Sénégal/violences au parlement : deux députés condamnés à six mois de prison ferme
Au Sénégal, les députés Massata Samb et Mamadou Niang ont été condamnés lundi 2 janvier au matin à six mois de prison ferme.
Les élus membres de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi ont été reconnus coupables de « coups et blessures volontaires » contre la députée du pouvoir Amy Ndiaye, pour des faits lors d’incidents à l’Assemblée nationale le 1er décembre dernier.
Le jugement a été rendu en quelques secondes, dans un Palais de justice placé sous très haute sécurité : six mois de prison ferme donc, pour les deux députés, qui sont également condamnés à verser solidairement 5 millions de francs CFA de dommages et intérêts à Amy Ndiaye. Le juge a en revanche écarté le motif de « menaces de mort ».
Rappel des faits
Massata Samb a giflé la parlementaire Amy Ndiaye et Mamadou Niang lui a donné un coup de pied au ventre le 1er décembre au cours du vote du budget du ministère de la Justice, après qu’elle eut tenu des « propos irrespectueux » contre leur chef religieux dirigeant leur parti, selon M. Samb.
Les deux députés sont membres du Parti de l’Unité et du rassemblement (PUR), une composante de la principale coalition de l’opposition, dont le chef est Serigne Moustapha Sy, un guide religieux qui n’est pas député mais est très influent au Sénégal.
Amy Ndiaye, maire de la commune de Gniby (centre), était enceinte et avait ensuite été admise dans un établissement hospitalier, selon des députés du parti au pouvoir.
La police a été saisie par le Parquet à la suite d’un courrier du président de l’Assemblée nationale exigeant des poursuites contre les deux députés, avait indiqué l’avocat de la députée violentée.
L’opposition a accusé Amy Ndiaye d’avoir manqué de respect à Serigne Moustapha Sy lors d’une intervention à l’Assemblée où elle affirmait qu’il ne tenait pas sa parole et manquait de respect au président Macky Sall, selon des propos diffusés par les médias.
La scène de violence – largement condamnée au Sénégal – est survenue pendant la campagne annuelle internationale « Seize Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles », soutenue par l’ONU.