Burkina Faso | Ibrahim Traoré : « Tout ce qui est lien qui nous maintient dans l’esclavage, nous allons briser ce lien… »(VIDÉO)
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé le 28 janvier 2024 leur retrait sans délai de la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une première où trois états quittent en même temps l’Organisation depuis sa création en 1975.
Ibrahim Traoré déclare que « ce n’est pas de gaieté de cœur de tournée le dos à une organisation… nous n’avons jamais reçu d’aide venant de cette organisation, aucun soldat, aucune logistique, aucune compassion depuis sa création » […]
L’onde de choc qui va certainement fragiliser davantage l’Organisation sous régionale qui se dit prête à trouver une « solution négociée ». Ibrahim Traoré, le chef de l’Etat burkinabè a laissé entendre dans une interview accordée à Alain Foka de AFRO MÉDIA, le 30 janvier 2024, que la sortie de son pays du bloc sous régional n’est pas un effet d’annonce. Pour lui, il s’agit d’un chemin de non-retour. Il affirme également dans une longue interview accordée à Alain Foka, que tout ce qui est lien et les maintient dans l’esclavage, sera brisé.
Ces 3 pays du Sahel, reprochent à l’organisation sous-régionale, ses sanctions injustes, son éloignement de ses objectifs de départ et son assujettissement à des puissances étrangères. Le Capitaine Ibrahim Traoré exclut la possibilité que les 3 états démissionnaires redeviennent membre de la CEDEAO. « Il ne faut jamais commettre certaines erreurs. […] Notre itinéraire, c’est un chemin de non-retour. […] Les chaines que nous sommes en train de briser, c’est pour toujours », a déclaré le président burkinabè.
Pour lui, la décision de quitter la CEDEAO a été prise après un temps d’observation, d’analyse la situation. Au sujet des relations avec les pays voisins et de la libre circulation des personnes et des biens, il affirme : « Nous quittons mais nous restons panafricains. N’importe qui en Afrique qui veut venir au Burkina, est le bienvenu chez lui ».
Aux chefs d’Etat du reste de la CEDEAO qui disent que c’est parce que lui et ses homologues du Mali et du Niger sont des putschistes, voilà pourquoi ils sortent de l’organisation, voici la réponse qu’il donne sans citer de nom: « il y a beaucoup de putschistes parmi eux. Ce n’est pas une question de putschiste, c’est juste un masque. Il y a des putschistes militaires au sein de la CEDEAO qui aujourd’hui se réclament démocrates, il y a des civils qui sont pires que des putschistes qui tuent et bâillonnent leur peuple sous le silence. La CEDEAO ferme les yeux et les oreilles. Il y a plein de putschistes au sein de la CEDEAO ».
Le capitaine-président en se confiant à Alain Foka a déclaré lors de l’interview que les pays enclavés de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) pourront probablement s’attaquer à la question de la monnaie et annonce bien d’autres surprises. Ibrahim Traoré pense que l’AES, créée en septembre 2023 par ces trois pays enclavés du Sahel, est très bien viable au regard de ses nombreuses potentialités. C’est d’ailleurs à ce sujet qu’il indique qu’après le départ de la CEDEAO, son pays va « probablement » s’attaquer à la question de la monnaie.
« Laissez venir les choses. Tout ce que nous faisons ça vous a surpris n’est-ce pas ? Des choses vont peut-être vous surprendre encore. Et il n’y a pas que la monnaie. Tout ce qui est lien qui nous maintient dans l’esclavage, nous allons briser ce lien », a affirmé le président Capitaine.
Il sied de rappeler que tout récemment, le Roi du Maroc
Mohammed VI, a présenté au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad une initiative qui consiste à ouvrir le Sahel à l’Océan atlantique afin de stimuler la croissance des pays enclavés. En effet le Maroc, Mali, Niger et Burkina Faso, se sont mis d’accord pour créer l’Alliance. Une Alliance qui va donc offrir une alternative à ces trois pays du Sahel qui ont quitté la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), et leur permettra de ne plus être totalement dépendants du Golfe de Guinée où transite l’essentiel de leurs exportations et importations.