Échos des ÉcolesÉducation

Togo/Restriction des libertés syndicales : le syndicat des enseignants du togo, un éternel mort-né

La liberté syndicale est le droit pour chaque travailleur de faire partir ou non d’un syndicat salarial de son choix. Dans une mesure collective, c’est le droit des travailleurs d’un secteur d’activité de se constituer en syndicat, lutter pour leurs droits et défendre leurs intérêts.
Mais depuis les indépendances en Afrique et les premières années de «l’administration à l’africaine », la cause du salarié a toujours été brimée et reléguée par les politiques aux derniers paliers de l’escalier. Bref, ça n’a jamais été la priorité des différentes administrations qui se sont suivies.

Au Togo, la lutte syndicale est confondue avec celle politico-économique, et le gouvernement ne ménage aucun effort pour aussi élégamment qu’il le souhaite, brimer les droits reconnus aux salariés et leur imposer un silence de mort.
Le gouvernement togolais est allergique aux organisations syndicales très bien organisées. Depuis les bras de fer observés dans les années 2013 avec la S.T.T (Synergie de Travailleurs du Togo) et les sinistres événements, survenus à deux élèves de Dapaong, Douti Sinalen et Anselme Sinandaré, froidement abattus par la très zélée force de l’ordre, le gouvernement togolais emploie tous les moyens pour détruire et anéantir la lutte syndicale.
Et prenant le pouls des salariés de tout secteur confondu, les conclusions révèlent que la majeure partie des travailleurs togolais croupissent sous le poids d’un système de répression, sans merci et assoiffé de stabilité.
Le 22 mai 2021, les enseignants du Togo ont décidé de se constituer en syndicat pour mieux valoriser leur profession et plus faire entendre leur voix.
Et tel que le système nous y a habitué, les forces de l’ordre ont toujours été dépêché sur les lieux afin de disperser les syndicalistes à coup de gaz lacrymogènes et de bastonnades.
Les bilans sont sans appel : des blessés, des arrestations, des engins saisis, des téléphones portables, des sacs, des casques et d’’autres matériels confisqués par la gendarmerie.

Pour un esprit éveillé, il est clair que cette façon, de procéder est guidée par la volonté d’étouffer une lutte syndicale qu’on a déjà rendu estropiée. En effet, le gouvernement a réussi, cela va sans dire à imposer silence à toutes les organisations syndicales du Togo peu importe leur domaine d’activité. Dans l’enseignement, secteur dans lequel le mouvement syndical est plus récurrent ces 10 dernières années, aucune organisation syndicale n’a plus de voix aujourd’hui et n’est en mesure de mener une discussion équilibrée au profit des enseignants avec le pouvoir politique togolais.
La plupart des organisations syndicales actuelles sont soit corrompues à coup de billets, soit rongées par des luttes intestines, relatives aux positions ou postes, aux intérêts pécuniaires ou moraux, et que sait-on encore ?
Voyant que ce semblant d’inaction des syndicalistes les
avantageait, Faure Gnassingbé et ses sbires ont tranché ne plus voir germer aucune association de lutte pour la cause des fonctionnaires enseignants. Raison pour laquelle il faut tuer le poussin dans l’œuf.
Syndicat des Enseignants du Togo (SET), un éternel mort-né…

Tout porte à croire que ce syndicat ne verra jamais le jour. Du moins sous le régime de Faure.
Soutenu par ses acolytes, Faure Gnassingbé ne désire pas du tout voir ce syndicat surtout avec son actuelle configuration s’établir. C’est pourquoi il se donne la peine de passer par tous les moyens pour le coincer et l’empêcher de naître, ou dans une certaine mesure de renaître…Le syndicat des enseignants du Togo (S.E.T) est un regroupement d’enseignants togolais qui se donne pour tâche fastidieuse de travailler pour un épanouissement total des enseignants.
Son histoire remonte à décembre 2020. Alors que plusieurs se doutaient de ses capacités à regrouper des enseignants, ce mouvement aux origines inattendues est devenu (ou a failli devenir) une bête noire pour la tranquillité des premiers acteurs de l’éducation nationale.Après avoir organisé la très contestée assemblée générale constitutive en ligne, le syndicat des enseignants du Togo avait commencé ses actions syndicales sur toute l’étendue du territoire, aussi bien qu’il peut.
En janvier 2021, huit de leurs responsables ont été arrêtés pour faux et usages de faux. Une forte riposte syndicale a suffi pour que cet organisme soit définitivement classé « indésiré ».
Toutes leurs actions ne sont plus les bienvenues. Ils ont été contraints à traverser les périples d’intimidations, d’arrestations, de molestation, de disciplines, puis au final, de retrait de récépissé, et de dissolution complète.
Le 03 février dernier, le Ministre d’État, ministre de l’administration territorial et de la décentralisation, et des collectivités Payadowa Boukpessi dans un communiqué rendu public, avait déclaré : « Dans le cadre du dossier joint à votre déclaration en vue de la délivrance éventuelle d’un récépissé d’association, conformément à l’article 5 de la loi de 1901, nous nous sommes rendus compte de certaines irrégularités », et avait prononcé « l’annulation immédiate de l’enregistrement n°925 du 29 décembre 2020 ».
Mais NMoagui Gnonkpa, enseignant à Affagnan, membre fondateur du SET, et ses camarades enseignants n’ont pas faiblis. Ils espèrent reconstituer leur syndicat (SET), mais ils se doivent de plus lutter.
Leur tentative de renaissance du 22 mai 2021, a été réprimandé pour des raisons liées à la pandémie du Coronavirus.
Plusieurs leaders d’opinion politique et acteurs de la société civile estiment qu’il s’agit d’une farce. Ils ont sorti des communiqués pour dénoncer cette interdiction aux allures injustes.
En effet, la veille de l’assemblée générale constitutive du SET, la synergie des travailleurs du Togo avait organisé quant à elle, son premier congrès statutaire sans aucune inquiétude.

Pour beaucoup, l’interdiction pour cause de raisons sanitaires est une justice de deux poids deux mesures.
Cette raison évoquée « ne se justifie guère dans la mesure où les organisateurs eux-mêmes ont tout mis en œuvre pour limiter le nombre des participants afin de respecter scrupuleusement les mesures barrières édictées pour endiguer la propagation de la pandémie », a déclaré le président des forces démocratiques de la république (FDR), Dodji Apevon, dans un communiqué émanant de son parti.
Pour le pasteur Edoh Komi, Maire Adjoint du Golfe 2 et président du Mouvement Martin Luther King, « le degré de restriction des libertés publiques au Togo » devient préoccupant.
« Faire empêcher une manifestation n’est pas un permis de tabasser, de molester, et de blesser les organisateurs, et cela doit impérativement prendre fin sur la terre de nos aïeux », indique-t-il.
Les enseignants ont été libérés, mais leurs biens demeurent toujours aux mains des gendarmes.

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En septembre 2020, quand la crise sanitaire battait son plein, la commission nationale des droits de l’homme avait déclaré qu’ « il est plus que nécessaire de rappeler que, si des mesures limitatives des droits et libertés peuvent être prises compte tenu de la situation exceptionnelle, c’est à la condition qu’elles respectent les principes de stricte nécessité, d’adaptation et de proportionnalité ». Mais aujourd’hui sur le terrain, c’est tout le contraire. La restriction des libertés publiques au Togo a connu un essor avec la crise sanitaire.Nous attendons de voir si ces multiples sorties feront réagir le pouvoir de Lomé 2.

José LeDivin

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51 commentaires

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