Nationale

Togo: débat sur le titre de «Père de la Nation», 20 ans après la mort de Gnassingbé Eyadema

« Une véritable catastrophe nationale »… C’est par ces mots, sur les médias nationaux, que les Togolais apprennent la mort de leur président, le 5 février 2005. Gnassingbé Eyadema s’éteint à l’âge de 69 ans, dont 38 à la tête du pays. 20 ans après, le titre « Père de la Nation » utilisé dans un colloque pour le désigner crée la controverse au Togo.

Période d’incertitude pour les uns, début d’une nouvelle ère pour les autres… Le 5 février 2005 est un jour historique dans la vie politique togolaise, résume Bergès Mietté, enseignant chercheur à l’université de Libreville. Ce jour-là, Gnassingbé Eyadema décède à bord de l’avion qui l’évacue à l’étranger pour des soins médicaux. L’appareil fait demi-tour et rentre à Lomé. En cas de vacance du pouvoir, la Constitution togolaise prévoit que le président de l’Assemblée nationale assure l’intérim, jusqu’à des élections anticipées. Mais le président de l’Assemblée, Fambaré Natchaba, est alors hors du pays et en raison de la fermeture des frontières togolaises, son vol est dérouté vers le Bénin voisin. L’armée constate une vacance totale du pouvoir et annonce que Faure Gnassingbé, le fils du président défunt, assure la continuité jusqu’à la fin du mandat de son père. Faure Gnassingbé, 39 ans et alors ministre, reprend son siège à l’Assemblée où les députés le portent à la présidence.

Le 25 février, sous la pression internationale, notamment, Faure Gnassingbé recule. Il se porte candidat à la présidentielle d’avril, il est déclaré vainqueur. Une élection marquée par des violences. Les Nations unies évoquent 400 à 500 morts entre le 5 février et le 5 mai 2005.

Polémique autour du terme « Père de la Nation »

Un récent colloque à Lomé a consacré Gnassingbé Eyadema comme « Père de la Nation » ce qui a eu le don d’irriter l’opposition pour qui le seul méritant vraiment cet honneur est son prédécesseur Sylvanus Olympio. Vouloir désigner le général Gnassingbé Eyadema comme père de la Nation, c’est une « usurpation » et une insulte grave à la mémoire de nos véritables héros, c’est en substance les propos tenus par l’ANC l’Alliance pour le Changement à la faveur des cérémonies de commémoration de ce mercredi.

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Le parti d’opposition stigmatise les velléités du parti au pouvoir, le RPT-UNIR, d’instituer le père de l’actuel président Faure Gnassingbé comme figure fondatrice de la nation togolaise. « C’est une imposture, c’est une supercherie, lance Jean-Pierre Fabre président de l’ANC. Gnassingbé Eyadema n’a en rien participé à la lutte de libération du peuple togolais des mains de la puissance coloniale ou une participation qui puisse lui conférer ce titre de « Père de la Nation ». Au contraire, celui qui mérite le titre de père de l’indépendance togolaise, c’est Sylvanus Olympio. Sylvanus Olympio est dans le cœur des Togolais, mais nous avons un devoir de vigilance et de patriotisme. »

Coté majorité gouvernementale, on ne réagit pas aux propos de l’opposition. Seul un ministre du gouvernement, historien de formation, nous a fait ce commentaire : « Gnassingbé Eyadema est une figure importante de la nation et il est important de ne pas opposer les figures. Mieux vaut faire en sorte que les narratifs se retrouvent sur l’importance de la Nation ».

rfi.fr

« Peuple togolais, par ton courage et ta bravoure, la nation togolaise est née! » (Sylvanus Olympio)

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