Togo | Jour 1 des Manifestations : les Jeunes rendent l’Impossible possible malgré l’Interdiction
Jeudi 26 juin 2025, Lomé, la capitale togolaise, a été le théâtre de tensions intenses suite à un appel à manifestation lancé par des influenceurs de la diaspora togolaise. Ce mouvement a reçu le soutien de certains partis politiques ainsi que d’organisations de la société civile. En dépit d’une interdiction gouvernementale des manifestations durant trois jours, pour faute de déclaration à l’autorité pour manifester, les jeunes se sont mobilisés pour exprimer leur mécontentement face à la situation politique actuelle. Ils exigent de meilleures conditions de vie alors qu’une minorité proche du pouvoir s’enrichit, et réclament le départ de Faure Essozimna Gnassingbé, devenu Président du conseil après un changement controversé de la loi fondamentale qui a transformé le Togo en un régime parlementaire.
Les affrontements se sont concentrés dans plusieurs quartiers de Lomé tels que Adakpamé, Bè-Kpota, Bè, Déckon, Colombe de la paix, Atikoumé-Gbossimé, Adidogomé-Douane-Madiba pour ne citer que ceux-là et principalement dans la commune Golfe 1 Bè Apédomé, où des groupes de jeunes ont barricadé les routes et incendié des pneus. En réponse, les forces de l’ordre ont eu recours à des gaz lacrymogènes et ont engagé des poursuites pour tenter de disperser les manifestants. Ce combat de rue a causé plusieurs blessés parmi les manifestants, illustrant la violence des confrontations.
Des vidéos, largement diffusées sur les réseaux sociaux, ont révélé la présence de miliciens soutenant les forces de sécurité, aggravant ainsi la situation. Ces images choquantes montrent notamment une moto appartenant à un inconnu vandalisé par des miliciens qui semblent jouir d’une légitimation tacite qui leur confère une assurance dérangeante, ainsi que des violences physiques infligées à des manifestants et à des passants innocents.
Par ailleurs, les jeunes manifestants ont dégradé des locaux de la mairie de Golfe 1, brisant des caméras de surveillance et des fenêtres. Cette escalade de violence se produit malgré un communiqué du gouvernement déclarant ces manifestations illégales. Toutefois, les organisateurs avaient prévu que ces événements se poursuivent jusqu’au samedi 28 juin, marquant un moment crucial dans la lutte des jeunes togolais pour un changement politique. La suite des événements sera à suivre de près alors que la tension reste palpable dans les rues de Lomé.
Maurice
