[Chronique] L’ART DE CONVAINCRE: UN ROUAGE DE LA COMMUNICATION DE POIDS EN POLITIQUE

Dans l’exercice de son activité professionnelle, il est des qualités et atouts dont il ne faut point se départir. Quand ces bons points n’existent pas, le besoin de réussir dans son domaine de travail demande d’aller les chercher et de les cultiver pour espérer avoir un succès franc dans les affaires. L’art de convaincre, loin d’être exclusivement l’apanage des concessionnaires ou agents publicitaires si vous préférez, en fait indéniablement partie.

De la plus petite commerçante du marché, en mentionnant également la petite revendeuse du quartier, aux grands manitous du micro, c’est-à-dire les journalistes, les animateurs, les communicateurs, coachs et autres, avoir les astuces, l’angle parfait d’attaque pour accrocher, impacter et emmener les clients vers leurs produits et eux-mêmes est la marche à suivre, le début du mode d’emploi de l’art de convaincre.

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Toutefois, il ne faut pas occulter le fait que pour maîtriser l’art de convaincre, il faut soi-même être convaincu, avoir les bons arguments, l’expérience requise, le tact, être sûr de soi, maîtriser les produits, leurs contours et les services proposés à la clientèle, être diplomatique, à l’aise avec les mots, avoir l’envie de vendre et bien se présenter physiquement puisque l’apparence inéluctablement, compte.

Faire de la politique ne déroge pas non plus à cette batterie de règles sacro-saintes du marketing. À l’approche d’échéances électorales, pendant les campagnes électorales, à l’annonce de grands projets de développement, dans la quête ou les négociations en vue d’obtenir des partenariats, à la faveur de débats, de la prononciation de discours, d’entretiens et surtout lors de la présentation de projets de société, les femmes et hommes politiques font souvent montre de connaissances avérées et évidentes en « Art de convaincre ».

Un jour ou un autre, les chefs d’États, les maires, les députés, les ministres, les acteurs politiques et militants, usent de gestes, de mots bien étudiés sciemment et consciemment choisis devant les assemblées et auditoires qu’ils doivent séduire et persuader d’une chose ou d’une autre afin d’atteindre leurs objectifs de développement notamment.

Sans chercher à encenser le président de la république du Bénin, Patrice TALON, c’est à cet exercice même qu’il s’est adonné lors de la Rencontre des Entrepreneurs de France (REF) à sa prise de parole le 30 Août 2022. Pour convaincre les intéressés de venir investir au Bénin, il a entre autres phrases fortes, dit: « Le Bénin a changé. Le moment d’y investir est arrivé. Nous avons fini de régler les problèmes d’infrastructures portuaires, aéroportuaires, routières, énergétiques ».

Il y est allé encore plus fort lorsque dans l’attitude d’un amoureux qui fait sa déclaration d’amour « fondante » à sa belle, espérant d’elle un retour immédiat et favorable, il a affirmé: « J’ai un attachement particulier, un peu émotionnel avec la France. J’attends que les entreprises, les entrepreneurs viennent constater par leurs yeux ce qu’il se passe et prennent le risque de venir faire quelque chose aussi petit soit-il pour commencer ».

En mettant un accent particulier sur le style vestimentaire du chef de l’Etat béninois à cette rencontre d’envergure, il est tout aussi opportun de saisir qu’une personne mal habillée ou qui n’est pas au mieux de sa présentation physique fera piètre figure en essayant de convaincre une cible. Mieux, il ne sera ni pris au sérieux, ni crédible et son adresse sera terminée avant même d’avoir commencé.

Si tous les Hommes politiques recourent souvent à l’art de convaincre, ce n’est pas sans la sollicitation régulière d’expressions telles que: « Je vous le dis, c’est certain », « J’en suis absolument sûr(e) », « Je puis vous garantir de… », « Je vous assure que… », « Je peux vous le certifier », « C’est bien vrai », « Il n’y a pas de doute là-dessus », « Je suis confiant », « Comptez sur ma bonne foi », « Vous ne serez pas déçus », etc…

Les différents secteurs, circonstances et contextes dans lesquels il de bon ton de faire usage de la force, la qualité et l’indispensabilite de la persuasion, prouvent bien que communiquer et plus précisément « Convaincre » comptent énormément. Ce n’est pas un acteur politique qui contredira cette assertion.

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Anita MARCOS.