Église catholique | Bénédiction des couples de même sexe : les prélats africains ont opposé un « NON » explicite au Saint -Siège
Le Pape conçoit d’accorder une bénédiction religieuse aux couples de même sexe. Les prélats africains disent NON
En Afrique, la décision récente par le Pape François de bénir les couples homosexuels dans l’église catholique, n’est pas approuvée par l’église catholique du continent qui rejette cette décision du Pape François. Les évêques africains ont finalement pris position dans la polémique qui agite la planète catholique. Jeudi 11 janvier 2024, les conférences épiscopales réunies à Accra, ont annoncé leur refus catégorique de pratiquer ces bénédictions.
Dans un document de cinq (05) pages, titré « pas de bénédiction aux couples homosexuels dans les Églises d’Afrique », et signé par le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa (RD-Congo) et président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam), les prélats ont opposé un « non » explicite au Saint -Siège.
Contradiction avec les «sensibilités culturelles»
« Nous, évêques africains, ne considérons pas comme approprié pour l’Afrique de bénir les unions homosexuelles ou les couples de même sexe parce que, dans notre contexte, cela causerait une confusion et serait en contradiction directe avec l’ethos culturel des communautés africaines », lit-on dans la déclaration finale.
Les responsables religieux indiquent « que les bénédictions proposées ne pourront pas se faire en Afrique sans s’exposer à des scandales. »
Dans leurs conclusions, les évêques indiquent estiment également que le langage utilisé par le Vatican demeure « subtil à comprendre pour les gens simples. »
La contestation avait déjà commencé
Les évêques de plusieurs États africains ont déjà réagi après la publication du dicastère pour la Doctrine de la Foi, présidé par un nouveau préfet aux idées progressistes, Mgr Victor Manuel Fernandez, évêque et théologien argentin proche du pape François. Au Malawi, neuf des 12 évêques et archevêques actifs ont signé le 19 décembre une «clarification» commune, déclarant qu’ils ne dispenseraient de bénédiction «d’aucune sorte» pour les couples homosexuels.
Si le Vatican a apporté de nombreuses précisions, notamment sur le fait que cette bénédiction ne devait «jamais être accordée en même temps que les cérémonies d’une union civile», les évêques du Malawi ont regretté que le texte laisse place à des «interprétations erronées», suscitant «des craintes et des inquiétudes parmi les catholiques et les personnes qui se tournent vers l’Église catholique pour obtenir des conseils moraux, spirituels et doctrinaux». L’ampleur de la contestation était telle que le lendemain, le média malawien The Nation titrait en Une : «Les évêques repoussent le pape François».
En Zambie, 12 des 17 évêques et archevêques du pays ont fait une démarche similaire, soulignant dans un communiqué commun que «Fiducia supplicans» étant en contradiction avec la loi de leur pays – où la sodomie est passible de 15 ans de prison – elle n’était «pas destinée à être mise en œuvre en Zambie». La conférence des évêques catholiques du Kenya a également rappelé que les relations homosexuelles ne sont «pas acceptées dans (leur) culture».
Au Nigeria également, la Conférence des évêques a affirmé qu’une telle disposition «contredit la loi de Dieu, les enseignements de l’Église, les lois de notre nation et les sensibilités culturelles de notre peuple». Par la voix de son président le cardinal Donatus Ogun, elle a invité les personnes homosexuelles à «s’engager sur le chemin de la conversion».
Le Vatican laisse aux évêques le choix de permettre ou non ces bénédictions dans leur diocèse.
Jusque-là formellement récusée par Rome, la possibilité de bénir des couples en tant que tels a été ouverte le 18 décembre dernier par le Vatican via une « Déclaration », intitulée Fiducia Supplicans, du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, soutenue par le pape François. Ce qui a suscité des louanges dans certains milieux ecclésiaux mais aussi un véritable tollé dans d’autres, en Afrique notamment. Au point que le Vatican a dû, le 4 janvier, laisser finalement aux évêques le choix de permettre ou non ces bénédictions dans leur diocèse.