[Gastronomie] LE « ABLO »: DE LA TRANSFORMATION DU RIZ ET DU MAÏS À L’OBTENTION DE PETITES GALETTES NUTRITIVES
Lundi: Riz. Mercredi: Riz. Jeudi: Riz. Samedi :Riz. Dimanche: Riz. Jours ordinaires: Riz. Jours de fêtes: Riz. Etc…(Sourire) Ah ce bon vieux riz! Le bon plat de riz quelque soit la sauce, le jus, les ingrédients ou l’assaisonnement qui l’accompagne reste indetrônable depuis si longtemps. Au Togo comme au Bénin et d’ailleurs un peu partout dans la sous région, nous en mangeons pratiquement tous les jours. On s’en lasse rarement et parlant de l’alimentation, « C’est la base » comme dirait quelqu’un.
Pourquoi aime t-on autant le riz? Personne ne saurait le dire avec exactitude. Un peu comme c’est le cas avec le maïs et le blé qui à grandes parts, font le régime alimentaire de « monsieur/madame tout le monde » visiblement. Par exemple, à travers notre pain de tous les jours pour le petit-déjeuner, notre chère et irrésistible pâte de maïs et les pâtes alimentaires (spaghetti, maccaroni et petits gâteaux), ces céréales ont la cote auprès des consommateurs en général.
Transformées en farines, en bouillies, en beignets, en amuse-bouches, en galettes et en plusieurs autres formes prêtes à être consommées, elles font l’unanimité au niveau des papilles gustatives des consommateurs qui ne peuvent que s’en délecter, s’en gaver, s’en réjouir, soupirer de plaisir, puis digérer paisiblement.
C’est le cas de notre célébrissime « Ablo » national qui est une galette blanche, légèrement sucrée, tendre, moelleuse, généralement de forme ronde avec une texture mi-épaisse mi-légère et qui dans une assiette, présente bien avec du poisson frit ou de la viande frite, ou encore avec poisson ou viande braisée, le tout arrosé de sauce tomate, de jus d’oignons et de tomates, de piment assaisonné avec goût ou de notre légendaire « Dja vovo » avec houéssisso, entendez friture faite à base d’huile rouge avec des petits poissons croustillants.
Avant la phase dégustation cependant, il importe de revenir sur l’étape sans laquelle, il n’y aurait pas de « ablo » du tout et encore moins de régal. Il s’agit de la phase préparation qui consiste à mélanger puis remuer la farine de maïs, la farine de riz (La farine de blé selon les variantes de recettes), l’eau, la levure, du sel et du sucre. La bouillie homogène de ces ingrédients obtenue après sera versée dans des moules spécialement créés à cet effet puis enfin se fera cuire à la vapeur.
Au bout de quelques minutes, ce sont des morceaux de bons « Ablos » chauds, fumants et dont la bonne odeur appétissante accroche les narines et met l’eau à la bouche qui sont retirés du feu pour être servis comme il se doit avec un accompagnement assorti et digne de ce plat d’origine togolaise et béninoise, également apprécié en Côte-d’ivoire et dans les autres pays de l’Afrique de l’Ouest.
Pour la valeur que représente le « Ablo » dans la cuisine traditionnelle africaine, c’est un mets qui est toujours proposé dans les grands buffets de fêtes, dans les menus de maquis et de restaurants et bien évidemment à la portée de toutes les bourses auprès de nos chères « Ablo non » (Vendeuses de Ablo) dans les villes, quartiers et marchés du Bénin. De quoi faciliter la présence et la disponibilité au quotidien du « Ablo » dans les choix de repas. Comment dire non à une offre si alléchante ai-je envie de demander (Sourire)?
Les valeurs nutritionnelles du maïs (acides phénoliques, flavonoides, caroténoides, etc…) et du riz (fibres, vitamines du groupe B, source de manganèse et de sélénium, antioxydants, etc…) qui sont bien connues, rendent encore plus intéressante la décision de préparer, d’acheter ou de manger du « Ablo ». En face d’un repas aussi goûteux que local, devrait-on jouer les résistants, les désintéressés ou bouder notre propre plaisir?
Crédit Images: Fatim G. et Farineuse.
Anita MARCOS.