Présidentielle au Sénégal : Le «plan B» de Sonko a fonctionné. Bassirou Diomaye Faye, cinquième président du pays ?
Au Sénégal, l’opposant Bassirou Diomaye Faye, du parti Pastef, sorti de prison in extremis il y a quelques jours à la faveur d’une loi d’amnistie votée par le Parlement, en même temps qu’Ousmane Sonko, son mentor en passe de remporter la présidentielle dès le premier tour dans le pays. L’écart entre Bassirou Diomaye Faye et ses concurrents est apparu immense au vu des premiers résultats affichés dans les bureaux de vote de Dakar, et aussi ceux de la diaspora.
Une situation bien inédite dans le pays si les tendances se confirment. Le candidat du Pastef sera élu président dès le premier tour. Aucun incident notable n’a été rapporté lors du déroulement du scrutin, conformément à la tradition démocratique bien ancrée dont s’enorgueillissent les Sénégalais.
Des résultats encore parcellaires affichés devant les bureaux de vote à l’issue des dépouillements placent l’opposant Bassirou Diomaye Faye en tête de plusieurs centres électoraux de la capitale devant le candidat du pouvoir, Amadou Ba.
Pour le moment, aucun résultat officiel n’a été annoncé.
Des résultats bruts issus des bureaux de vote, publiés par la presse sénégalaise, donnent un avantage au candidat de l’opposition, Bassirou Diomaye Faye, le plaçant devant l’ancien Premier ministre, Amadou Ba. Le candidat du pouvoir Amadou Ba a promis de se prononcer sur les résultats à la mi-journée. Mais en attendant, depuis hier soir, les Sénégalais ont eu accès à des résultats bruts, récoltés bureaux de vote par bureaux de vote. Ces résultats placent le candidat de l’opposition, Bassirou Diomaye Faye, en tête. Déjà 7 des 17 candidats à la présidentielle ont déjà reconnu la victoire de Faye.
Selon les premières estimations rapportées dimanche soir par la presse sénégalaise, le principal candidat de l’opposition a une longueur d’avance sur tous ses adversaires, et notamment Amadou Ba, le dauphin désigné du président sortant, Macky Sall. A 44 ans, le candidat du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) incarne un renouveau radical. L’ancien syndicaliste, pourfendeur de la corruption, souverainiste, antisystème, aux accents parfois populistes, porte un projet de rupture, non seulement avec le parti au pouvoir, mais avec la classe politique sénégalaise dans son ensemble. Les résultats égrainés dans la plupart des grands centres urbains le donnent aussi très largement en tête. Or pour la première fois, en 2024, le Sénégal comptera davantage d’habitants des villes que de ruraux. Même dans certaines régions traditionnellement favorables au pouvoir, le candidat du Pastef semble bien résister.
Le «plan B» a fonctionné au-delà de toute attente.
A leur sortie de prison, les deux hommes ont mené une campagne tambour battant à travers le Sénégal, attirant dans leur sillage des foules impressionnantes de jeunes supporteurs. Ils semblent ce soir être aux portes du pouvoir. Si les tendances se confirment, Bassirou Diomaye Faye né le 25 mars 1980 à Ndiaganiao au centre-ouest du Sénégal, situé dans la région historique du Baol, l’homme ou le « clone de Sonko » s’assoira bientôt sur le fauteuil présidentiel et succédera ainsi à Macky Sall.
Dans la capitale, les supporteurs du Pastef n’ont pas la prudence des journalistes : dès 20 heures, Dakar a explosé de joie comme au coup de sifflet d’une finale de Coupe du monde de football. Coups de klaxons ininterrompus, courses endiablées dans les rues, vuvuzelas, chants et même feux d’artifice improvisés ont salué la victoire de «Diomaye». A minuit, sept candidats avaient déjà félicité Bassirou Diomaye Faye pour sa victoire.