supplications, disant: Il mérite que tu lui accordes cela; car il aime notre nation, et c’est lui qui a bâti notre synagogue».
Ce verset de la Sainte Bible édifie sur le soin à apporter à certaines personnes qui je réitère, ne sont nullement au-dessus de la loi mais disposent d’un rang qui mérite que la justice soit dite, dans toute sa plénitude.
Le Code de la presse pour un journaliste qui, dans l’exercice de sa profession, aura égratigné quelqu’un.
Laisser les criminels jouir de toute liberté et envoyer des journalistes en prison pour avoir, dans l’exercice de leur profession, dit des choses qui auraient fâché quelqu’un, c’est mettre la liberté d’expression en danger.
Venant à Fovi Katakou, je dis encore que nul n’est au-dessus de la loi mais envoyer une personne en situation de handicap sévère en prison? Et pour quoi? Il a écrit un texte dans lequel il attire l’attention sur ce qui ne va pas? Peut-être qu’il a écrit d’une manière qui ne conviendrait pas. Peut-être qu’il a utilisé des mots tabous. Peut-être que Fovi Katakou a attribué le nom du chat à un chien. Cela ne saurait faire de lui un criminel. On me parlera, nous connaissant, de la Radio télévision libre des Mille Collines, une station de radio rwandaise, qui a émis du 8 juillet 1993 au 31 juillet 1994 et a joué un rôle important durant le génocide au Rwanda. Deux choses incomparables, encore que cela est discutable, parlant bien-sûr du rôle attribué à la radio des mille collines.
Fovi KATAKOU que je connais est incapable de faire du mal à une mouche. Ailleurs, il sera hissé sur un podium et sera présenté comme l’icône d’une jeunesse acteur de développement.
Fovi KATAKOU s’est spécialisé dans le Contrôle Citoyen de l’Action Publique (CCAP). Il est aussi connu comme un meneur d’hommes dans des oeuvres sociales et opérations de salubrité publique. Il n’aime pas l’injustice et ne se cache pas pour le dire. Cela suffit-il pour en faire un prisonnier ? Encore qu’aucune de nos prison ne dispose d’installation adéquates pour accueillir une personne en situation de handicap sévère comme Fovi Katakou.
Je suis très attristé par ce qui se passe dans mon pays et qui en fait la risée du monde.
Tout ce que nous faisons doit tenir compte du Togo que nous voulons laisser à nos enfants.
Un Togo réconcilié, uni et prospère. Pas un pays divisé et vulnérable à la merci des maux destructeurs et dévastateurs.
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH)
Article 19
Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.
J’ai dit et reste à vous de comprendre mes dires et d’en faire ce que vous voulez
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