[LeCoupD’oEiL] Cuisine africaine : Ebésséssi ou la sauce au goût du Togo

Je ne sais pas pour vous mais personnellement, ce n’est pas un repas que j’affectionne particulièrement. Pas parce que ce n’est pas bon ou qu’il ne s’agit pas d’un de ces mets européens que nous aimons déguster dans les restaurants chics mais pour le simple fait que les souvenirs, surtout les mauvais, sont têtus (Sourire). Ils s’installent dans notre mémoire et ne s’envolent plus.

En effet, pendant mon enfance, c’est le repas par excellence qui était préparé avec soin et pratiquement imposé à chacun de nous, par maman quand nous étions mal en point et que le légendaire paludisme fortement soutenu par ses adjudants, je veux nommer Mesdames et Messieurs « Fièvre », « Céphalée », « Nausée », « Vertige », « Courbatures », « Vomissements », « Refroidissement », etc…nous dictaient leur loi farouche. Alors ce souvenir pas très réjouissant m’est resté malgré les années qui sont passées.

En faisant fi de ma propre expérience avec le Ebésséssi, il faut avoir l’honnêteté d’admettre qu’en matière de repas de chez nous et de consommons local, surtout lorsque l’envie de manger du bon « Ebésséssi » chaudement traditionnel se fait ressentir, c’est un vrai retour aux sources et un régal que d’en consommer.

En vérité, la sauce communément appelée « Ebésséssi » au Togo ou « Monyo » au Bénin voisin, n’a rien d’extraordinaire. Elle n’est pas composée d’ingrédients ou d’accompagnements venus d’autres planètes. C’est en fait la simplicité et le naturel de ce plat qui font son si grand succès auprès des amateurs togolais ou béninois.

Je crois pouvoir écrire que si la plupart adore le « Ebésséssi », c’est dû au fait qu’il a pour seules composantes, des tomates fraîches, de l’oignon, du piment vert, très peu d’huile d’arrachide et de poissons fumés, frits ou des tout petits poissons appelés « Dowouèvi ». Cette sauce particulièrement épicée à cause du piment et légèrement cuite sur un feu doux s’accompagne généralement de boules d’akassa, de piron et de pâte de maïs, rien que pour la satisfaction des consommateurs dudit met.

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Lorsque le Ebésséssi n’est pas fait-maison, les endroits ou les temples (Si je puis le dire ainsi) qui vouent à ce repas une véritable vénération ne manquent pas un peu partout à Lomé et aussi à l’intérieur du pays. De ce pas justement, se rendre en ville pour avoir le bohneur de s’en délecter constitue la bonne démarche à avoir aux heures de déjeuner, de dîner et même de petit-déjeuner pour les plus fans. Soit dit en passant, ce plat occuperait une place privilégiée dans le cœur et le quotidien des personnes qui consomment des grandes quantités de boissons fortes et d’alcool ( « Sodabi », la boisson bien de chez nous) C’est vrai?

Si les poissons aussi gros les uns que les autres copieusement arrosés de la délicieuse sauce de notre Ebésséssi national retiennent favorablement l’attention et l’estomac c’est qu’il faudra faire un tour dans des maquis spécialisé dans la préparation de ce menu pour s’en rendre compte.

De sa culture le Togo est riche en matière culinaire. Promouvoir la nourriture locale revient également à remplir nos assiettes des repas de chez nous afin de les célébrer comme il se doit. Valoriser les plats du terroir passe obligatoirement par le Ebésséssi national qui niveau goût, composition et consistance met tout le monde d’accord. Enfin…PRESQUE tout le monde (Rires)…

Bon appétit si après avoir lu ma chronique vous avez cédé à la tentation de vous offrir un plat de Ebésséssi ou Monyo odorant et fumant!

José Éric GAGLI