Au Togo, la lutte traditionnelle et initiatique « Évala » se prépare pour juillet
Le Festival Évala, édition 2025, a été officiellement lancé le dimanche 1er juin dernier à Kara, au nord du Togo. Placé sous le thème : « Formation des acteurs locaux, levier de développement socioéconomique à l’heure de la 5ème République du Togo pour un développement inclusif et participatif », cet événement marquant attirera les regards des Kabyè du 19 au 27 juillet prochains, période durant laquelle se dérouleront les célèbres luttes traditionnelles Évala. Cet événement, entre épreuve physique et rite initiatique, est un moment essentiel du calendrier socioculturel de la région.
Chaque année, des dizaines de jeunes hommes, fraîchement sortis de l’adolescence, se présentent sur les aires de lutte, torse nu et ceinturés de pagnes traditionnels, sous les acclamations de leurs communautés. Avant de fouler le sol des arènes, ils doivent passer par une série de rituels de purification et de retraites spirituelles, souvent en pleine nature, rythmées par des chants et des invocations aux ancêtres. Cette préparation est à la fois intense physiquement et mentalement.
Evala : Plus qu’un sport, une consécration
Dans la tradition kabyè, être Evala dépasse le simple fait de savoir lutter. Il s’agit de mettre en avant sa bravoure, d’endurer la douleur et de démontrer sa capacité à faire front ensemble – et surtout, d’intégrer la communauté des hommes. Ainsi, l’enjeu ne réside pas dans la victoire à tout prix, mais dans l’honneur de participer, de tenir le coup, de faire face. La défaite, dans ce contexte, n’est ni honteuse ni disqualifiante.
L’innovation de cette édition vise à former les entrepreneurs émergents, les porteurs de projets et les startups sur des thématiques telles que l’organisation et la gestion des ressources humaines, le code du travail et le fonctionnement de la Chambre de commerce et d’industrie du Togo.
Parallèlement à ces formations, le festival Évala proposera d’autres activités telles que le « Village de la foire Évala », « Miss Évala », « Les mets de chez-nous » et « La visite des sites touristiques de la Cité des monts Kabyè ».
Le promoteur, Tchodiè Bidénam, souligne que « sans formation, on ne peut pas construire une nation ou développer une entreprise », justifiant ainsi la nécessité de cette innovation qui souhaite outiller la jeunesse avant et après la période des Évala, afin qu’elle puisse se fixer des objectifs clairs et contribuer pleinement au développement de leurs communautés, et même du pays dans son ensemble.
Céline N.
