[Échos du Net] Quelle est la place de ces gens appelés « Influenceurs » au Togo sur la toile ?

Le métier d’influenceur a actuellement le vent en poupe en Afrique. Au Togo, ils sont plusieurs centaines sur la toile à faire des directs, à poster des photos, des vidéos ou à faire le placement des produits ou la publicité sous le surnom : ”influenceur”.

Nombre d’abonnés, le facteur d’influence

Avec le marketing et les réseaux sociaux en toile de fond, un influenceur est une personne qui a une forte présence au travers des canaux digitaux (réseaux sociaux, blogs…).

Cette présence lui permet d’influencer le comportement d’achat ou de consommation des internautes qui le suivent. On souligne régulièrement le nombre d’abonnés conséquent, ce qui n’est pas systématiquement un facteur d’influence. En effet, selon l’Autorité Britannique des Standards Publicitaires (ASA), il faut au moins, 20 000 abonnés pour être considéré comme un micro-influenceur; plus de 100 000 abonnés pour passer le stade du macro-influenceur et enfin avec des millions d’abonnés vous êtes un méga-influenceur. Combien pourrait-l’être au Togo ?

Dans le top 10, Maria Mobil la «jolie Amina», résidant aux Etats-Unis est l’influenceuse togolaise la plus suivi sur Instagram avec un total de 587 000 abonnées. Deuxième, Erka Lalouche, blogueuse et étudiante, comptabilise 171 000 abonnés. La modèle photo Roberta Choupi, troisième, s’en sort aujourd’hui avec 141 000 abonnés. Hleyirenne, responsable de «Hley collections» sa propre maison de mode cumule 139 000 abonnés. 10juin (Capo-chichi Diane), est la cinquième de ce classement et cumule 138 000 abonnés. S’en suivent, miss quavo, maevaolympio (Maeva Olympio) et roli roliray.

Quel sens pour ce métier ?

Les entrepreneurs agricoles ou dans l’agroalimentaire au Togo et partout en Afrique, ont réellement besoin de faire davantage connaître leurs produits sur les réseaux sociaux pour inciter à l’achat. C’est la mission que s’est donné Didier Kissode, influenceur proche des entrepreneurs et qui apporte depuis peu, son talent pour les accompagner ainsi d’autres organismes dans la visibilité (Unicef-Togo, Cicr Afrique, etc.). Chez Guillaume Djondo, élu meilleur blogueur togolais en 2016, l’action est tournée en faveur de la bonne gouvernance et des Droits humains. L’éclosion de littérature, la mode, et le tourisme sont autres sacerdoce porté par les influenceurs togolais.

Mais encore faut-il interroger d’autres sur le sens de leur ”influence” ou l’idéal auquel ils aspirent. Si certains “influenceurs” avec une grande fan base deviennent parfois égéries ou ambassadeurs de grandes marques ; il s’agit simplement pour la plupart de s’afficher dans le cadre d’une pratique en vogue ou de révéler au monde sa passion pour la photographie ou la nourriture.

Ils sont très peu à se démarquer ou à donner un sens véritable à leur projet, leur combat ou leur activisme via des contenus originaux ou à impacter positivement leur entourage ou encore à rentabiliser leur vaste communauté de suiveurs.

D’autres encore, en quête du buzz, ne semblent pas avoir de limites. Insultes, langage vulgaire, mensonges, etc… sont leurs particularités. Ils sont prêts à tout pour attirer le plus de monde. Par l’exemple, Aristo le Bledard, considéré comme l’influenceur togolais le plus connu sur la toile, rassemble plus d’un millier de togolais, à longueur de journée, à chacun de ses directs dans lesquels il ne se fixe aucune limite dans la vulgarité.

L’apologie du corps dénudé

Pour une autre catégorie encore ”d’influenceurs”, les réseaux sociaux et plus particulièrement Instagram servent à exhiber leur corps dénudé, ”parfait”, dénué de défauts, vierge des attaques du temps. C’est ainsi que plusieurs comptes Instagram affichant les corps en forme de ”coca-cola” sont suivis par des milliers de personnes et appartiennent aux ”influenceurs” ou ”influenceuses”. Si bien qu’on pourrait se demander si l’influence se définie sous nos cieux par le sexe. Et si tout flatteur vit au dépens de celui qui l’écoute, on peut se demander si ce style est favorable à l’émergence d’une vraie prise de conscience des défis de la société et donc au développement du Togo.

Avec afrizoom.info