Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2023 à Ouagadougou, dans la capitale Burkinabè, une rumeur de coup d’État contre les militaires au pouvoir dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré a suscité des mouvements de ses partisans descendus nombreux dans les rues. À l’appel d’activistes sur les réseaux sociaux, plusieurs manifestants sont rassemblés au rond-point des Nations-unies, ce mardi 26 septembre 2023, pour manifester leur soutien à la transition qu’ils disent être en danger.
Ces mouvements spontanés s’observent après une rumeur de coup d’Etat qui s’est propagé dans le pays. Les burkinabè ont pris d’assaut mardi 26 septembre les rues de la capitale Ouagadougou peu après 20 heures T.U. pour déjoué ce qu’ils appellent un coup d’état.
À motos, à vélos, en tricycles ou à pieds, ils sont venus des quatre coins de la capitale pour, disent-ils, faire bloc contre les éventuels perturbateurs de la transition.
Alors que certains sifflent et scandent le nom du président de la transition « IB ! IB! IB », d’autres préfèrent faire le tour du rond-point des Nations Unies tout en brandissant le drapeau national.
Certains hauts gradés de l’armée notamment le chef d’état major de l’armèe -qui serait le cerveau de la tentative du coup de force- seraient en fuite selon certaines sources locales.
Selon les publications apparues sur les réseaux sociaux, des soldats dissidents de l’armée burkinabè auraient entrepris de mettre fin au régime du capitaine Traoré.
« Ib Traoré », « Vive Traoré », peut-on entendre scander des partisans mobilisés pour la circonstance. Bruits de classons de motos ou de voitures, vouvouzela et autres moyens ont été mis à contribution par les partisans sortis témoigner leur soutien au chef de la transition.
« Mobilisation à Ouagadougou contre une tentative de coup d’État Des centaines de manifestants sont mobilisés cette nuit 26 septembre 2023 au rond point des nations unies, centre ville pour s’opposer à une tentative de coup d’État contre Capt Ibrahim Traoré, président. », a tweeté, un internaute Burkinabé avec une photo de manifestants.
« #Burkina: début des rassemblements à Ouagadougou après des appels lancés par des partisans de la junte, qui affirment que des soldats veulent renverser le pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré cette nuit », a aussi informé un autre activiste burkinabé avec une vidéo amateur à l’appui.
“Il y avait un coup d’Etat en préparation. Ils avaient prévu agir à 22h mais l’information a fuité. C’est l’un d’entre eux qui les a trahis. C’est pourquoi nous avons invité les gens à rejoindre le rond-point des Nations Unies pour soutenir le Capitaine Ibrahim Traoré”, s’est exprimé un manifestant du nom d’Amado Maïga, au micro de Faso7.
Jusqu’à 23h, la foule continuait de migrer vers le centre-ville de la Capitale. Des jeunes ont même pris la direction du quartier Patte-d’oie pour, disent-ils, « vérifier quelque chose », laissant une grande majorité toujours à la Place de la Nation, scandant « Capitaine… Traoré… »
Pour l’heure difficile de dire d’où est partie cette rumeur qui a mis en ébullition la capitale burkinabè. Au pouvoir à peine un an, après un coup d’Etat qui a renversé le lieutenant-colonel putschiste Paul-Henri Sandaogo Damiba, Ibrahim Traoré est un capitaine de 35 ans soutenu par la Russie.
Comme ses voisins putschistes du Mali et du Niger, le chef de la transition burkinabè est une figure de la montée en puissance du rejet de la France au Sahel. Les trois pays qui viennent de créer une Alliance des Etats du Sahel (AES) entendent conjuguer leurs efforts pour faire échec à toute agression extérieure sur leurs territoires.
Il faut le rappeler, le 30 septembre 2022, le Burkina Faso a subi son deuxième coup d’État de l’année, quand le capitaine Ibrahim Traoré, le chef de 34-ans d’une unité d’artillerie de l’armée du Burkina Faso, s’est autoproclamé chef de l’État après avoir renversé le président Roch Marc Christian Kaboré.
