Chronique / Consommons local : Le vin de palme ou Déhà, le nectar des Dieux

Pour ceux qui ont déjà goûté une fois cette boisson fait-maison (De chez nous.) Il ne sera pas un casse-tête de comprendre pourquoi en cet instant T de pause-déjeuner, je lève mon petit verre qui en contient, à la santé de tous les enfants du Togo debout! « Tchin, tchin.!… Je le bois d’ailleurs à grandes gorgées….Glou glou glou! Aaaaah ! Quelle saveur! Quel bonheur !(Rires.).

En guise d’apéritif, j’ai en effet choisi de consommer cette boisson locale, pétillante, légèrement sucrée, douce, alcoolisée, de couleur blanche et laiteuse, fermentée et aigre, qui grâce à sa texture légère se laisse boire, sans difficulté aucune mais avec aisance et plaisir.

Si vous n’avez pas encore deviné à quelle richesse liquide et locale je fais allusion, il s’agit bel et bien de notre vin de palme communément et affectueusement appelé « Déhà », boisson présente dans presque toutes les fêtes et cérémonies…Ça sonne bien pour un nom de vin naturel n’est-ce pas ? Pas compliqué à prononcer et à entendre en fait.

Pour informations très précises, le « Déhà. » est une boisson traditionnelle, tirée principalement d’une espèce de palmier (Elaeis guineensis Jacq.).Après sa récolte et compte tenue de la teneur en sucre du précieux breuvage, une fermentation assez rapide est provoquée au bout de deux heures de temps.Cette fermentation a pour effet direct d’augmenter le taux d’alcool du vin de palme.Et c’est un détail qui ne déplaît pas forcément aux fidèles consommateurs de notre « Déhà. » local.

J’imagine que nos frères de certains pays de l’Afrique de l’Ouest et de plusieurs nations, je veux nommer entre autres, les Béninois, les Ivoiriens, les Ghanéens, les Camerounais et les Nigérians ne lui résistent également pas pour l’une des mêmes raisons citées plus haut, c’est à dire, ce goût d’alcool qui confère au vin de palme, sa particulière saveur et qui surtout soit dit en passant, enflamme agréablement les papilles gustatives, rechauffe le coeur et le corps.Ils l’appellent d’ailleurs « Bandji. » en Côte d’ivoire, « Doka. » au Ghana, « Mimbo. » au Cameroun et « Emu » au Nigéria, « Atan » au Bénin

Ce n’est peut-être pas connu de tous, mais le « Déhà. », ce vin de palme joyeux, présente encore plus d’intérêt à être consommé lorsque en plus des valeurs gustatives, il regorge également de vertus nutritives.À ce propos justement, le nutritionniste communautaire béninois Collins AKANO lui reconnaît une composition riche en protéines, en acides aminés, en glucides, en minéraux tels que le zinc et le magnésium et puis en vitamines parmi lesquelles, les vitamines A, C, B1 et B2.

Son collègue le nutritionniste certifié Harrison OMONHINMIN sur les bienfaits du vin de palme va plus loin encore en soutenant que cette boisson naturelle remplirait d’énergie, éviterait la dégénérescence musculaire, lutterait contre le cancer et préviendrait toutes sortes de maladies cardiovasculaires.

ATTENTION! J’en vois déjà qui s’extasient face à ce paquet de bonnes nouvelles et qui s’en serviront comme argument pour en boire plus que de raison. Il ne faudrait absolument pas oublier la règle d’or « L’excès en toute chose nuit. » et que par rapport à la consommation de l’alcool, il faudrait de la mesure, un peu de « Quand même.! » et de « Koooyi. »…. Pourquoi pas?!.

Après, il faut tout de même confesser que le « Déhà. » est une boisson locale entraînante et exquise tant à la dégustation qu’au niveau de la santé. Si en bonus, en boire participe activement à la grande cause du « Consommons local. », faire d’une pierre, trois coups rien qu’en adoptant (Avec modération.) notre « Déhà. » local, est bien vu! De ce pas, je vais donc finir ce que j’ai commencé ! Quoi? Pas la chronique, non! (Même si elle s’arrête là.) mais mon verre de Déhà frais et alcoolisé! (Rires.).

Anita MARCOS