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L’inquiétante montée des milices au Togo : un danger pour la démocratie

L’apparition de miliciens dans les rues du Togo pendant les manifestations constitue une menace sérieuse pour l’avenir du pays. Chaque fois que les tensions sociales augmentent ou qu’une manifestation populaire émerge, souvent motivée par un ras-le-bol ou une revendication légitime, un phénomène troublant se manifeste : la présence de ces groupes armés. Opérant sans uniforme et à visage découvert, ils semblent jouir d’une légitimation tacite qui leur confère une assurance dérangeante. Leur violence, souvent exacerbée, s’exerce non seulement sur les manifestants mais elle dépasse parfois même celle des forces de sécurité officielles. Ce climat de violence s’installe sous le regard complice ou indifférent des autorités, suscitant ainsi des interrogations quant à la vraie nature de leur mission et aux protections dont ils disposent.

Dans toute société démocratique ou aspirant à le devenir, le droit de manifester pacifiquement est un principe fondamental. Il est non seulement normal mais essentiel que les citoyens expriment leurs désaccords et frustrations dans l’espace public. L’État, en tant que garant de la sécurité de tous, doit posséder les moyens juridiques et professionnels nécessaires pour encadrer ces manifestations, prévenir les dérapages et cibler les fauteurs de troubles. Faire appel à des groupes parallèles, souvent mal formés et irresponsables, est non seulement superflu, mais également dangereux.

La prolifération de ces milices représente une brèche inquiétante dans le contrat social. Elle favorise l’impunité, la violence gratuite et l’arbitraire. De plus, elle expose le pays à un risque majeur : si un jour ces miliciens rencontrent une résistance organisée ou une foule déterminée à défendre ses droits, les affrontements pourraient se transformer en chaos. À ce moment-là, le contrôle échapperait à tous, que ce soit sur les rues, les discours ou même les blessures infligées.

Le recours à des milices pour réprimer l’expression citoyenne constitue une dérive grave qui mine la confiance envers les institutions et délégitime les forces de sécurité républicaines. Qu’elle provienne de manifestants incontrôlés ou de milices zélées, la violence doit être fermement condamnée.

Cela rappelle les tristement célèbres « Tontons Macoutes » des Duvalier en Haïti, illustrant à quel point une telle pratique est démodée et inacceptable. L’avenir de notre nation ne doit pas se construire sur la peur, la brutalité ou l’intimidation, mais plutôt sur le dialogue, la justice et le respect des libertés fondamentales. Nous devons veiller à ce que nos choix politiques et sociaux reflètent ces valeurs essentielles pour garantir un Togo paisible et démocratique.

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Lorenzo KELEKI/Céline N.

TOGONYIGBA

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