Société

Chefferie au Togo / Dossier spécial/ Du rififi dans la cour royale de sagbado : Le Maire du golfe7 met fin à la fonction de Edem Semekonawo en sa qualité de Chef canton pour absence de décret de nomination. À qui doit revenir le trône?

Le maire du golfe 7, Aimé Djikounou vient d’interdire toute activité dû à son rang dans le canton de Sagbado à Togbui Edem Sémékonawo et confère les prérogatives de chef canton à Togbui kossi Dogbé Alley VII jusqu’à nouvel ordre.

Se référant à la lettre numéro 0042/PG/SG/DAAC/SP/2021 du 24 mars 2021, le maire rappelle au chef canton que son autorité n’a plus d’effet, et ce, avec effet immédiat. « Au vu de notre devoir de contribuer à la cohésion sociale et au vivre-ensemble des populations de notre ressort territorial nous voudrons vous notifier que toutes activités, par vous menées, auprès des populations du canton d’Aflao Sagbado, en qualité de Chef canton, vous sont interdites et doivent immédiatement arrêter », indique le maire Djikounou dans sa lettre. Il ajoute en outre que « Togbui Kossi Dogbé Alley VII reste et demeurent le responsable actuel, reconnu au trône Royal du canton d’Aflao Sagbado jusqu’à nouvel ordre »

Le problème de chefferie traditionnelle existe à Aflao Sagbado avant que Aimé Djikounou ne soit élu Maire selon nos informations. Le vrai souci du palais ne date pas d’aujourd’hui. Ce dossier spécial vient apporter des éclaircissements et répondre à des questionnements de nos lecteurs dans cette affaire qui date au lendemain du décès de Innocent Semekonawo III.

Deux prétendants d’une même famille pour un trône

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Togo, un petit pays ouest-africain, mais qui a toujours connu des exceptions tant politiques que d’ordres sociales. Bien sur, les problèmes liés à la chefferie traditionnelle n’en font pas exceptions.

Plusieurs villages et cantons sont actuellement dans ce cas, mais celui du canton d’Aflao Sagbado, une banlieue située à l’Ouest de Lomé, intéresse la rédaction de Togonyigba. Par conséquent, une équipe d’investigateurs s’est rendue dans cette localité pour s’enquérir du fondement de cette querelle familiale dans la succession d’Innocent Semekonawo III décédé prématurément le 08 septembre 2017.

Depuis le décès d’Innocent Semekonawo III, chef canton de Sagbado, fils de Yaovi Semekonawo II, la succession au trône connait des rebondissements sans fins jusqu’aujourd’hui. Alors qu’il a suivi « tous les rituels » et attend impatiemment la reconnaissance du gouvernement, « l’actuel chef canton » Kossi Edem Semekonawo (petit frère du défunt Innocent Semekonawo III) est d’ores et déjà contesté par les fils héritiers d’Agblevon Semekonawo I. Ceux-ci disent ne pas reconnaître leur petit fils comme chef de canton pour la simple et bonne raison qu’il n’est pas choisi par le Conseil du trône, et de surcroit, il a été intronisé par les chefs de villages faisant entorse à la logique traditionnelle. Nous assistons donc à une véritable guerre interne au sein d’une même famille qui ne dit pas son nom. Actuellement, un seul mot d’ordre des fils, héritiers de Semekonawo I, « Edem ne sera pas aujourd’hui, ni demain chef canton d’Aflao Sagbado » si ce n’est dans leur lignée.
Notons par ailleurs que selon les us et coutumes du milieu, avec l’approbation du doyen d’âge de la famille régnante, Gbéblèwu Kodjo Semekonawo de désigner et introniser un nouveau chef.

Edem Kossi, le roi Salomon de retour ou celui qui deviendra Semekonawo IV?

Selon nos investigations, le chef canton Yaovi Semekonawo II, le père du défunt actuel Innocent Semekonawo III, aurait tout organisé et planifié avant sa mort. Il préparait son fils Edem pour qu’il le remplace après sa mort et non Innocent qui est son frère. De part nos recoupement et témoignages, le chef canton Yaovi Semekonawo II de son vivant, avait signé un pacte de sang avec son fils Edem, actuel prétendant au titre du chef canton… ( ce dernier, aurait versé dans un verre d’eau à moitié plein, son sang et celui de son fils actuel prétendant au trône, et imploré les faveurs des dieux et la bénédiction des ancêtres, et juré devant son trône pour que son fils, Edem le remplace après sa mort)…comme s’il présageait que l’après sa mort sera conflictuel. Poursuivant toujours dans le sens des actes posés par le défunt chef canton, il aurait à l’Aéroport, avant le départ en Allemagne de l’actuel prétendant au trône Edem, remplacé, et ceci quelques minutes avant le décollage, sa chaussure du Roi avec celle de son fils « aimé », pour lui signifier que déjà lui, l’a choisi comme son successeur au trône avant sa mort. Chaussure de Roi que Edem porta malgré tout attente jusqu’à destination. Trois (3) mois après, son Père rendit l’âme. Acte significatif et profond, rapportent les proches du chef défunt Semekonawo III.

