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[Billet] Quand dit-on qu’un homme est véritablement mort ?

De Naboudja Bouraima, professeur de philosophie.

Tenons-nous compte des trois critères de la définition de la mort avant d’enterrer les victimes?

Naboudja Bouraima, professeur de philosophie

Hier, la mort signifiait: arrêt de la respiration, mais hélas, la respiration peut s’arrêter sans qu’on ne soit véritablement mort. Fidèle à cette première définition, beaucoup de victimes se réveillent dans les tombes, mais impuissants.

Deuxième définition que les gens ont cru étant la plus évidente : l’arrêt de l’activité cardiaque. Mais hélas, cette définition n’est non plus suffisante. Le coeur peut s’arrêter sans entraîner la mort définitive d’un individu.

La troisième définition qui est en vogue et difficile à vérifier dans nos hôpitaux, c’est l’arrêt définitif de l’activité cérébrale à travers un ancéphalogramme.

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À titre d’exemple un homme a été sauvé de justesse dans un CHU dont je tais le nom, juste quand on devrait le conduire directement à la morgue. Pourtant, les médecins venaient de confirmer sa mort à ses proches qui étaient inconsolables. Bref, pour dire que beaucoup de personnes par manque de prudence et de vérification avérées sont enterrées vivantes.

Souvent, c’est la peur du cadavre qui nous pousse à la précipitation.
Du calme, pour éviter beaucoup de victimes innocentes.

Qu’est-ce que la mort et quels sont les critères distinctifs de celle-ci ?

Au prime abord, la mort est l’arrêt définitif des fonctions vitales de l’organisme.

Avant de présenter les différents critères qui définissent la mort, il convient de rappeler que pour le commun des mortels, la mort est un drame, rien d’autre. La fin de la jouissance. Autrement dit, selon Sartre après la mort, l’Homme devient une proie. Cette mort ne relève pas du choix de l' »homosapiens », c’est-à-dire être doué de raison, elle est inscrite dans nos chromosomes et personne ne peut l’éviter.
Ce qui fait qu’elle bouleverse notre existence en tant que les « Dasein » être en tant qu’être, est que personne ne connaît ni le temps ni le lieu de sa propre mort. D’ailleurs, le mort ne dira jamais je suis mort, sauf les vivants et les proches qui feront ce constat sans que la victime ne puisse se prononcer. Mais, en dehors de ces constats précédents qui considèrent la mort comme un drame, d’autres penseurs et d’autres traditions ou religions ne font pas de la mort la fin de la vie, mais une transition qui libère l’âme de l’emprise du corps et de ses faiblesses.

Pour Pythagore, la mort du corps entraîne inéluctablement la libération de l’âme qui après purification revient dans un autre être qui peut être un homme, un arbre ou un animal…. C’est ce voyage-retour qu’il désigne sous le vocable de la métempsychose ou l’incarnation selon nos différentes religions. Enfin, pour Hegel c’est un sentiment bête que d’avoir peur de la mort, car de notre vivant, elle n’ y est pas, c’est après nous, qu’elle vient.

Voilà pourquoi Hegel pense que la mort est lâche. Cependant, sans perdre de vue la question fondamentale de notre analyse, il convient de faire ressortir les différents critères qui confirment la mort d’un individu ou non.
Mais il faut souligner que tous ces trois critères sont sujets à controverses et échappent au contrôle de l’homme dont l’existence ici bas est soumise à la temporalité.
Le premier critère que beaucoup ont considéré comme étant irréfutable auparavant fut l’arrêt définitif de la respiration. Or, force est de constater que cette première définition n’est plus suffisante pour définir la mort d’un individu.
Car, on peut ne pas pouvoir respirer, mais être encore en vie.

La deuxième définition après l’abandon de la première est l’arrêt de l’activité cardiaque, mais la science démontre les limites de cette deuxième thèse puisque le coeur peut s’arrêter de se battre sans que la mort ne s’en suive.

Enfin, la troisième définition qui semble être en vogue et qui acquiert l’assentiment de plusieurs savants et médecins, c’est celle selon laquelle la mort est l’arrêt définitif de l’activité cérébrale, vérifié à travers un ancéphalogramme. Malheureusement, nos hôpitaux encore embryonnaires ont des difficultés énormes pour certifier la mort chez un individu.
La preuve, nous apprenons toujours des anecdotes liées à des cas de personnes déclarées mortes, mais qui à la fin, se sont réveillées si le corps de la personne n’a pas été mis en bière immédiatement ou à la morgue surgelée.

En définitive, vous conviendrez avec moi que beaucoup de personnes ont été enterrées en tenant compte des critères précédents qui malheureusement ne sont pas fiables et encore moins, une panacée.
En un mot, beaucoup dans les tombes et morgues se réveillent de leur long sommeil ou coma, mais impuissants face au destin qui leur ont été imposés par inadvertance dans la tombe ou dans la morgue.

Enfin, évitons la précipitation devant les cas des corps inanimés, puisque les morts ont besoin par prudence qu’on leur accorde le bénéfice du doute.

Naboudja Bouraïma, citoyen désabusé

La question de Togonyigba ?

Pour s’assurer qu’une personne est vraiment mort, faudra-t-il revenir à la bonne vieille méthode qui consiste à mordre violemment son gros orteil ? Et si on n’observe aucune réaction, la personne est vraiment morte. (d’où le titre de croque mort à ceux qui en étaient chargés de cette mission)…

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