Le déni du droit à manifester se répète et s’aggrave au Togo : Une journée de silence contestataire « Togo Mort » prévue par la société civile pour le 16 août


Face à ce qu’elles jugent être une “répression systématique” et un déni persistant du droit de manifester, une trentaine d’organisations citoyennes, dont le Front Citoyen Togo Debout et la Novation internationale, annoncent l’organisation d’une “immobilisation nationale” baptisée Togo Mort, prévue pour le 16 août 2025.
Depuis plusieurs semaines, le ministère de l’Administration territoriale a rejeté successivement trois demandes d’autorisation pour la tenue de marches pacifiques. Les autorités justifient ces refus en avançant des arguments de “sensibilité électorale”, du “risque de bousculades” à proximité de la lagune de Bè, ou d’un contexte jugé “marqué par des appels à la haine”. Selon les collectifs à l’origine de cette initiative, ces motifs ne seraient que des prétextes destinés à étouffer toute forme d’expression dissidente.
Le projet « Togo Mort » se manifestera par une fermeture générale des commerces, un arrêt des activités économiques, et un silence symbolique observé à l’échelle du pays. Les organisateurs de cette action précisent qu’il s’agit d’un acte fort, exprimant leur “refus de la soumission, de l’oubli et du bâillon”.
Dans le sillage de cette mobilisation, le Mouvement du 6 juin (M66) a également annoncé qu’il prévoit une manifestation nationale le 30 août, avec pour objectifs de rendre hommage aux victimes et de revendiquer, entre autres, la liberté, le rétablissement de la Constitution de 1992, ainsi que la libération des prisonniers politiques.
Cette situation met en lumière les tensions croissantes au Togo concernant la liberté d’expression et le droit de manifester, des défis cruciaux pour la société civile et la démocratie dans le pays. Les événements à venir mériteront une attention particulière de la communauté internationale, qui porte un intérêt croissant aux dynamiques politiques togolaises.
Céline N.