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Togo-Manifestation du 6 juin | Cas de torture au cœur des préoccupations sur les droits humains : Pas de saisine de la justice

Au Togo, les manifestations qui se sont tenues dans la nuit du 6 et 7 juin dans la matinée ont été marquées par des allégations de torture et de violence à l’encontre des manifestants. Amnesty International, dans un communiqué daté du 17 juin, a exhorté les autorités togolaises à enquêter sur ces accusations graves et à respecter leurs obligations en matière de droits humains, notamment en garantissant la liberté de réunion pacifique et d’expression. L’ONG a rapporté avoir rencontré dix manifestants, tous affirmant avoir subi des violences durant leur détention à la gendarmerie de Djidjolé, à Lomé.

« Tous ont déclaré avoir été soumis à la torture ou à d’autres mauvais traitements », affirme Amnesty.

« Nous étions couchés sur le sol, ils étaient six ou sept agents autour de nous. Ils versaient de l’eau sur nous et ils nous frappaient les fesses avec des cordelettes », témoigne une victime présumée citée par l’ONG, qui assure avoir également consulté trois certificats médicaux de détenus qui « font état de contusions des muscles fessiers », et un quatrième de « contusions des muscles parvertébraux ».

Ces témoignages soulèvent d’importantes interrogations sur la conduite du gouvernement. Bien que les autorités aient osé émettre des démentis, arguant du fait qu’aucune plainte n’avait été formée, elles ont parallèlement promis de poursuivre en justice les auteurs de tels abus. Toutefois, cette réponse semble remettre en question la crédibilité des témoignages recueillis par divers médias, dont RFI et France 24, ainsi que par des défenseurs des droits humains. Des figures publiques, comme Bertin, président de la synergie des étudiants de l’Université de Lomé en situation de handicap, contestent également la version officielle, alimentant un climat de méfiance et d’inquiétude au sein de la population.

Dans un État de droit véritable, les autorités auraient dû réagir promptement face à des accusations aussi sérieuses. Pourtant, la réponse du gouvernement togolais suscite de vives inquiétudes. Les organisations de la société civile, tentant par tous les moyens de faire entendre leurs préoccupations, se sont à plusieurs reprises adressées aux porte-paroles du gouvernement, mais sans obtenir de réponses satisfaisantes. L’inaction des dirigeants, notamment celle du Président de la République, jette une ombre sur leur véritable engagement à garantir justice et protéger les droits fondamentaux des Togolais.

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La porte-parole du gouvernement aurait affirmé ne pas être au courant des incidents signalés, ce qui ne fait qu’accroître l’interrogation plutôt que d’y répondre.

Le gouvernement par la voix de son porte parole, Yawa Kouigan, déclare n’avoir pas été informé de cas de torture, affirmant que ce phénomène est « inacceptable et condamnable. » En soulignant le cadre juridique en place, Kouigan rappelle que la loi togolaise prohibe clairement tout acte de torture et prévoit des sanctions pour de tels comportements. Elle a également fait état des déclarations qui circulent sur les réseaux sociaux, indiquant que, à son avis, celles-ci n’ont pas encore été portées devant la justice. Elle a affirmé que si ces allégations étaient officiellement portées, les preuves recueillies conduiraient à des mesures légales contre ceux qui seraient reconnus coupables. Son insistance sur le fait que le Togo est un « État de droit » semble viser à rassurer les citoyens sur le fait que leur sécurité et leurs droits sont protégés par des institutions juridiquement responsables. Cependant, la tension entre les déclarations officielles et les témoignages souvent publiés sur les réseaux sociaux indique une nécessité urgente d’examiner la réalité de la situation des droits humains au Togo. Dans ce contexte, il serait bénéfique de promouvoir des enquêtes transparentes et de garantir que les préoccupations des citoyens soient entendues et traitées de manière adéquate par les autorités compétentes. Cela pourrait contribuer à renforcer la confiance du public dans le système judiciaire et à promouvoir un véritable État de droit.

Dans un climat où la colère populaire est palpable, il semble essentiel que ceux qui détiennent le pouvoir réfléchissent sérieusement à leur rôle et à leurs responsabilités vis-à-vis de la population. L’adage « qui sème le mépris récolte la colère » n’a jamais résonné avec autant d’écho. Les Togolais aspirent à des actions concrètes et à une prise en charge réelle de leurs préoccupations vitales.

Le procureur de la République avait annoncé l’arrestation de 56 personnes, finalement libérées, et la prolongation de la garde à vue de quelques autres. « Trois manifestants sont toujours détenus à la date du 17 juin », a précisé Amnesty dans son communiqué.

Avec jeuneafrique.com

TOGONYIGBA

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