Sénégal: à Dakar, le concert «pour la limitation à 2 mandats présidentiels» interdit par le préfet
Au Sénégal, le concert panafricain prévu, ce samedi 17 septembre au soir, « pour la limitation à deux mandats présidentiels » a finalement été interdit. Cet événement, point de départ d’une campagne citoyenne sur la « sensibilisation aux enjeux démocratiques », devait réunir onze artistes de sept pays à l’hôtel Radisson Blu de Dakar.
Dans sa décision conduisant à l’interdiction du concert, le préfet du département estime que le site « ne présente pas toutes les garanties de sécurité pour une manifestation d’une telle dimension », et que sa tenue « comporte des risques de troubles à l’ordre public et d’accidents ». Une décision « incompréhensible » pour David Dosseh, du mouvement citoyen « Tournons la page », l’un des initiateurs du concert, présent à Dakar.
Interrogé par notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac, il s’élève contre la décision préfectorale : « « Troubles à l’ordre public »… lorsqu’on décide d’organiser un concert pour 300 personnes dans un espace fermé avec un hôtel comme le Radisson Blu justement, avec un service d’ordre, des gens respectables qui devaient y être, j’avoue que je ne comprends pas. »
« Grosse déception »
« Pour moi, dit-il, c’est vraiment une grosse déception. Si nous avons choisi de venir au Sénégal pour organiser ce concert, c’est parce que le Sénégal, c’est une grande tradition et une référence démocratique en Afrique. Bien entendu, on est totalement surpris par cette décision qui nous laisse perplexes. Nous allons envoyer la chanson aux médias. Nous avions également prévu un clip. Ces éléments vont donc constituer pour nous, le plan B pour lancer officiellement la campagne pour la limitation du nombre de mandats présidentiels en Afrique. »
« Mais cela nous renforce davantage dans notre volonté de mettre fin à ces mandats multiples en Afrique puisqu’on se rend compte que c’est cette volonté – justement – de captation de pouvoir qui entraîne toutes ces décisions qui sont anti-démocratiques et qui visent à restreindre l’espace public en Afrique », conclut David Dosseh.
Avec rfi