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Togo • La sécurité des journalistes est mise en péril en raison de leur implication dans des enquêtes

La sécurité des journalistes est une préoccupation croissante dans plusieurs pays, y compris au Togo. Les journalistes jouent un rôle crucial dans la promotion de la transparence, de la démocratie et de la justice, mais ils peuvent également faire face à des menaces et des pressions lorsqu’ils enquêtent sur des sujets sensibles.

Au Togo, le climat d’angoisse s’intensifie au sein du secteur médiatique, particulièrement chez les journalistes d’investigation des presse privées. Dans une déclaration commune, les syndicats et les médias indépendants dénoncent des actes d’intimidation, des surveillances, des vols d’ordinateurs et des dégradations, conduisant à « une détérioration de l’environnement médiatique et une entrave à la liberté d’expression. »

Contacté par RFI, Pierre-Claver Kuvo, coordonnateur de Togo Report Post, s’est exprimé au nom de tous les signataires, y compris du syndicat majoritaire, le SYNJIT, et de l’Union de la presse francophone au Togo : « La sécurité des journalistes est menacée en raison de leur implication dans des enquêtes. Bien qu’il soit difficile de déterminer si ces incidents sont directement liés à leurs investigations, il est évident que des événements tels que le vol d’ordinateurs ou l’intrusion d’un individu se faisant passer pour un gendarme dans les bureaux d’une rédaction soulèvent de vives inquiétudes. Cela représente une menace pour la liberté de la presse. En général, les journalistes ne se sentent pas en sécurité, ce qui peut les pousser à s’autocensurer. Cette autocensure est alarmante pour la protection des droits et des libertés de la presse, » a-t-il affirmé.

Des cas de harcèlement, d’intimidation et même de violences envers les journalistes ont été rapportés, en particulier lorsqu’ils couvrent des affaires politiques, sociales ou des questions concernant les droits de l’homme. Ces menaces peuvent dissuader les reporters de mener des enquêtes approfondies, entravant leur capacité à fournir une information vraie essentielle au public.

Des initiatives visant à renforcer la liberté de la presse et à protéger les journalistes s’avèrent nécessaires pour garantir qu’ils puissent travailler sans crainte de répercussions.

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DÉCLARATION

Préserver davantage la sécurité physique et numérique des acteurs de la presse togolaise !

Nous, TRP, UPF-Togo, et le SYNJIT (Organisations professionnelles), avons relevé ces dernières semaines des faits et gestes attentatoires à l’exercice de la liberté de la presse au Togo, car touchant à l’intégrité physique et numérique de certains acteurs de la presse privée locale qui traverse globalement, depuis la période de la COVID-19, une morosité économique.

Trois situations différentes à différents endroits du pays illustrent nos craintes.

En effet, le samedi 18 octobre 2025, aux environs de 17h TU, à Loma, Anani Galley (Directeur de publication du journal La Lettre Agricole, et Chargé des Enquêtes au sein du consortium TRP – Truth Reporting Post, anciennement Togo Reporting Post) a été approché de manière inhabituelle par un individu se présentant comme un officier togolais.

Cet homme s’est introduit de manière suspecte et impromptue dans le bureau de notre confrère, affirmant mener une enquête autour d’un « présumé bandit opérant dans le quartier ». Après un échange bref et confus, il a quitté les lieux, transporté par un collègue à moto.

Le confrère Robert Douti, journaliste-rédacteur chez Laabali (également membre de TRP), a constaté de son côté, le 14 novembre 2025 à 6h35 TU, à son bureau à Dapaong, des manœuvres suspectes d’un gendarme.
« À peine arrivé au bureau, j’ai reçu la visite surprise d’un gendarme. Lorsque j’ai entendu des pas et ai levé la tête, il était déjà à la devanture. Il s’est arrêté lorsque nos regards se sont croisés. Il m’a salué, s’est excusé autour de sa présence non annoncée, avant de faire une ronde durant quelques minutes et de s’évaporer dans la nature », a-t-il narré.

Dans la soirée du 22 novembre 2025, Edem Gadegbeku (Chargé de communication du TRP et nouveau président de la section togolaise de l’UPF) a subi un curieux vol de son matériel de travail.
Vers 20h30, au terme d’une visite dans une maison familiale à Lomé, il a constaté que la vitre avant (côté chauffeur) de son véhicule, stationné dans un endroit éclairé et fréquenté, avait été méticuleusement brisée. Le ou les auteurs n’ont emporté que le sac d’ordinateur, contenant PC, chargeur, clés USB et documents administratifs. D’autres objets, dont une enveloppe d’argent posée à portée de main, n’ont pas été touchés.
Vol banal ou acte ciblé après filature ?

L’enchaînement de ces faits nous intrigue. Même si les autorités compétentes ont été saisies dans chaque affaire et diligentent des enquêtes séparées, la sécurité numérique et physique de ces confrères a été entamée.

TRP, UPF-Togo et le SYNJIT expriment leurs vives préoccupations devant ces faits à même d’installer le trouble dans les esprits. Elles réaffirment leur soutien à ces confrères et soulignent que toute velléité d’entrave à la liberté de la presse dans un État de droit est à condamner.

Nos organisations professionnelles invitent les autorités togolaises à raffermir la protection sécuritaire, physique comme numérique, accordée quotidiennement aux citoyens et plus particulièrement aux acteurs du monde des médias.
L’épanouissement de la presse constitue un gage de bonne gouvernance et de construction d’une société juste, inclusive et pacifique.

TRP, UPF-Togo et le SYNJIT demeurent attentifs à l’évolution des enquêtes officielles en cours dans chacune de ces affaires.

Fait à Lomé, le 24 novembre 2025.

Ont signé :

TRP, le Coordinateur — Pierre Claver KUVO

UPF-Togo, le Président — Edem GADEGBEKU

SYNJIT, le Secrétaire Général — Narcisse PRINCE-AGBODJAN

TOGONYIGBA

Lomé-Amadanhomé (Togo) | RCCM:TG-LOM 2018 A 5677 | N° Récépissé:0425/24/03/11/HAAC | Banque:Orabank / Numéro de Compte:06101-65386500501-49 (agence kpalimé) | Courriel:togonyigba@gmail.com | Boîte postale:23BP90053539 Lomé Apédokoè | Tel:(00228) 99460630/93921010 | Directeur Général : José-Éric Kodjo GAGLI (LeDivin)

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