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[Chronique] LE COUP D’ÉTAT EN AFRIQUE: ARME DE DESTRUCTION, ACTE D’ÉDIFICATION OU TENTATIVE DÉSESPÉRÉE DE SAUVEGARDER LA DÉMOCRATIE ?

Par Anita Marcos

Renverser brutalement un gouvernement à coups d’armes (Ou pas), de balles réelles, de séquestration, d’arrestations, de soulèvements populaires, bref, de coup de force, avec pour motivation des questions d’ordre politique, prendre le pouvoir manu-militari et autres, ne sont pas des méthodes naissantes. Ces manières de procéder, reviennent juste à la surface et sont de plus en plus fréquentes en Afrique et plus précisément dans la partie Ouest. C’est à se demander pourquoi!?

Depuis quelques petites années, les événements familiers aux tentatives de coups d’États ou les coups d’États proprement dits, se succèdent: Au Mali, le président Ibrahim Boubacar KEITA a été renversé. Ce fut la même sentence pour le Tchad et pour Alpha CONDÉ de la Guinée. Et après l’historique renversement de Blaise COMPAORE par les civils en 2014, ce fut au tour de Roch Marc Christian KABORE président de la République du Burkina-Faso, d’en être victime le 24 Janvier 2022, par les militaires cette fois-ci. Dans un article le journal français Le Monde, rappelle qu’il lui est en effet reproché de « Ne pas avoir réussi à endiguer la dégradation sécuritaire depuis 2015, notamment dans le Nord et l’Est du pays ».

S’il en est ainsi et que le péché de son prédécesseur, dégagé de force était 27 années au pouvoir, quels autres motifs pourraient ouvrir la brèche aux coups d’États? Jusqu’à quand ce genre d’événements devrait faire l’actualité en Afrique? Grace à ces coups d’États, les changements positifs et profonds et la stabilité politique tant recherchés pourraient-ils effectivement dresser le lit à une paix durable?

« Qui veut la paix, prépare la guerre » a affirmé selon la croyance populaire, l’auteur Romain Végèce. Mais à considérer que les coups d’États étaient la solution miracle, les mêmes causes ne continueraient pas de produire les mêmes effets à savoir: La mauvaise gouvernance, la corruption au sommet de l’Etat, la dictature, le népotisme, le tripatouillage lors des élections, l’éternisation au pouvoir, etc….Une fois que l’armée ou un groupe de militaires arrachent et récupèrent le pouvoir, arrivent-ils à faire des merveilles ou en tant « Qu’humains faillibles et corruptibles », tombent-ils dans les mêmes travers que ceux qu’ils ont délogé by force? Comment sortir de ce cycle infernal?

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Au prime abord, les décideurs politiques au gouvernail d’un pays, doivent veiller à ce que les textes et les lois soient respectés à la lettre, que la justice soit équitable pour toutes et tous, que toutes les forces politiques qu’elles soient de la mouvance ou de l’opposition aient leur mot à dire, éviter toute atmosphère qui tend vers l’instabilité générale, prévenir toutes situations qui menacent la sécurité et la paix, s’il le faut, recourir au dialogue national.

Proscrire l’accumulation des mandats présidentiels pour une seule figure, à la faveur des élections présidentielles, législatives et municipales, miser sur la transparence avant, pendant et après les différents scrutins, faire du contrôle de l’action gouvernementale et de la redition de comptes, une réalité, ne pas songer à utiliser la dictature pour diriger, maîtriser et contenir toutes sortes de tensions et/ou débordements politiques, favoriser et maintenir la liberté d’expression au sein de la société, etc…Contribueraient largement à ne pas descendre les yeux fermés et les deux pieds joints dans le piège des coups d’États.

Au fond, il s’agit d’un ensemble de règles et de comportements qui ne sont pas une exclusivité. C’est le genre d’attitudes à adopter et de précautions à prendre pour ne pas glisser tout droit dans le tourbillon des coups d’États. Connaître du bout des doigts ces points cruciaux, d’accord! Cependant, il convient surtout de les intégrer pour préserver et sauvegarder au cœur d’une nation, la paix, la sécurité et le bon vivre.

Comme l’a si bien spécifié Jean-Claude KASSI BROU, président de la commission de la Cedeao dans un entretien à l’Agence France Presse (AFP), « Chaque fois que vous avez un coup d’État, c’est un recul démocratique pour le pays et la région ». Et ce n’est pas vraiment ce à quoi aspirent les populations et les politiques « Responsables », « Raisonnables » et « Conscients » de la mission régalienne dont ils ont été investi.

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