Togo | Affaire « 400 millions » : deux journalistes, Loic Lawson et Anani Sossou gardés à vue à la BRI
C’est l’affaire qui défraie la chronique ces derniers jours au Togo. Il s’agit de la disparition d’une somme d’argent estimée au départ à 400 millions au domicile du ministre Kodzo Adedze. Affaire pour laquelle deux journalistes ont été invités à se présenter ce lundi 13 novembre 2023 à la Brigade de recherche et d’investigation (BRI).
Loïc Lawson, directeur de publication de l’hebdomadaire Flambeau des démocrates et Anani Sossou, journaliste Free-lance, par qui la nouvelle a fuité, sont attendus à partir de ce lundi, 10 h, dans les locaux de la BRI au sujet de l’affaire qui fait grand bruit au Togo et suivi de près par les Togolais.
Après l’audition qui a duré toute la journée, nos deux confrères ne dormiront pas ce soir chez eux. Ils sont placés en garde à vue pour les besoins de l’enquête selon une source proche du dossier. Ils sont accusés de « diffamation », « atteinte à l’honneur » du ministre et « incitation à la révolte».
Si au départ, les confrères ont donné l’assurance d’une maitrise du sujet avec des preuves irréfutables qu’ils produiraient le moment venu, quelques heures avant de répondre à l’invitation, ils ont fait un rétropédalage qui a désarçonné plus d’un. En lieu et place de 400 millions annoncés volatilisés au départ au domicile du ministre, la somme a été revue à la baisse par les confrères dans des publications sur les réseaux sociaux.
Quelle qu’en soit l’issue de cette affaire, c’est une affaire de trop pour le ministre Adedze qui est devenu le bourreau de la presse togolaise. « Il a la haine tenace pour un homme de Dieu», commente un analyste.
On se rappelle qu’en décembre 2021, il avait déjà fait garder à la même BRI deux journalistes pour une autre affaire. Quelques mois après leurs libérations, Joel Egah décédera. Par ailleurs, Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou seront quant à eux condamnés à trois ans de prison qui, pour se soustraire à purger la peine ont pris le chemin de l’exil.
Notons que le Togo, en 2004 était le seul pays de l’Afrique francophone a dépénaliser les délits de presse. Mais depuis quelques années, ces avancées sont remises en cause par le code de la presse et de la communication qui a soustrait de son champ d’application les réseaux sociaux.
Source : togoscoop.tg