L’ancien président nigérian Muhammadu Buhari, à la fois dirigeant militaire et démocrate autoproclamé, est décédé ce dimanche 13 juillet 2025 à l’âge de 82 ans.
Son parcours politique a été marqué par des promesses de changement, mais il a longtemps eu du mal à convaincre les Nigérians qu’il pouvait réellement transformer le pays.
Après trois tentatives infructueuses, Buhari avait remporté une victoire historique en 2015, devenant le premier candidat de l’opposition à battre un président en exercice. Sa réélection en 2019 lui a permis de continuer son mandat pendant quatre nouvelles années.
Au cours de sa carrière politique, Buhari est resté populaire parmi les pauvres du Nord et a bénéficié du soutien d’un groupe d’opposition solide lors de son élection. Son passé militaire a été perçu par certains comme un atout pour lutter contre l’insurrection islamiste qui sévissait dans cette région.
Cependant, son mandat a coïncidé avec des défis majeurs, notamment l’effondrement des prix mondiaux du pétrole, entraînant la pire crise économique que le Nigeria ait connue depuis des décennies. En tant que président de l’ethnie Fulani, Buhari a été critiqué pour son manque de fermeté face aux éleveurs, et beaucoup estiment qu’il n’a pas fait assez pour résoudre cette crise persistante.
L’on peut se rappeler que sous sa présidence, les forces armées ont été accusées de graves violations des droits de l’homme, notamment lors de l’incident tragique d’octobre 2020, lorsque des manifestants pacifiques opposés au péage de Lekki, à Lagos, ont été abattus. Cet événement a exacerbé les tensions sociales et a jeté une ombre sur son héritage politique.
