Togo-Manifestations des 26, 27 et 28 juin : une «tentative de déstabilisation orchestrée depuis l’étranger» » via les réseaux sociaux [Gouvernement]

Lors d’une rencontre avec la presse locale et internationale organisée le mercredi 9 juin 2025 à l’hôtel Sarakawa à Lomé, le gouvernement togolais a abordé les troubles qui ont marqué certains quartiers de la capitale les 26, 27 et 28 juin derniers.
Représentée par une délégation ministérielle incluant Hodabalo AWATÉ (Administration territoriale), Calixte MADJOULBA (Sécurité et Protection civile), Pacôme ADJOUROUVI (Droits de l’Homme) et Isaac TCHIAKPÉ (Enseignement Technique), cette rencontre a pour objectif de clarifier les circonstances entourant ces événements.
Les membres du gouvernement ont partagé des éléments de preuve qu’ils jugent que ces incidents constituent une «tentative de déstabilisation orchestrée depuis l’étranger», en grande partie par le biais des réseaux sociaux. Ils ont exprimé leur préoccupation face à l’instrumentalisation de jeunes citoyens par des influenceurs et blogueurs établis à l’extérieur, qui incitent à la haine, à la violence et à un climat de désordre.
Un florilège des différentes déclarations des ministres devant la presse.
«… Le gouvernement invite les Togolais de tous bords politiques à se mobiliser pour défendre la paix, en signalant tout comportement suspect et en refusant la manipulation…. Pas de panique, pas de report. Les élections se tiendront dans la paix. Tous les moyens sont mobilisés pour garantir la sécurité »
Ministre Awaté.
« Ce n’est pas du militantisme, c’est du terrorisme »
Ministre Pacôme Adjourouvi.
« Tous ceux qui ont appelé à tuer, à brûler ou à renverser les institutions seront traqués, où qu’ils se trouvent. Nul n’est au-dessus de la loi»
Ministre Madjoulba.
« Nous sommes dans un État de droit. Le respect des lois n’est pas négociable. Ce que nous avons vu relève d’une manipulation orchestrée. Appeler à la violence gratuite, c’est du terrorisme »
Ministre Awaté.
« Protéger nos enfants et la société est une priorité. L’État va agir. Nous avons les outils légaux pour encadrer les dérives des réseaux sociaux »
Ministre Calixte Madjoulba.
« Il s’agit d’agissements criminels fomentés par des groupes non institutionnalisés, visant à fragiliser l’État et semer la terreur »
Ministre Isaac Tchiakpé.
« Oui, il y a des problèmes. Mais rien ne justifie les appels à la guerre. C’est par le travail et le débat républicain que nous avancerons… Chaque parti doit sensibiliser ses militants à la responsabilité. Il en va de la stabilité de notre pays »
Ministre Awaté.

Pour le gouvernement, ces appels des blogueurs et influenceurs vivants à l’étranger, relèvent tout simplement du terrorisme. « C’est du terrorisme quand on invite les gens à la violence », a déclaré le ministre Awaté. « Quand vous cherchez à parler de la vie politique dans la rue, vous ne faites plus de la politique », a ajouté Isac Tsiakpé, appelant à un raisonnement plus démocratique des protestataires.
Les ministres ont été fermes : les manifestations non déclarées, les appels à la violence ou les actes de vandalisme ne sont pas tolérés. La liberté de manifester est garantie, mais elle est encadrée par la loi N°2011-10 du 16 mai 2011. Le gouvernement rappelle que « Le Togo ne se dirige pas sur les réseaux sociaux. La loi reste la référence. Le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour garantir l’ordre public et la sécurité de chacun ».

En réponse à cette problématique : le gouvernement appelle les médias à faire preuve de rigueur et de responsabilité, en particulier durant des périodes de tensions sociales. « En échangeant avec vous, c’est pour que vous puissiez contribuer au relais à la bonne information », a rappelé Hodabalo Awaté.
Le Togo est un Etat de droit et que la loi s’impose à tous ceux qui y résident. « Nous devons faire l’effort de sensibiliser nos concitoyens au respect de la loi prescrite. Nous devons analyser la situation avec des recherches concrètes des solutions », a déclaré Pacôme Adjourouvi.
Le gouvernement a également réaffirmé son engagement à garantir la sécurité, à protéger les libertés fondamentales et à promouvoir un climat de paix, surtout en vue des élections municipales. La délégation ministérielle confirme la tenue des élections municipales prévues pour le 17 juillet prochain et affirme qu’aucune perturbation ne sera tolérée, et toutes les mesures de sécurité sont mises en place. « Force restera à la loi », ont conclu les membres du gouvernement.
Par ailleurs, qualifiées de « situation sociopolitique artificielle » par les autorités, les manifestations de rue de juin ont entraîné des interpellations de jeunes, qui, pour la plupart, étaient impliqués dans des actes de vandalisme et de violence contre les forces de l’ordre et de sécurité, selon le gouvernement.
Maurice