OLAM a-t-il pris le contrôle de la filière du Soja au Togo ?

Les investisseurs arrivent au Togo avec des contrats clairs dont les bénéfices sont majoritairement réservés aux signataires et non à la caisse de l’État. Le groupe Singapourien OLAM vient de prendre le contrôle de la filière Soja ce dimanche 07 mars 2021, sans même l’avis des responsables de l’inter professionnelle du secteur. Cette annonce a été communiquée aux acteurs du secteur à Atakpamé selon le journaliste investigateur, Ferdinand Ayité.

La filière Soja génère plus de 50 milliards par an selon les informations. Le groupe Singapourien OLAM après le coton (NSCT) est désormais actionnaire à 50% de la MIFA et c’est par ce biais qu’il prend le contrôle de la filière Soja. À travers cette signature, les agriculteurs togolais qui vont produire comme d’habitude n’auront aucune voix quand il s’agira de prendre des décisions. Cette privilège revient désormais aux étrangers qui viennent de prendre les règnes de la filière.

Dans une économie néolibérale, ouverte aux règles de la concurrence, les plus habiles et organisés captent vite les promesses offertes par l’économie du marché. Ce qui suppose que les autochtones eux-mêmes doivent s’organiser pour relever les grands défis du pays.

« Notre incapacité à nous unir, à mieux s’organiser pour relever les grands défis du développement semble être congénitale. Dans cette économie mondialisée, si nous n’apprenons pas à mieux nous organiser pour relever les défis communs, nous penserons toujours que le monde est injuste. D’ailleurs, le monde n’a jamais été juste. Reconnaissons humblement nos propres tares pour les corriger au lieu de trouver des excuses dans des postures victimistes ou de s’enfermer dans des formules nationalistes généreuses mais vident de portée » a indiqué un professeur après avoir l’information sur les réseaux sociaux.

Contrairement au coton destiné à l’exportation devrait-il ajouter, le Soja est une chaîne de valeur qui emploie. Elle héberge localement plusieurs petites entreprises dans ses différents maillons. Pour lui, il faudra fouiller davantage pour comprendre le contrat qui va lier OLAM aux acteurs de la filière et OLAM avec l’État avant peut-être de se prononcer. « Quoi qu’il en soit le Soja produit est à 80-90% exporté et l’arrivée de OLAM avec la plateforme industrielle d’Adétikopé est à saluer car on pourra transformer le Soja à échelle localement. Mais aussi faudra t-il que cette société puisse réellement créer de la richesse interne plus que ce qui se fait jusqu’aujourd’hui. Ce n’est pas quand-même pas parce que rien n’est fait localement qu’il faut cautionner qu’une société vienne amasser la richesse et nous on va se contenter que des impôts qu’elle paye » reconnaît-il

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Pour Ferdinand Ayité, « nous sommes en face d’un Bolloré version agriculture. Tous les pans du pays tombent dans les mains étrangères »

A.M.Y.S