Les raisons pour lesquelles Innocent a été choisi et non Edem après le décès de Semekonawo II.

Traversant des difficultés comme pour l’obliger à revenir au pays, Kossi Edem n’a pas pu disposé des documents lui permettant de résider sur le territoire Allemand (la carte de séjour) et cherchait d’ailleurs les moyens de revenir s’établir au pays sans pour autant soupçonner un seul instant devenir chef canton. D’ailleurs, une délégation s’est rendue à la mort de Semekonawo II en Allemagne pour le convaincre à revenir au regard de tous ces témoignages précités plus hauts et vu sa sympathie et sa disponibilité aux côtés des administrés du canton du vivant de son père avant son départ à l’étranger. Celui-ci refusa l’offre et choisi ses études pour mieux se former avant son retour au pays car, disait-il : un homme mal formé et sans éducation ne peut prétendre en aucun cas diriger les Hommes et encore moins tout un peuple. De retour au bercail, la délégation composée des membres de la famille se concerta à nouveau et choisi d’un commun accord Innocent Yaotsè, qui est Innocent Semekonawo III qui vient de quitter le monde des vivants après quelques années de règne sans conflit aucun.

Du Rififi au palais royal

Au lendemain de la mort de Innocent Semekonawo III, la préparation et tous les rituels obligés avant l’intronisation d’un chef selon la tradition, ont commencé à la faveur de Kossi Edem comme pour faire revenir le Roi Salomon. Depuis le Ghana, dans la maison du Père de Semekonawo I, Papa Agblevon, tout a été fin prêt pour que Edem puisse prendre le trône selon les vœux et le désir du Père Semekonawo II. Après toutes ces cérémonies préalables, le nouveau chef vient au palais royal à Sagbado pour finir les autres formalités pour sa reconnaissance en qualité de chef canton. Reconnaissance et approbation des chefs de villages qui composent le canton, ce qui fut fait, et jusqu’alors en attente du décret du ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales qui viendra officialiser Edem, comme le chef canton de Sagbado avec pour titre Edem Kossi Semekonawo IV.

Nous devons comprendre…
Entre temps, selon le Secrétaire général de la cour royale, Koffi Agbegnigan quatre (4) propositions de noms pour ce trône, celui de l’ex régent Attissogbé Semekonawo, de l’Adjudant chef des gardiens de préfecture en retraite, Yako Semekonawo, de Dosseh Semekonawo (menuisier) et de Edem Kossi Semekonawo dit Adam, ont été envoyées au Préfet de la préfecture du Golfe d’alors Awaté Hodabalo.
« Parmi ces candidats, l’ex Régent est frappé par le texte de Payadowa Boukpessi qui indique que le régent ne peut devenir chef. M. Yako lui, a été frappé par l’âge et a dû donner sa voix à Edem. Quant à Dosseh, il a été recalé par la même loi parce qu’il a été emprisonné 4 fois de suite, donc il ne reste que Edem, qui remplissait toutes les conditions et aptes à prétendre au trône », nous a confié Agbegnigan, le Secrétaire Général actuel au palais royal. Doit-on en déduire ou confirmer l’adage selon lequel ce que Dieu a programmé, personne ne peut l’effacer ?
« Toute de suite, après le décès de mon grand frère Innocent Semekonawo III, les fils héritiers de mon grand-père Semekonawo I, se sont réunis en conseil de trône sans faire appel à un seul fils de Semekonawo II y compris moi… Ce qui n’est pas, vu de la tradition ancestrale, normal et presque illégale selon nos coutumes… parce qu’ils veulent tout simplement me recaler… De cette réunion d’une autre époque, il en ressort comme conclusion aucun petit fils ne sera plus chef, une aberration! », nous a expliqué Kossi Edem. Dans cette logique, poursuit-il « vous convenez avec moi qu’ils ne veulent pas de moi sur le trône. Par conséquent, ils ont vite fait d’envoyer trois (3) candidatures au Préfet Awaté Hodabalo d’alors, avec qui je ne m’attendais pas au temps du règne de mon frère parce qu’il disait du mal de lui…la suite vous le connaissez et c’est tous ces incompréhensions qui me mettent mal à l’aise… Mais je reste ferme et conscients de la tâche et du rôle que mon père défunt et mes ancêtres m’ont confiés. Jamais, nous n‘avons aucun droit de rejeter le destin et le choix de nos aïeux. Mais ensemble, nous écrivons l’histoire de Semekonawo IV…».

En aucun cas, Edem ne sera jamais chef canton, vocifère Kodjo Gbebléwou Semekonawo, chef de famille.

