Les cours du pétrole ont connu un nouveau trou d’air vendredi, après la publication d’un chiffre américain de créations d’emplois très au-delà des attentes, qui fait craindre un nouveau durcissement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), favorable à un renforcement du dollar.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a reculé de 2,71 %, pour clôturer à 79,94 $ US, sous le seuil symbolique de 80 $ US pour la première fois depuis le 9 janvier.
Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en mars, il a abandonné 3,28 %, à 73,39 $ US. Il est descendu jusqu’à 73,23 $ US, au plus bas depuis près d’un mois.
Pour Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, les opérateurs ont été poussés à vendre par le rapport mensuel sur l’emploi américain, qui a mis en évidence la création de 517 000 postes en janvier, soit quasiment le triple de ce qui était attendu (187 000).
Une hausse du dollar met généralement sous pression les cours du brut, car les contrats de livraison sont le plus souvent libellés dans cette devise.
Un frein pour l’économie
Par ailleurs, les courtiers voient la perspective d’un resserrement monétaire plus marqué que prévu de la Fed comme un frein pour l’économie, ce qui pourrait limiter la demande d’or noir.
Le marché du pétrole
Le marché a aussi réagi à l’annonce par la présidence suédoise, vendredi, d’un accord de l’Union européenne sur le plafonnement du prix des produits pétroliers exportés par la Russie vers d’autres destinations que l’Europe.
L’embargo sur les livraisons de produits raffinés russes vers l’Europe doit entrer en vigueur dimanche.
Selon de nombreux médias, le plafond a été fixé à 100 $ US le baril pour le gazole, dont la Russie était de très loin le premier exportateur mondial en 2021.
Vendredi, le prix de gros du gazole européen atteignait environ 125 $ US le baril. Fin janvier, le cabinet Platts avait estimé que le gazole russe se vendait avec une décote d’environ 17 $ US le baril, ce qui situait le cours autour de 108 $ US l’unité.
« Le marché du pétrole s’interroge sur l’ampleur des perturbations potentielles » que pourraient occasionner l’embargo et le prix plafond pour les approvisionnements en gazole, selon Andy Lipow.
Les États-Unis sont les premiers producteurs de pétrole suivis par l’Arabie Saoudite et la Russie
La production américaine en 2021 s’élevait à 16.5 millions de barils par jour soit 18.5 % du total mondial ( selon un rapport annuel de BP) et l’Agence Américaine (EIA) prévoit une augmentation en 2024
La presse
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