Éditorial

[Éditorial] LE TEMPS COMME INSTRUMENT D’AJUSTEMENT ET DE PRÉCISION

Du *GCE Cyr ADOMAYAKPOR

Le GCE Cyr ADOMAYAKPOR

À mesure que le temps passe, tout homme dans l’action se prend davantage à douter de l’œuvre accomplie, tant se révèle manifeste l’écart entre ce qu’il aurait fallu faire, ce qui a été fait et ce qu’il reste à réaliser, sans parler des aspérités à aplanir, mais aussi, ayons l’honnêteté de le reconnaître, des difformités à bannir.

À travers l’émotion ressentie s’insinue une crainte, que guettent les puissances nocturnes du pessimisme. Mais, un certain regard objectif, jeté en arrière sur tant de chemins parcourus, tant d’efforts consentis console et calme cette inquiétude, qu’aussitôt, une certaine promptitude de l’humilité transforme en résolution de progrès : l’on fera beaucoup mieux la prochaine fois ; telle erreur, telle omission, telle négligence ne doit plus se reproduire ; et l’on voit le souci de la perfection s’agiter, car l’âme est aux sources de la pensée, et le volontarisme aux sources de l’action, et surtout ce regard lointain, perçant et silencieux, mais quasi inquisiteur de l’histoire qui épie. Cela s’appelle le jugement intime des peuples. Ce jugement qui s’exerce, s’exprime dans les tréfonds de leurs âmes, et ce, selon que leurs attentes ont été déçues ou satisfaites. Dans l’action, le temps est à la fois notre ennemi et notre allié, en ce sens que le trépignement des résultats exerce une forte pression sur le temps, qui se rétrécit sous la masse considérable des attentes.

Les gens veulent tout, presque tout de suite, rejetant péremptoirement sur le politique les causes coupables de leurs maux, parce que leur propre vision de l’avenir se limite au jour le jour. Ils ne se projettent plus guère dans des lendemains au long cours où pour X, Y raison ils estiment à tort ou à raison, qu’ils pourraient succomber précocement, faute de moyens, à la moindre défaillance, surtout sur le plan de leur santé fragilisée par le stress et ses effets dévastateurs. Ainsi le temps de l’action positive pour le politique ne « dure » pas : ce n’est qu’une liste d’instants, chacun immobiles, comparables aux points d’une ligne, qui se heurte aux aléas, se brise et crée des déceptions. Or il faut pour l’action, lorsqu’elle est engagée dans une formidable puissance de redressement multisectoriel, comme celle, courageusement entreprise par notre pays, une idée directrice du temps, qui devait accompagner sans interruption l’action à travers toutes les recherches d’un meilleur accomplissement, avec pour donnée invariable, transmise aux populations : cette nécessaire prise de conscience quant aux tribulations du temps.
Et pour cela, à cause de celà, et, en ce sens, un devoir immédiat nous incombe : dire ce qui a été fait, dire ce qui doit être mieux fait, dire tout ce qui doit être défait, car il y a des choses que les gens ne veulent plus voir ni entendre.

Il faut des bouches grandiloquentes pour dire, expliquer avec une fierté de fervents disciples ce que la parole donnée a transformé en actes, et ce que les actes ont amélioré dans la vie des gens ; ce qu’ils auront apporté comme changements, comme une éclaircie, comme une lueur d’espoir dans leurs myriades de difficultés à joindre les deux bouts.
Et ainsi, la reconnaissance qui nous sera due peut à son tour se déployer sans scrupule, sûre de rester à la fois juste et vraie, si loin qu’elle aille : une reconnaissance, d’ailleurs, qui ne se contentera pas de paroles, mais prend avec elle-même l’engagement de se mieux traduire, par un effort de concours total au haut labeur national.
L’édification complète de notre pays requiert un temps long. Qui peut aujourd’hui, sérieusement prétendre le contraire !?
J’ai de clairs souvenirs de tous ces temps usés dans le nécessaire renouement du dialogue national, le temps de la conception des projets et la recherche de leurs financements, celui de leurs mises en œuvre, celui des premiers signes encourageants, puis brutalement cette incroyable crise sanitaire qui aura détruit partout dans le monde tant et tant d’années d’efforts, avec des répercussions jusqu’alors incomplètement estimées sur les économies ; la guerre en Europe, avec l’explosion des prix des denrées alimentaires et énergétiques. Et plus traumatisant encore, la flambée terroriste sur le plan sécuritaire qui menace rôde et frappe aveuglément les populations, les États.

Google 1

je dirais volontiers qu’une politique dans sa vision la plus grande n’est pas une politique contre laquelle on n’a rien à dire ni rien ajouter, mais une idée qui demeure vivante et active, qui déclenche des luttes fécondes, c’est-à-dire des apports critiques constructifs qui la feront aller pragmatiquement plus loin dans ses diverses applications pour le bien-être des populations.

À ce mot de Vauvenargues : « La clarté orne les pensées profondes. », j’ajouterai le mien : et le temps consolide les actions fécondes.

*GCE = Grand Citoyen d’État

TOGONYIGBA

TOGONYIGBA:Société de médias et d'actualités, Lomé-Amadanhomé (Togo) | RCCM:TG-LOM 2018 A 5677 | N° Récépissé:0425/24/03/11/HAAC | Banque:Orabank / Numéro de Compte:06101-65386500501-49 (agence kpalimé) | Courriel:togonyigba@gmail.com | Boîte postale:23BP90053539 Lomé Apédokoè | Tel:(00228) 99460630/93921010 | Directeur Général:José-Éric Kodjo GAGLI (LeDivin)

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
wpChatIcon

En savoir plus sur Togonyigba

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité