Les artistes musiciens utilisent la musique comme un moyen pour véhiculer des messages. Autrefois, la musique était un moyen de communication pour sensibiliser, éduquer, donner des conseils de vie ou raconter des histoires de vie. Les musiciens chantaient les valeurs de la vie et prodiguaient des conseils [la valeur de la femme africaine, sa façon de s’habiller et de tenir son foyer par exemple]. Ils chantaient aussi l’amour, bien entendu mais seulement pour l’harmonie dans les couples. Aujourd’hui, beaucoup de musiciens chantent l’amour et produisent des textes autour du sexe et de l’argent. Ce qui contribue visiblement à la dépravation des mœurs dans nos sociétés.
Au Togo, pendant que le gouvernement, parents, éducateurs, s’inquiètent de la dépravation des mœurs chez les jeunes et surtout en milieu scolaire, certains artistes du hip hop, Jazz, blues, et même des chansons traditionnelles parlent du sexe parfois avec des mots crus dans leurs chansons. D’autres encouragent à boire de l’alcool, à danser en montrant et en secouant les fesses sur des rythmes endiablés et même à utiliser les femmes comme des objets sexuels. Bref, en 3 minutes 54, les chansons de ces artistes concentrent tous les vices. Et écouter ces chansons, il n’y a qu’un pas que chaque jeune choisira de franchir ou ne pas choisir au regard de son éducation.
« Nos parents, les musiciens des années 1960 avaient une instruction solide et cela se sent dans leurs productions musicales. Il y avait des chansons sur les cultures africaines, les réalités sociales. Il y avait de la cohésion, de l’expertise dans leur manière de faire de la musique. Il y avait un côté plus éducatif et rempli de sagesse…ils dénonçaient les comportements des belles sœurs envers les femmes de leurs frères, etc» confie un sexagénaire triste d’écouter les paroles obscènes des chansons des jeunes artistes sur les médias (radios, télévisions)
La musique togolaise, d’aujourd’hui en tout cas pour la plupart, a perdu son sens, éthique et les artistes de nos jours chantent le sexe, l’amour, les femmes et l’argent. Ils adorent surtout la polémique car, semble t-il que polémiquer est un élément pour avoir du succès.
Un père de famille pense que le nœud du problème se trouve au niveau de l’éducation de ces artistes. D’aucun peut en déduire librement que ces musiciens pour la plupart n’ont aucunement reçu une bonne éducation de base chez leurs parents, et n’ont pas fréquenté l’école et pire encore, ils ne s’intéressent pas aux valeurs à transmettre. Chacun veut se faire très vite de l’argent. Une chanson prend vite de l’ampleur lorsqu’elle tourne autour du sexe et les clips qui exhibent les filles avec leurs formes a-t-il déploré.
« Comment voulez-vous que les individus qui ont une éducation bâclée, puissent produire quelque chose de bon dans l’avenir ? », se demande papa Aklesso qui regrette sa jeunesse où chacun respectait certaines valeurs intrinsèque de sa communauté.
« La musique des années 60 était faite pour inculquer des valeurs, mais celle d’aujourd’hui inculque des bêtises aux enfants. Sincèrement, j’aurais voulu naître vers les années 60 et 80 en rapport avec la musique », pense Clémence, 16 ans, élève en classe de terminale.
Face à cette situation déplorable, le gouvernement togolais doit prendre le taureau par les cornes. Le ministre en charge de la culture, Pierre Lamadokou doit prendre son bâton de pèlerin pour assainir la culture togolaise car l’avenir des filles et fils de la nation en dépend.
Notons que depuis des décennies, la culture togolaise n’a pas d’identité. Les artistes togolais peuvent travailler en harmonie pour donner une identité à cette culture au lieu de copier le style des autres qui au lieu de valoriser leur musique, poursuivre le gain.
José Éric K. GAGLI