Durabilité du secteur textile et habillement au Togo: un dialogue mulitiacteurs et inclusif ouvert
Le secteur textile et habillement togolais est à un carrefour crucial, tant sur le plan économique que social et environnemental. Le Togo est reconnu pour son histoire avec les Nana Benz, illustrant l’impact significatif des femmes dans l’économie textile.
Les autorités togolaises ont manifesté une volonté politique d’utiliser le secteur textile comme levier d’industrialisation et de croissance, en mettant l’accent sur l’emploi des jeunes et la créativité artisanale. Mais la compétitivité du secteur fait face à des défis tels que la concurrence asiatique, la faible productivité des sols, et une dépendance élevée aux vêtements usagés importés.
La fast fashion et l’importation massive de textiles usagés posent des problèmes sanitaires et environnementaux, transformant des régions en décharges à ciel ouvert. Le manque de connaissance des normes (comme la Responsabilité élargie des producteurs) fragilise la compétitivité des initiatives locales. Il existe une lacune dans les mécanismes de dialogue entre les différents acteurs du secteur, ce qui entraîne une fragmentation des efforts au lieu d’une collaboration qui pourrait maximiser l’impact.
Implication de JVE dans le secteur textile togolais
Des études, notamment celles de l’organisation ont identifié des initiatives prometteuses favorisant les interactions entre les acteurs du secteur, comme les festivals et foires textiles. Les jeunes entrepreneurs dans le secteur textile au Togo, sont confrontés à d’autres défis notamment la méconnaissance des plateformes de e-commerce dédiées à l’économie circulaire. JVE s’implique pour promouvoir une consommation responsable, soutenir les entreprises de tissage traditionnel et encourager l’agroécologie.
Méconnaissance des plateformes
Les jeunes entrepreneurs ne connaissent pas suffisamment les plateformes de e-commerce orientées vers l’économie circulaire, limitant ainsi l’écoulement de leurs produits recyclés et upcyclés. Cette méconnaissance compromet la viabilité de leurs entreprises.
Défis, sensibilisation et plaidoyer
L’organisation s’engage activement pour promouvoir une consommation durable et responsable; participe à la gestion des déchets,au soutien des entreprises de tissage traditionnel, et explore des alternatives comme le coton pour la bioénergie; veille sur les conditions sociales liées aux installations des entreprises internationales et milite pour une meilleure gestion des déchets. Aussi, elle préconise la promotion de l’agroécologie comme moyen d’améliorer la qualité des sols et de restaurer la biodiversité, afin de soutenir une filière textile durable.
Échanges et partage d’expériences
JVE veut créer un cadre d’échanges entre divers acteurs (publics, privés, consommateurs, société civile). Les participants pourront identifier collectivement les défis du secteur textile au Togo. Les acteurs auront l’occasion de présenter leurs rôles, initiatives et défis communs. Ce cadre d’échanges et de collaboration est essentiel pour trouver des solutions durables aux défis du secteur textile et pour renforcer l’écosystème entrepreneurial au Togo pour garantir le bien-être de la population tout en protégeant l’environnement.
Un atelier de sensibilisation organisé le 22 septembre 2025
L’organisation Jeunes Volontaires pour l’Environnement a animé un atelier de sensibilisation à Lomé, sous la conduite de M. Sena ALOUKA. Cet événement stratégique a constitué un tournant majeur dans l’approche collaborative de la filière textile au Togo, rassemblant des acteurs essentiels de l’écosystème textile, notamment des représentants de la Haute Autorité de la Qualité et de l’Environnement (HAUQE), des municipalités, des entrepreneurs du « Made in Togo », des artisans, des chercheurs, des entreprises féminines spécialisées dans le recyclage, ainsi que des membres de la société civile et des experts du Ministère de l’Environnement et de l’Agriculture.
L’objectif primordial de cet atelier était d’examiner en profondeur les défis complexes liés à la gestion textile, intégrant les étapes de la production du coton jusqu’à la gestion des déchets post-consommation, dans une optique de transition juste. Les délibérations ont mis en avant des problématiques cruciales telles que l’impact environnemental de la « fast fashion », la faiblesse de la compétitivité des produits locaux face aux importations de vêtements d’occasion, les insuffisances réglementaires, les obstacles logistiques, ainsi que les barrières culturelles. Les participants ont ensemble élaboré un plan d’action en dix points visant à structurer la filière, à encourager le recyclage et le surcyclage, à renforcer les capacités des acteurs locaux, et à établir des politiques incitatives et réglementaires. La réunion s’est conclue par un appel fort à la synergie et à la coopération entre les autorités gouvernementales, le secteur privé et la société civile.
Il est donc essentiel d’améliorer la structuration du secteur textile togolais. Cela pourrait se faire à travers la sensibilisation à la réglementation, l’encouragement de pratiques durables, et la promotion de la collaboration entre différents acteurs du secteur. Ce faisant, le Togo pourra non seulement renforcer son industrie textile mais aussi contribuer à une économie circulaire plus dynamique et respectueuse de l’environnement.
Céline N.
