Afrique

Le coup d’État au Gabon ne mettra pas fin au règne du clan Bongo

Mercredi 30 août 2023, des militaires ont annoncé avoir renversé le président gabonais Ali Bongo Ondimba, et annulé le résultat des élections générales qui le donnait vainqueur avec 64,27 % des suffrages.

L’armée qui s’est engagée à mettre fin au régime Bongo, a pris le pouvoir par un coup d’État le 30 août dernier, peu après que le président Ali Bongo Ondimba ait été déclaré vainqueur d’une élection contestée.

Les militaires ont annoncé la création d’un « Comité pour la transition et la restauration des institutions » (CTRI) et le général Brice Clotaire Oligui Nguema, commandant en chef de la garde républicaine, a été désigné président de la transition quelques heures plus tard.

La prise de pouvoir militaire au Gabon ne fera que conduire au maintien au affaires du clan Bongo, au pouvoir depuis 55 ans, a déclaré à la BBC une source proche du président déchu.

« Le général Brice Oligui Nguema est un produit direct du clan Bongo », a précisé la source, qui a souhaité rester anonyme pour des raisons de sécurité. Il a averti ceux qui célébraient le coup d’État de ne pas s’attendre à trop de changements.

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M. Bongo mis « à la retraite » par les militaires, a été placé en résidence surveillée. Son fils, Noureddin Bongo-Valentin, et la première dame, Sylvia Bongo-Ondimba, ont été arrêtés, ainsi que plusieurs de leurs proches.

L’armée a annoncé samedi que les frontières du pays seraient rouvertes après avoir été fermées à la suite du coup d’État de mercredi.

Les commentaires de notre source font écho à ceux du chef de l’opposition Albert Ondo Ossa qui a obtenu 30,77 % des suffrages. Ce dernier a déclaré à l’Associated Press que le coup d’État était une « révolution de palais », orchestrée par la famille Bongo pour conserver son pouvoir.

Le général Brice Oligui Nguema a promis des institutions respectueuses des droits humains, mais sans « précipitation », fermant ainsi la porte à l’opposition, qui l’exhorte à rendre le pouvoir aux civils.

Mais en promettant une nouvelle Constitution et un nouveau code électoral, le nouvel homme fort du Gabon, qui doit prêter serment en tant que « président de la transition » lundi, a fermé la porte aux principaux partis de l’ancienne opposition. Ces derniers l’exhortent à rendre le pouvoir aux civils en le confiant à Albert Ondo Ossa, arrivé officiellement deuxième à la présidentielle du 26 août, qu’elle considère comme frauduleuse.

Albert Ondo Ossa

Les principaux partis de l’ancienne opposition exhortent les militaires à rendre le pouvoir aux civils en le confiant à Albert Ondo Ossa, arrivé officiellement deuxième à la présidentielle.

La coalition qui soutient M. Ossa, Alternance 2023, qui se dit le vainqueur légitime des élections du 26 août, a exhorté la communauté internationale à faire pression pour un retour à un régime civil.

« Nous étions heureux qu’Ali Bongo Ondimba ait été renversé mais… nous espérons que la communauté internationale se lèvera en faveur de la république et de l’ordre démocratique au Gabon en demandant aux militaires de rendre le pouvoir aux civils », a déclaré le porte-parole de M. Ossa. , Alexandra Pangha à la BBC. Elle a ajouté que le projet selon lequel le général Nguema prêterait serment en tant que président de transition lundi était « absurde ».

Le candidat de la plateforme Alternance 2023, Albert Ondo Ossa, 69 ans, attend des militaires , une reconnaissance de sa victoire à travers un recomptage des voix. Dans les colonnes du journal Le Monde , il a demandé ouvertement un retour à l’ordre républicain et constitutionnel. “Il faut que le processus électoral aille jusqu’au bout et que l’on donne les résultats qui me permettront de devenir le président légitime puis le président légal une fois que ceux-ci auront été validés par la Cour constitutionnelle”, a-t-il recommandé.

Le coup d’Etat apparaît pour certains comme un “vol” de la victoire de l’opposition dans un contexte puisque le nouveau président nommé, Brice Oligui Nguema va prêter serment ce lundi 04 septembre.

Le rôle de l’armée, ce n’est pas de faire de la politique mais de protéger la nation.

En mettant fin au règne de la famille Bongo, les militaires avaient justifié le coup d’État par cette déclaration dans un communiqué : « force est d’admettre que l’organisation des échéances électorales, dites élections générales du 26 août 2023, n’a pas rempli les conditions d’un scrutin transparent, crédible et inclusif tant espéré par les Gabonaises et les Gabonais. A cela s’ajoute une gouvernance irresponsable, imprévisible, qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale, risquant de conduire le pays au chaos. »

La question que l’on peut se poser, est de savoir pourquoi les militaires veulent confisquer le pouvoir en refusant que le processus électoral aille jusqu’au bout par le recomptage des voix et que les vrais résultats soient proclamés. ?

Le coup d’État a été condamné par l’ONU, la CEMAC, ses voisins et , son ancienne puissance coloniale la France qui entretenait des liens étroits avec la famille Bongo.

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