[8 mars] Célébration de la femme : Journée festive ou de revendication féministe ?

La journée internationale des femmes ou la journée de la revendication féministe célébrée le 8 mars de chaque année depuis 1975, est une journée internationale mettant en avant la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la réduction des inégalités par rapport aux hommes.

Aujourd’hui, dans certains pays comme au Togo, plusieurs organisations vont se réunir, directement ou par médias interposés, pour faire des discours et communications plus inspirés (pas forcément inspirants) les uns que les autres sur les femmes, leurs droits, leurs luttes ou centrés sur la « fête » tout court…c’est aussi une journée où les femmes s’habillent en tenues pagnes imprimés avec des dessins ou motifs du 08 mars, organisent des rencontres de réjouissances et festives, mangent, boivent et surtout oublient l’essentiel; même si certaines personnes dirons que tout ce folklore, c’est pour se réjouir des acquis…

Cette journée du 08 mars devrait être une journée de prise de conscience, de sensibilisation et de plaidoyer pour l’égalité homme-femme dans tous les domaines. Une occasion pour mettre en place des processus anti-discriminations dans les administrations étatiques ou privées [ à l’embauche par exemple en anonymisant les CV ou encore de vérifier de l’égalité des salaires au sein de votre entreprise, rechercher les talents parmi les femmes et inclure plus de femmes dans le conseil d’administration ou dans l’équipe de direction jusqu’à atteindre la parité…etc], organiser des journées de réflexion, de sensibilisation et faire appel à des intervenants dans le domaine ou encore célébrer les avancées des droits des femmes.

Le 08 mars devrait aussi être une journée pour tourner notre regard vers les femmes maltraitées dans leurs foyers, repenser la lutte contre les discriminations dont sont victimes les filles, comme le mariage forcé, les abus sexuels et les grossesses précoces, le travail infantile et la déscolarisation.

Sur la terre de nos aïeux, les maux de la femme togolaise sont énormes et connus de tous. L’inégalité entre homme et femme est bien réelle. Un grand nombre de femmes togolaises vivent dans la misère et peinent à joindre les deux bouts et sont confrontées à la vie chère [augmentation tout azimut des produits de première nécessité, taxes, impôts, etc…, et non pas accès aux crédits bancaires pour la plupart au même titre que les hommes…]

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[Une séquence qui revient presque toujours le 08 mars dans les communications est la suivante : femmes battantes, femmes fortes, femmes leaders, femmes reines, femmes éducatrices…
Les hommes, pour marquer l’événement et montrer leur reconnaissance (laquelle, pour beaucoup, s’arrête au soir de cette journée) et « leur engagement », chargent leur vocabulaire de phraséologies telles que : on vous respecte parce que vous êtes : nos mères, nos princesses, la mère de nos enfants, vous tenez nos maisons, la source de la vie…]

La femme togolaise doit lutter pour avoir accès au travail qu’elle mérite sur la base de sa formation et de son éducation, à son pain quotidien et pour le respect de ses droits .

José Éric GAGLI