Il fait nuit noire! Ou peut-être même qu’il fait jour « blanc », que c’est l’heure de la sieste avec en bonus un temps orageux et vachement frais. Elle ou il se met dans une position confortable, ferme fortement les yeux et sans s’abandonner à un sommeil profond, se projette dans un endroit romantique à souhait, dans les bras de l’objet de ses désirs.
Elle ou il prend un plaisir intense à imaginer l’autre l’embrasser tendrement et passionnément, lui susurrer des mots doux dans le creux de l’oreille, le couvrir de caresses brûlantes et de baisers veloutés, l’ennivrer de câlins…Et soudain, « Bip, bip, bip » le réveil ou une porte qui claque violemment, ramène sèchement à la réalité.
Pour la rêveuse ou le rêveur, ce moment a probablement été trop court mais n’a aucunement été une perte de temps puisqu’elle ou il continuera de sourire presque aussi bêtement que dans son imagination et ce, sur une bonne partie de la journée. Et ça, c’est bon pour le moral!
Fantasmer en général, à propos de sexe ou sur une personne peut avoir l’air tellement vrai et bonificateur que le réveil s’avère brutal et la chute, très dure! « Ouille »!Mais qui peut s’empêcher de rêvasser? Mieux, de fantasmer?! Et puis l’homme « H » aussi fort qu’il puisse sembler, est faible et sensible et peut facilement tomber dans cette tentation douce et amère à la fois. Est-ce une grosse faute pour autant?!
Avant de poursuivre ce développement, sur le plan sexuel, fantasmer est défini comme étant: « Une rêverie à caractère sexuel ou érotique. La perception d’une excitation sexuelle, induite par les pensées et l’imagination d’une idée, des désirs, ou d’une histoire sexuelle. Bien que pour les femmes, le fantasme est plus porté sur la sensibilité et les sens comme l’odorat et le toucher et que les hommes sont très visuels, l’essentiel reste dans la satisfaction qu’ils en tirent.
Certes! Je ne suis ni psychologue, ni sexologue. Cependant je sais que lâcher prise, se laisser aller, décompresser, se détendre, se laisser faire, imaginer, se représenter des choses, laisser libre cours à ses idées et pensées, s’évader, etc…peut avoir un bel effet sur le moral et sur la vie sexuelle. S’il en est ainsi, fantasmer tranquillement dans son coin, dans son lit ou n’importe où et dans les limites qu’on peut s’autoriser pose t-il un réel problème?
Puisque tout se passe dans la tête, entre la conscience ou le subconscient et nous-mêmes et que ces fantasmes lorsque l’on le décide ou qu’ils peuvent causer du tort à une tierce personne, demeurent secrets il n’y a peut-être pas lieu d’en faire tout un plat. L’idéal reviendrait plutôt à réaliser le bien qu’on en tire et l’effet placebo qu’ont ces fictions sur nous, psychologiquement parlant.
Le fantasme est propre à chacun. Il est si intime et si personnel que tant qu’il reste protégé, c’est-à-dire tant qu’il reste à l’étape imagination, rêve, production de notre esprit, expression de nos désirs, il est plus utile. Mais passé le niveau réalisation, concrétisation, le ou les fantasmes s’usent, sont vidés, ne sont plus intéressants et peut être une expérience décevante.
En effet, la femme qui prend un énorme plaisir rien qu’à s’imaginer en train de danser sensuellement sur une musique de zouk avec un partenaire sexy qui en vrai paraît inaccessible et celui qui se voit faisant l’amour dans des endroits insolites ne verront plus ces fantasmes de la même manière une fois qu’ils auront sauté le pas. Le réel est tellement terre à terre que parfois, l’abstrait peut constituer la meilleure cachette qui soit.
Il existe des couples qui je ne saurais dire exactement pour quelles raisons, se racontent leurs fantasmes respectifs. J’en ai déjà suivi sur l’émission les Z’amours, qui à la question suivante: « Quel est votre fantasme »? ont répondu ouvertement et sans gêne, qui pour la femme: « Je fantasme sur Brad PITT », qui pour l’homme: « Je m’imagine souvent très très près de Jennifer LOPEZ », etc…C’est probablement pour pimenter leur vie sexuelle. Le psychanalyste et sexothérapeute Alain HERIL dira d’ailleurs à ce propos: « Il est intéressant d’en parler à son partenaire, en évitant de le blesser. L’intérêt même des fantasmes est de créer de l’enthousiasme, du désir et pas l’inconfort ou des blessures relationnelles ».
En tout cas, la magie des fantasmes réside dans le silence dont il est entouré et dans la manière dont il est entretenu. Désirer embrasser des lèvres bien dessinées, vouloir goûter à l’inconnu, être excité face aux uniformes tels que la toge, la blouse, la salopette, la combinaison, la soutane, etc…), dans ses rêves les plus osés, flirter avec l’interdit et le danger et autres envies folles, contribuent à booster la libido, l’érotisme et l’amour parfois. Fantasmer a quelque chose d’emoustillant, d’excitant, de vibrant et de vivant. Alors pourquoi s’en priver?! (Sourire).
Avons-nous tous des fantasmes? Connaissons-nous nos fantasmes? Il importe d’en avoir une idée claire parce qu’après même si pour la plupart du temps nous les gardons bien enfouis en nous, ils aident à libérer nos désirs les plus profonds et ce n’est pas négligeable. C’est sans doute pourquoi l’écrivain Frédéric BEIGBEDER affirme: « Bénissons nos désirs insatisfaits, chérissons nos rêves inaccessibles. L’envie nous maintient en vie ».
Anita Marcos
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