[CoupDeGuelle] Au Togo, la DRE Plateau Ouest a exclu des élèves qui ont enceinté leurs camarades filles. «énou lé amé» : NON à la publication de leurs identités !

Dans une décision n°036/2025/DRE-PLO/KP en date du 11 Mars 2025, la Direction régionale éducative (DRE) plateau ouest a décidée d’exclure 43 élèves garçons reconnus coupables de cas de grossesse sur des élèves filles de leurs établissements scolaires et classes ainsi que leur inspection de provenance. Dans cette décision de M. ALPHA KAO Mollah, certainement en référence à ce que dit la Loi No 2022- 020 du 02 décembre 2022 portant protection des apprenants contre les violences à caractère sexuel au Togo, devrait-on mentionner les noms et prénoms des élèves garçons coupables ? Et c’est ce qui pose problème.
La médiatisation de cette affaires de grossesse en milieu scolaire avec la décision du directeur de l’enseignement révélant les noms des personnes renvoyées pose un vrai problème au regard de notre tradition africaine.
« Énou lé amé »
On peut se rappeler du cas de suicide d’un élève de 3ème au collège Notre-Dame des Apôtres (NDA) dans les années 90 pour le simple fait que la nouvelle qu’il serait auteur de la grossesse sur sa camarade s’est répandue dans l’établissement. Le jeune garçon en était psychologiquement atteint et ne pouvant pas gérer la pression a finalement décidé de mettre fin à ses jours. Il a certe enfreint aux normes sociales mais il n’était pas délinquant. Pareil pour ces 43 élèves exclus…
Au sens de nos us et coutumes, un tel tintamarre est à proscrire. Dans nos traditions africaines et croyances, les tapages autour d’une grossesse dans des cas similaires créent parfois des situations d’accouchement difficile, de morts-nés « énou lé amé » et par voie de conséquence des traumatismes pour les jeunes filles mères.
Le problème de fond est aussi bien l’éducation adéquate dans les sphères scolaire et familiale. Quand une fille n’a pas d’argent de poche pour s’acheter au moins 100 F de pain et qu’un garçon lui offre de la nourriture, il s’en suit un attachement affectif qui débouche sur autre chose. Les raisons de ces grossesses précoces sont multiples mais celles fréquentes tirent leur source de la vulnérabilité des jeunes filles. Gérons la précocité des adolescents mais surtout, rendons les jeunes filles moins vulnérables.
Sur les réseaux sociaux, nombreuses sont ces personnes qui recommandent aux familles des jeunes exclus d’exercer des recours qu’ils peuvent rédiger eux-même ou avec l’aide d’un avocat -qui peut formuler des recours solides, bien argumentés et respectant les formes légales- estimant que cette exclusion d’un an était une mesure excessive…(Le recours pour excès de pouvoir est une procédure judiciaire que vous pouvez engager devant le juge administratif).
La question : pourquoi les filles enceintes ne sont pas sanctionnées ou exclues ? Normalement elles doivent connaître le même sort que les garçons et cela servira d’exemple aux autres filles élèves à fermer leurs entrejambes durant leurs cursus scolaire… J’ai Dis.
Un citoyen insoumis