[Chronique] La procrastination : du choix du moindre effort à une perte de temps inestimable

« Tu ne voleras pas », « Tu ne tueras pas », « Tu ne diras pas de mensonges », « Tu ne désireras pas ce qui appartient aux autres », Etc…Aussi, « Tu ne procrastineras point » aurait tenu en bonne place dans les dix commandements de Dieu. Du coup ça aurait fait onze (11) commandements mais le grand barbu n’y avait peut-être pas songé pour le simple fait qu’il n’y avait pas en ce temps là, autant de flemmards qu’aujourd’hui! Qu’en savons-nous?
Au fond de moi-même, j’ai toujours pensé que l’affirmation « Qui remet à demain, trouvera malheur en chemin » est trop radicale. Quand même! À qui n’est-il jamais arrivé de renvoyer à une autre fois ou au surlendemain une activité, une tâche ou un programme? La bonne démarche cependant est de chercher à savoir pour quelles raisons un individu décide de ne pas faire quelque chose alors que rien ne l’en empêche véritablement?
La procrastination est la tendance à remettre au lendemain, à ajourner, à temporiser. Cette attitude peut être condamnable dans les cas où la paresse, la flemme, la fatigue, la mauvaise foi, la nonchalance et que sais-je d’autre, prennent le dessus sur la spontanéité à travailler ou à réagir sur le champ lorsque pour ce faire, toutes les conditions sont déjà créés et réunies.
Ailleurs et plus précisément dans le monde scientifique, les psychologues vont au delà du quotidien et de la routine. En effet, ils justifient la procrastination par le manque de confiance en soi, la mauvaise estime de soi, le perfectionnisme, le manque de concentration, le fait de se sous-estimer et d’avoir peur de l’échec. Des causes faut-il le nier, plutôt pertinentes.
« Le temps est précieux » dit-on. « La vie est courte », « Le temps c’est de l’argent », « Time is money » disent les anglais à raison. Sous cet angle, c’est presque un péché et plus raisonnablement une grosse perte de temps que de remettre à plus tard une chose réalisable ou faisable immédiatement. D’autant plus que parfois on dit également que « Le temps perdu ne se rattrape jamais ».
Les conséquences? Je ne jouerai pas sur le terrain de trouver « malheur » en chemin, non! Les regrets et l’échec cuisant sont assez convaincants et suffisants pour mettre une personne face à son erreur c’est-à-dire le fait de procrastiner. Procrastiner une fois ou deux fois n’est pas bien méchant mais en faire une habitude ou une excuse peut vite devenir le synonyme de « Bonjour les problèmes ».
Alors, au lieu d’être mou et raplapla et de passer le plus clair de son temps à procrastiner, à reporter, il vaudrait mieux être réactif, prendre le taureau par les cornes et profiter du temps présent. Parmi les solutions proposées par les médecins se comptent entre autres, la rédaction des tâches à exécuter, la fixation d’objectifs réalisables, l’association des tâches pénibles et la récompense, prévoir du temps pour la détente et puis la création de conditions de travail favorables à la concentration.
Il est plus que certain qu’il arrive à tout le monde des jours où l’envie de ne rien faire se fait forte, des jours pendant lesquels le moral se cache bien au fond des chaussettes et paralyse, des moments qui sont témoins de ce qu’on a aucune envie de mettre le nez dehors. Cependant, ces légères indispositions liées à l’humeur ou à l’état d’esprit empêchent-elles réellement de bouger et de fournir des efforts, de faire preuve de bonne volonté?
Reporter encore et encore alors que ce comportement ne rends pas service et retarde, n’est pas une idée intelligente. En s’appuyant sur le dictionnaire, ce penchant fait des femmes, des procrastinatrices et des hommes, des procrastinateurs et personne n’a vraiment envie d’être ainsi appelée ou surnommée.
Alors que Senèque a dit: « En suivant le chemin qui s’appelle plus tard, nous arrivons sur la place qui s’appelle jamais », Gaetan FAUCER pour sa part a affirmé que: « Les lendemains de procrastination sont toujours pénibles ». Pourquoi donc ne pas intégrer les mots et adverbes comme « Aujourd’hui », « Maintenant », « Tout de suite », « Aussitôt », « Immédiatement », « En même temps », afin de souvent conjuguer l’action et le temps au présent de l’indicatif?
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Anita MARCOS.