[Tribune] Économie : L’Umoa a eu 60 ans le 12 mai 2022.
L’Union monétaire ouest africaine (Umoa) a bouclé jeudi 12 mai 2022 ses 60 ans ; il ne faudrait surtout pas la confondre avec l’Uemoa ou Union économique et monétaire ouest africaine dotée d’une Commission éponyme chargée de coordonner les politiques budgétaires et fiscales en soutien à la politique de la monnaie, du crédit et des changes des États-membres de … l’Umoa. L’Umoa n’est pas l’Uemoa, chacune ayant son traité, ses objectifs, ses organes et sa gouvernance. Néanmoins, sans adhésion préalable à l’Umoa, nul État ne peut faire partie de l’Uemoa ; c’est une condition sine qua non.
Le signe monétaire franc CFA, sa convertibilité et son taux de change fixe par rapport à la monnaie d’un partenaire-clé de référence, assorti de compensations financières en cas de dépréciation de la monnaie du partenaire-clé dans le rôle de garant, la mutualisation des réserves de change des pays-membres et leur gestion par une seule banque centrale constituent en substance les principaux marqueurs de cette Union monétaire avant-gardiste qu’est l’Umoa. Six pays étaient signataires de son traité originel, rejoints bien plus tard par deux autres. Le principe de fixité du taux de change, assorti d’une garantie de convertibilité illimitée du signe monétaire franc CFA, fait régulièrement l’objet autant de quiproquos, de controverses que de critiques depuis une quarantaine d’années.
Le parcours de l’Umoa est incontestablement élogieux, sauf pour un anti franc CFA primaire, c’est-à-dire un contempteur par principe de son signe monétaire symbole. À son corps défendant toutefois, il faut relever que le bel ouvrage de l’Umoa que constitue sa banque centrale unitaire se retrouve trop facilement, de fait comme de jure, sans Gouverneur pour des raisons improbables ; de même, des États-membres sont exclus des organes de gouvernance ainsi que des services financiers et de changes de l’Union, non pour irrespect des textes en vigueur mais comme suite à de sombres instructions politiques y compris venant de la lointaine et concurrente Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ; enfin, quelle différence de taille dans la qualité des gouvernances macroéconomiques d’un État-membre à l’autre, au point de décrédibiliser ses principaux marqueurs que sont notamment le signe monétaire franc CFA et ses règles de fonctionnement !
Les fondamentaux du traité de l’Umoa depuis ses débuts sont de bâtir un vivre ensemble monétaire et solidaire permettant un développement harmonieux et équilibré des États-membres ; ils n’ont guère changé en dépit de multiples mises à jour du traité originel. Pour davantage de pertinence des dispositions de ce traité historique du 12 mai 1962, les nécessités de terrain ont conduit à envisager, dès les années 1970, puis plus tard dans les années 1990, d’abord une ou plusieurs institutions de financement du développement puis ensuite, une organisation à même d’amener les États-membres à se doter de politiques budgétaires et fiscales vertueuses et non concurrentes.
C’est ainsi qu’a vu le jour la Banque Ouest Africaine de Développement (Boad), chargée de financer un développement équilibré entre les États-membres. Jusque-là, c’est la Bceao qui se chargeait des financements structurants, notamment en accordant des concours à long terme aux États membres (qui lui présentaient des projets de développement) au titre des dispositions de l’article 15 de ses Statuts. La Commission de l’Uemoa sera créée bien plus tard après la Boad, en application de pertinentes dispositions d’un nouveau traité fondateur, cette fois-ci de l’Uemoa, en charge de l’harmonisation des politiques économiques et fiscales. Le traité de l’Uemoa complète in fine le vivre ensemble monétaire du traité de l’Umoa, conçu trente ans plus tôt entre États nouvellement indépendants, par un projet de vivre ensemble économique et fiscal.
En l’absence de communication et de secrétariat dédiés, l’Umoa demeure peu connue soixante ans après son lancement. Outre le signe monétaire franc CFA et sa banque centrale émettrice qu’est la Bceao, le patrimoine de l’Umoa englobe des règles génératrices de l’émission uniformisées, un cadre également uniformisé de politique de la monnaie, du crédit et des changes, une solide réglementation bancaire et prudentielle, une réglementation harmonisée des transactions financières, une mutualisation éprouvée des réserves de change, une banque centrale structure-conseil des États en matière de gestion de la dette publique, un impressionnant corpus juridique et un vécu soixantenaire etc. Bien qu’en butte à divers chocs délébiles aussi bien exogènes qu’endogènes, l’Umoa promeut bon an mal an avec réussite un vivre ensemble monétaire et solidaire.
Vilévo DEVO / Forum Éco
order tizanidine 2mg without prescription cost metoclopramide 20mg buy reglan 10mg online
personal essay writers
mba essay review service
custom essays writing service
azithromycin diarrhea azithromycin 250mg azithromycin dosage for chlamydia