Libye: Seif al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, nourrit des ambitions présidentielles.
Dix ans après la chute du « Guide » Libyen et le chaos qui s’en suivit, le peuple a soif de stabilité. Seif al-Islam, qui s’appuie sur une popularité élevée, est-il le seul à pouvoir rassembler un pays miné par les guerres fratricides et les luttes d’influence entre grandes puissances ?
Le bruit de ses ambitions courrait depuis plusieurs mois. C’est désormais une certitude après sa sortie dans le New York Times. Dans une interview accordée au journal, Seif al-Islam affiche ouvertement son désir de se présenter aux futures élections présidentielles Libyennes, prévues se tenir en décembre de cette année.
Désigné par son père comme son successeur, l’héritage politique de Seif al-Islam a volé en éclats avec l’opération Harmattan menée par l’Otan en 2011. Depuis, les milices rivales, s’entre-déchirent pour le contrôle de territoires et de ressources. Manipulées par les puissances étrangères, elles sont le reflet de leur avidité face au gâteau que représente le pétrole libyen, réputé pour son raffinement naturel. Avec une production d’1,2 million de barils par jour en 2021, la Libye est en effet l’un des quatre producteurs de pétrole du continent africain.
Seif al-Islam, le sauveur de la Libye?
Lors des troubles de 2011, présentés par les médias de masse, relais des intérêts occidentaux, comme de larges soulèvements populaires classés dans la catégorie des « Printemps Arabes », Seif al-Islam avait promis à son peuple des « rivières de sang ». Après la mort de Mouammar Kadhafi, il est kidnappé par une milice en 2011 et relâché en 2017.
Le nom de Kadhafi fédère, n’en déplaise à ses détracteurs et aux instances qui le recherchent encore aujourd’hui. D’abord, le gouvernement central, reconnu par l’ONU de Tripoli (GNA) qui l’a condamné à mort en 2015 pour « crime contre l’humanité ». Ensuite, la Cour pénale internationale (CPI) pour les mêmes chefs.
S’il veut s’imposer, Seif al-Islam devra jouer une partie d’échecs avec les puissances régionales et internationales qui se disputent les richesses du sous-sol libyen. Présidé par Abdel Hamid Dbeibah, le GNA à l’Ouest du pays, est officiellement soutenu par l’ONU et les grandes puissances, mais ces dernières, dont les États-Unis et la France, appuient officieusement le maréchal Haftar (ex agent de la CIA après avoir trahi Mouammar Kadhafi). L’homme de l’Est libyen est également soutenu par les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite. Menacé par l’avancée des forces de Haftar, le GNA s’est allié à la Turquie (contre accès au gaz libyen) et au Qatar.
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