Vincent Bolloré envisagerait quitter l’Afrique

Le milliardaire français Vincent Bolloré,
réfléchirait à vendre ses activités en Afrique, où le groupe est de loin le premier acteur dans les ports et la logistique selon les médias de l’hexagone L’Obs et Le Monde.

L’homme d’affaires envisagerait de se séparer de ses activités de transport et de manutention portuaire en Afrique et pourrait bientôt tirer un trait sur un demi-siècle de présence de son groupe en Afrique.

Selon nos informations, il envisagerait de mettre en vente ses activités de transport et de logistique étendues sur 47 pays africains, avec notamment les concessions des 16 principaux terminaux à containers de la côte ouest : Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Cameroun, Gabon, Congo, Togo, Guinée-Conakry… Selon un connaisseur du groupe :

« Il y réfléchit. Cela fait partie des choses qu’il a en tête dans le cadre de sa succession. »
A 69 ans, le milliardaire breton, classé 14e fortune de France, a prévu de prendre sa retraite en février 2022, date qui coïncidera avec les 200 ans d’existence du groupe.

Vincent Bolloré, 69 ans, 14e fortune de France, veut céder le contrôle de son groupe l’an prochain à ses fils, qui le dirigent déjà. Fuite orchestrée pour faire monter les enchères en vue de la succession ? Le milliardaire breton aurait, selon Le Monde, mandaté la banque Morgan Stanley pour sonder d’éventuels acheteurs de ses activités africaines (11 % du chiffre d’affaires du groupe).

Google 1

Sorti du tabac, où il était leader en 2001, Vincent Bolloré a continué à investir massivement en Afrique dans le transport et la logistique, achetant à tour de bras (Scac, Saga, Delmas-Vieljeux, les actifs de Necotrans…). Il a réussi à constituer, dans 47 pays, l’unique réseau complet du continent. Et n’a connu que deux échecs : à Dakar, il a été remplacé par DP World (groupe public de l’émirat de Dubaï) dans les années 2000 ; à Douala, il a été évincé début 2020.

Las des mises en examen
Bolloré a obtenu ses concessions portuaires et ferroviaires au nez et à la barbe de grands groupes européens et asiatiques, dans le cadre d’appels d’offres internationaux, sous l’œil des grands bailleurs de fonds. Mais, au cœur des intérêts stratégiques français face à l’expansionnisme chinois, la multinationale familiale reste soupçonnée d’être un pivot de la « Françafrique ».

La justice française enquête toujours sur l’attribution de concessions portuaires à Conakry (Guinée) et à Lomé (Togo). Vincent Bolloré, mis en examen en 2018, s’en est lassé, d’autant que ces procédures judiciaires pèsent sur l’essor du groupe dans le continent. De là à tirer un trait ? Le groupe Bolloré ne fait aucun commentaire. Mais Vincent Bolloré a toujours su acheter en menant des raids efficaces et vendre sans état d’âme.

Tourné vers les médias
Après la logistique, il se passionne aujourd’hui pour les médias. Déjà actionnaire principal de Vivendi (Canal +, CNews…), Vincent Bolloré vient de prendre le contrôle du groupe Lagardère (Europe 1, Le Journal du dimanche…) après avoir cédé partiellement sa pépite Universal Music.

Les activités africaines de Bolloré, si elles étaient mises en vente, ne manqueraient pas d’acheteurs, tels DP World ou le géant danois Maersk, partenaire de Bolloré dans plusieurs ports. Mais CMA CGM, à la fois premier client et premier fournisseur de Bolloré en Afrique, est bien placé. L’armateur marseillais, très en cour à l’Élysée et disposant d’une trésorerie abondante, pourrait être le pivot d’une consolidation des intérêts français dans la logistique, dont la crise Covid a montré le caractère stratégique.

La rédaction