Ghana • Les langues locales deviennent langue principale d’enseignement dans les écoles de base

Le Ghana vient de surprendre le continent avec une réforme éducative audacieuse et significative : les langues maternelles seront désormais la langue d’enseignement primordiale dans les écoles de base.
De la maternelle jusqu’à la 3ᵉ année du primaire, les élèves apprendront à lire, écrire et comprendre dans leur langue locale, qu’il s’agisse du twi, de l’ewe, du dagbani, du ga ou d’une autre langue.
Cette initiative vise à améliorer la compréhension, renforcer les racines culturelles et offrir aux enfants un meilleur départ dans leur parcours éducatif. L’objectif affiché par le gouvernement : améliorer la compréhension et la mémorisation,
renforcer les identités culturelles locales,
et réduire l’échec scolaire, notamment en zones rurales.
Les premières études pilotes, menées dans plusieurs districts éducatifs, auraient montré une nette progression de la lecture et de l’écriture dès la première année, comparativement aux classes où l’anglais dominait.
Cette décision a été accueillie avec enthousiasme par de nombreux enseignants et linguistes, qui y perçoivent une valorisation de l’identité africaine ainsi qu’une approche éducative audacieuse. « Quand l’enfant comprend la langue locale, il apprend plus vite », explique un instituteur de Kumasi.
Un linguiste ghanéen de l’Université du Cap Coast pense que « Lorsqu’un enfant apprend dans la langue qu’il parle à la maison, son intelligence se déploie plus vite. Ce n’est pas seulement pédagogique, c’est psychologique ».
La réforme ghanéenne n’est pas seulement éducative.
Elle porte une vision. Elle affirme que la modernité africaine n’exclut pas les racines, et que le développement ne nécessite pas l’effacement des identités. Dans un contexte où le numérique et la création de contenus locaux explosent, parler, écrire et penser dans sa langue devient un enjeu de souveraineté cognitive.
Le Ghana a fait un pas important : enseigner l’enfant dans la langue qui habite son cœur.
Le Ghana a franchi une étape significative en enseignant aux enfants dans la langue qui leur est chère. Cette approche évoque une vérité fondamentale : « l’apprentissage est plus efficace lorsque l’on se sent en lien avec ce que l’on étudie » affirme une enseignante dans une école maternelle à Accra. D’autres nations africaines pourraient s’inspirer de cette initiative novatrice du Ghana.