Chez les fils héritiers de Semekonawo I, et selon les propos de Kodjo Gbebléwou, il n’est pas question que Kossi Edem, deuxième petit fils après Innocent, prenne encore le trône alors que ces derniers sont bel et bien vivants et très actifs. Ce dernier se base sur les dispositions statutaires qui régissent la succession au trône, qui disposent, qu’après le décès du chef canton Innocent Yaotsè Semekonawo III, le Conseil de trône représenté par le chef de famille M. Kodjo Gbebléwou Sémékonawo à Aflao Sagbado désigne avec l’accord de famille Agblevon Semekonawo I que le prochain chef dans la famille sera désigné suivant le nouveau protocole d’usage par les propres fils héritiers. Le prochain chef sera remplacé par un nom de la liste des héritiers de Semekonawo I. Au cas où l’héritier ne peut pas succéder, il peut désigner son enfant à sa place avec l’accord du conseil de la famille Semekonawo I. En effet, cette décision a été prise par la famille Semekonawo I après plusieurs constats suite aux comportements du Feu Innocent, comportements qu’ils qualifient d’incomparables à celui d’un chef et pire ses décisions étaient incontestables et il n’écoutait l’avis ou proposition venant d’ailleurs.
« Nous les familles Agblevon Semekonawo I n’avons plus de respect partout où nous allons avec nos enfants. Quand on appelle le nom Semekonawo, nous avons honte de lever la tête. Nous ne sommes pas fiers de notre fils Innocent. C’est pourquoi, nous avons décidé de ramener le pouvoir sur les bonnes voies par les fils héritiers du Feu Semekonawo I », nous fait comprendre les fils héritiers du Feu Semekonawo Agblevon I. Et l’actuel aîné de la famille de renchérir que le tour de règne des enfants de Semekonawo II est terminé et qu’il faut que ceux de Semekonawo I prennent la relève.
« Aujourd’hui, dire que c’est encore l’un des enfants de Semekonawo II qui va prendre le trône, nous n’allons jamais acceptés pour deux raisons. La première, est que Kossi Edem ne veut pas se rabaisser et se croit tout puissant. Il dit que s’il ne règne pas, personne ne va régner, mais il a menti.

La deuxième chose est qu’il s’est fait préparer et dans la voie d’intronisation par certains chefs de villages, ce qui est contraire à notre tradition. C’est les chefs cantons qui font les préparatifs et toutes les cérémonies d’intronisation sur la base de celui choisi par le conseil de trône. S’il advenait qu’il se conforme à nos dispositions et s’imbibe d’humilité, on pourra s’entendre et voir ce qu’on peut faire », nous a confié Kodjo Gbeblewou.
Kodjo Gbeblewou et toute la famille se réclamant propriétaires du trône, disent remettre leur sort au Préfet actuel Komlan Agbotsè et au ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, Payadowa Boukpessi. En effet, à la dernière réunion avec les deux (2) camps, le ministre leur aurait dit d’aller s’entendre sur un seul candidat, le bon pour éviter toute contestation. Le Préfet doit impérativement convoquer un conseil coutumier composé de sept (7) membres formé par l’ancien Préfet le Colonel Awaté Hodabalo pour choisir celui qui doit être le successeur de Semekonawo III, selon Kodjo Gbeblewou. Mais jusqu’aujourd’hui, c’est le statut quo, rien ne bouge. Et cette attente qui devient trop longue inquiète le camp contestataire pour la simple raison que l’actuel Préfet de la préfecture du Golfe qui détient le dossier a un lien familial avec la famille de Semekonawo II, autrement dit, il s’est marié avec une des filles de Semekonawo II, nous explique-t-il. Est-ce ce qui fait peur au camp contestataire parce qu’il croit difficile que l’actuel Préfet soit impartial?

Le chef du village Sagbado Avoeme, Togbui Alley Fiago VII n’est pas du tout content de la manière dont le conseil de trône a été formé sans aucun fils de Semekonawo. « Mon souhait est que les deux camps se comprennent et s’entendre sur un seul candidat parce que nous avons besoin de travailler ensemble pour le développement de notre canton », a-t-il insisté.

A qui doit revenir en réalité le trône de la famille Sagbado ?

La question mérite d’être posée…et nous ne pouvons apporter une réponse satisfaisante. Mais une chose est sûre, seuls les dieux élisent un chef et les Hommes ne peuvent qu’approuver.
La situation est d’autant plus complexe à Aflao Sagbado que seuls la compréhension, l’humilité et le vivre ensemble doivent prévaloir sur toute autre forme d’intérêt pour la sérénité dans le canton, c’est également le vœu du chef du village Sagbado Avoeme, Togbui Alley Fiago VII. L’on peut comprendre si c’est deux (2) familles différentes qui se disputent un même trône, mais dans ce cas précis dans le canton d’Aflao Sagbado, c’est une seule et même famille, la famille Semekonawo.

Dans cette situation d’incompréhension totale, où le Maire du Golfe 7 s’invite dans le dossier, le ministère en charge des collectivités locales doit se prononcer rapidement afin de dénouer cette crise qui perdure dans le canton de Sagbado depuis le décès de Innocent Semekonawo III.

La rédaction

TOGONYIGBA

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