[Chronique] LE TEST DE POPULARITÉ, COMME « INFLUENCEUR » DE L’ACTION POLITIQUE EN GÉNÉRAL.
Pendant que les années du mandat d’un chef d’État ou d’un acteur politique s’egrennent comme le chapelet récité, les sondages ou enquêtes d’opinion dont les résultats concluent qu’il n’a plus la cote, qu’il est en baisse de popularité ou qu’il est « Tristement célèbre », sonnent comme une alarme tonitruante ou clignotent comme une alerte rouge. En plus clair, il s’agit d’une très mauvaise nouvelle pour le sujet dudit sondage d’opinion ainsi que pour son équipe, censée travailler pour maintenir en tout temps et en tous lieux, le S du succès (Si je puis le dire ainsi).
Cette conclusion négative voudrait en effet signifier que question leadership et personnalité de l’acteur politique, il n’a pas fait fort, il n’a pas convaincu, qu’il n’y a pratiquement rien de concluant ou peut-être que par ses décisions et ses choix, il a tout juste réussi à se faire détester du peuple. À ce moment critique, il serait en devoir de s’interroger en ces termes: « Qu’est-ce qui n’a pas marché »?
C’est un questionnement qui peut être motivé par les conclusions peu flatteuses ou catastrophiques du test de popularité d’un élu politique. Ce test qui parmi les nombreuses possibilités existantes, peut prendre la forme d’un bon bain de foule, d’une apparition publique aux allures de surprise mais qui demeure tout de même calculée, préparée et brève, dans un endroit imprévu ou ciblé d’avance.
Par exemple, lorsque l’acteur politique en guise de test de popularité choisit de descendre dans l’un des plus grands marchés du pays qu’il gouverne et que ce court passage lui vaut une forte mobilisation spontanée, des applaudissements bien nourris, des effusions de joie, des mots d’encouragements, des grands signes de la main, de la révérence en signe de respect, des pas de danse esquissés par les femmes du marché visité et autres manifestations, point de doute ne subsiste au fait que le visiteur d’honneur est toujours dans les bonnes grâces de ses concitoyens.
C’est un détail qui importe assez pour le reste du mandat de l’élu et également pour ses prochaines ambitions politiques. Continuer la mission républicaine et à la fin, passer fièrement et « Haut les mains » le flambeau à un successeur ou terminer son mandat sur des échecs cuisants puis sortir par la petite porte, sont en effet les deux seules issues de la gouvernance de tel ou telle autre.
Tant que le test de popularité s’avère être parfois déterminant en politique, y avoir recours quelques fois, ne ferait de mal à personne et surtout pas au président de la République, au ministre, à l’élu parlementaire, à la présidente d’une institution ou au maire. De cette manière au moins, ils savent sur quel pied danser.
À vrai dire, le test de popularité ne devrait pas être lié aux apparences, à l’aspect physique, au style vestimentaire, au charme, aux discours d’un acteur politique, etc… Par contre, le succès à la gestion étatique, la pertinence des décisions prises et des actions réalisées, le concret, les résultats palpables, etc… comptent énormément pour la suite.
En effet, le test de popularité permet en quelque sorte de jauger la réceptivité des actions du politique auprès des mandants et pourquoi pas, les chances d’avoir à nouveau du succès à la faveur d’autres joutes électorales. Pendant leur parcours politique, c’est un exercice auquel les hommes et femmes politiques les plus engagé(e)s se soumettent volontiers de temps en temps, aux fins de revoir en mieux leur leadership et de marquer positivement les esprits.
Selon feu Alexandre SANGUINETTI, homme politique français, « Les sondages, c’est comme la mini-jupe. Ça fait rêver, mais ça cache l’essentiel ». Assertion discutable puisque les résultats dépendent probablement de l’auteur du sondage d’opinion, des sources approchées et des objectifs visés par le commanditaire. Mais sinon, qui mieux que les citoyens eux-mêmes pour valider ou invalider le test de popularité d’un politique? Prises à chaud, les populations ne devraient livrer que des impressions qui viennent du cœur, qu’elles soient mauvaises ou bonnes.
Entre l’enquête d’opinion et le test de popularité, il n’y a pas grande différence puisque l’aboutissement de cette étude consiste dans un premier temps, à dire si la cote de popularité de l’homme politique au cœur de l’initiative est en baisse ou en hausse, dans un deuxième temps, si son action en général reçoit l’assentiment des citoyens et en troisième position, de revoir sa politique.
Dans un quatrième temps, il pourra déduire des résultats de son test de popularité le pourcentage des chances qu’il pourrait avoir en cas de renouvellement de l’expérience (fonction politique). Il faut le reconnaître… Le test de popularité en politique ne compte vraiment pas pour du beurre. Il faudrait que les politiciens en tiennent compte parfois.
PS: C’est une analyse personnelle et non une prescription.
Anita MARCOS.