Au moins 58 migrants ont péri après un naufrage près des côtes italiennes

Une soixantaine de migrants ont péri dimanche 26 février dans le naufrage de leur embarcation en Méditerranée près de la ville italienne de Crotone en Calabre (Sud), une « tragédie » pour la Commission européenne qui appelle à « redoubler d’efforts » pour réformer le droit d’asile.

Le navire se serait brisé alors qu’il tentait d’accoster avec environ 150 personnes à bord près de la ville côtière de Crotone, dans la région de Calabre. De nombreux corps ont été retrouvés sur la plage d’une station balnéaire voisine.

Les autorités locales ont estimé le nombre de morts confirmé dans la dernière tragédie qui a frappé la Méditerranée centrale à 58 ou 59.

« Jusqu’à il y a quelques minutes, le nombre de victimes confirmées était de 59« , a déclaré à 16h00 (15h00 GMT) le maire de cette localité, Vincenzo Voce, à la chaîne d’information Sky TG-24.

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Auparavant, les garde-côtes avaient déclaré que 80 personnes avaient été retrouvées vivantes, « dont certaines qui ont réussi à rejoindre le rivage après le naufrage ».

Manuela Curra, une responsable du gouvernement local, a déclaré à l’agence de presse Reuters que le bateau avait quitté la ville côtière turque d’Izmir il y a trois ou quatre jours.

Les personnes à bord venaient principalement d’Afghanistan, du Pakistan, de Somalie et d’Iran, selon des responsables italiens, et le président Sergio Mattarella a déclaré que beaucoup fuyaient « des conditions très difficiles ».

Un survivant a été arrêté pour trafic de migrants, a indiqué la police des douanes.

Le navire aurait coulé après s’être écrasé contre des rochers par mauvais temps, déclenchant une vaste opération de recherche et de sauvetage sur terre et en mer.

Des séquences vidéo montrent du bois de l’épave qui a été brisé en morceaux échoués sur la plage, ainsi que des parties de la coque. Les survivants sont vus blottis sous des couvertures, pris en charge par des travailleurs de la Croix-Rouge. Certains ont été transportés à l’hôpital.

« Il y a eu des débarquements mais jamais une tragédie comme celle-ci », a déclaré le maire de Cruto, Antonio Ceraso, à Rai News.

Le Premier ministre italien Giorgia Meloni – élu l’année dernière en partie sur la promesse d’endiguer le flux de migrants vers l’Italie – a exprimé sa « profonde tristesse » pour l’incident, attribuant la mort aux trafiquants.

Faisant part de sa « profonde douleur », la cheffe du gouvernement d’extrême droite Giorgia Meloni a jugé dans un communiqué « criminel de mettre en mer une embarcation de 20 m à peine avec 200 personnes à bord et une mauvaise prévision météo ».

« Le gouvernement est décidé à empêcher les départs et avec eux ce genre de tragédie, et continuera à le faire, exigeant avant tout la plus grande collaboration des Etats de départ et d’origine« , a ajouté M^me Meloni.

La cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen a appelé dimanche 26 février à avancer sur la réforme du droit d’asile dans l’Union européenne, après cette « tragédie« . Elle a affirmé qu’il fallait « redoubler d’efforts concernant le Pacte sur les migrations et le droit d’asile, et sur le Plan d’action pour la Méditerranée centrale ».

La partie la plus délicate de ce Pacte qui doit être conclu avant la fin de la mandature du Parlement européen en 2024, concerne un meilleur partage des responsabilités dans l’accueil des demandeurs d’asile entre pays de l’UE, une question qui les divise depuis la crise des réfugiés en 2015-2016.

Le président italien Sergio Mattarella a déploré le naufrage dans lequel « des dizaines de personnes, dont des enfants, ont perdu la vie ».

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a pour sa part affirmée sur Twitter que « chaque personne qui cherche une vie meilleure a le droit à la sécurité et la dignité » demandant des couloirs « sûrs et légaux pour les migrants et les réfugiés ».