
Au Togo, la situation des finances publiques est préoccupante, illustrée par l’impossibilité pour les communes d’accéder à leurs fonds logés au Trésor. Les factures, envoyées au Trésor public par l’entremise des mairies, s’accumulent et restent en instance depuis plusieurs mois, mettant en lumière des dysfonctionnements profonds au sein du système.
D’après les derniers rapports, la dette publique du Togo a atteint, en décembre 2024, le seuil alarmant de 4217,73 milliards FCFA, soit environ 69,16 % du PIB. Ce chiffre proche du seuil communautaire de 70 %, établi par l’UEMOA, interroge sur la viabilité de l’économie togolaise. Plus préoccupante encore est la part de la dette intérieure, représentant 61,4 % de l’ensemble de la dette. Ces indicateurs ouvrent la voie à des réflexions cruciales sur la durabilité économique et les répercussions sur la société.
Un Cercle Vicieux Alarmant.
Les conséquences de cette dette sont multiples et désastreuses. Elles pèsent lourdement sur le budget national, limitant les ressources allouées aux secteurs fondamentaux tels que la santé et l’éducation. Les entrepreneurs, quant à eux, expriment leur désarroi face aux délais de remboursement interminables, ce qui entrave la fluidité de leurs activités.
La situation des communes carve des dimensions encore plus complexes. Les municipalités, dépendantes des fonds confiés au Trésor, n’arrivent pas à mobiliser les ressources nécessaires pour le bon fonctionnement de leurs services. Malgré l’exécution méticuleuse de plusieurs marchés publics par des opérateurs économiques, la lenteur et l’inefficacité de récupération des fonds semblent s’apparenter à un véritable parcours du combattant. Certaines factures restent en attente pendant six à huit mois, laissant les maires, confrontés à la pression de leurs créanciers, dans le désespoir et l’anxiété.
Dans les faits, le Togo peine à honorer ses engagements financiers, une réalité que les autorités semblent réticentes à reconnaître. La crise de liquidité qui en résulte entrave la capacité de l’État à régler ses créanciers. Malgré les recommandations fréquentes de recourir au marché de l’UMOA, les difficultés persistantes demeurent.
Ce sont principalement les entrepreneurs qui, forcés de prendre des crédits pour faire avancer leurs projets, se retrouvent isolés et acculés, faisant face à des poursuites judiciaires de la part des institutions financières.
Cette spirale de détresse soulève des interrogations profondes : quel modèle de gouvernance est à l’origine de cette impasse catastrophique pour tant de citoyens ? Il est crucial de se pencher sur les mécanismes de gestion des finances publiques afin de dégager des solutions durables qui pourront, enfin, bénéficier à la population togolaise dans son ensemble. La situation actuelle appelle à une prise de conscience collective et à des réformes structurelles, indispensables pour redresser l’économie et restaurer la confiance enlisé dans ce climat d’incertitude.