Le dimanche 29 septembre dernier, le parlementaire Guy Marius SAGNA, en séjour à Lomé dans le cadre des activités du Parlement de la Cédéao où il siégeait a été pris en partie pendant qu’il participe à une réunion publique avec la plateforme d’opposition togolaise DMP (Dynamique pour la Majorité du Peuple). Quelques moments au début de cette rencontre citoyenne au siège de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA), regroupant quelques partis politiques de l’opposition togolaise, le député sénégalais Guy Marius SAGNA, présent à Lomé pour la session du Parlement de la CEDEAO et invité à cette rencontre, a été violemment agressé, battu, de même que d’autres opposants togolais présents aux côtés du sénégalais, par des individus non identifiés, assimilés à des miliciens qui ont surgi du milieu de l’assistance pendant que le député Sénégalais a invité l’assistance à se lever pour chanter l’hymne national du Togo.
Guy Marius Sagna a, à peine entamé sa prise de parole que du milieu de l’assistance fusent des chaises vers la table d’honneur. Une premières puis une deuxième et c’est la débandade. Les agresseurs, infiltrés dans l’assistance ont commencé par tabasser toutes personnes présentes et dans la foulée plusieurs responsables de la DMP, seraient également blessés dans cette agression. Des journalistes couvrant l’événement ont également été agressés, certains se voyant confisquer leurs téléphones par les assaillants. Le matériel de sonorisation et les enregistreurs des journalistes sont jetés dans un puits, les portables arrachés… les militants se dispersent dans la confusion.
Le député Guy Marius SAGNA pris particulièrement à partie est blessé à la tête et au bras. Il est transporté à dos d’homme vers une clinique voisine pour y être soigné. Dans les couloirs de la clinique, il raconte l’agression : « Ils m’ont demandé : « Vous êtes Togolais ? » Comme s’il me reprochait d’avoir revendiqué que je suis togolais. Aujourd’hui, plus que jamais, malgré cette violence, je reste Togolais et je serai aux côtés du brave peuple togolais jusqu’à ce que le pouvoir en place respecte le peuple. »
« J’ai honte pour le Togo, j’ai honte pour mon pays »
Quelques moments après l’agression perpétrée au siège de la CDPA, la député Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson s’est exprimé, triste et toute honteuse pour son pays, au regard de l’acte posé par ces individus non identifiés venus de l’on ne sait d’où.
» Ils nous envoyaient les chaises et tout ce qu’ils pouvaient utiliser pour nous blesser. La réunion a commencé calmement, le député sénégalais Guy remerciait les togolais qui soutiennent son combat. C’est au moment où Guy a dit chantons l’hymne national que les chaises ont commencé à venir et ils se sont jetés sur nous » a expliqué Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson avant de s’indigner « C’est honteux ! J’ai honte pour mon pays, j’ai honte pour le Togo.
« Je ne pensais pas que notre pays le Togo en était encore là. Ce qui est grave, les nôtres ont identifié une dizaine. Parmi ceux là se trouvent des gens du SCRIC. » a-t-elle ajoutée. La député togolaise ne comprend toujours pas le fait que le contingent des forces de sécurité de l’ordre qui était là pendant les préparatifs dit y être pour la sécurité de la rencontre soit resté inactif.
Nous devons adopter des comportements adéquats entre citoyens pour contribuer au vivre-ensemble
Comme avait martelé José-Éric GAGLI, président de l’association Amis SINCÈRES « nous pouvons avoir des divergences de vues en politique mais demeurer des bons amis ». Cette déclaration au cours d’un Café-Débat à Aného le 29 décembre 2023 avec pour thème « Le vivre ensemble et la cohésion sociale au Togo, un impératif » avait pour but de lancer un appel pour adoption des comportements adéquats entre citoyens pour contribuer au vivre-ensemble, à se départir de l’esprit de division et de haine, à respecter les principes de liberté d’autrui en vue de créer l’harmonie, le vivre ensemble, la cohésion sociale et le cadre de vie paisible à tous. Mais l’on constate toujours que sur le terrain politique au Togo la situation est assez désolant et regrettable.
Céline N.
