l’Éthiopie vient de lancer la production d’électricité du grand barrage de la Renaissance sur le Nil Bleu
Appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique, le grand barrage de la Renaissance (Gerd), construit par l’Éthiopie sur le Nil Bleu qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil, est une source de fortes tensions avec l’Égypte depuis 2011. L’Éthiopie estime que le Gerd est essentiel pour son développement économique, alors que l’Égypte – dont l’irrigation et l’eau potable dépendent à 90 % du Nil – le considère comme une menace vitale. L’Égypte et le Soudan, situés en aval, veulent un accord global sur le barrage – et notamment la manière dont il est géré –, mais l’Éthiopie y est réticente. L’Égypte invoque également « un droit historique » sur le fleuve garanti par des traités conclus en 1929 et 1959. Mais l’Éthiopie s’appuie sur un traité signé en 2010 et boycotté par l’Égypte et le Soudan autorisant des projets d’irrigation et de barrages sur le fleuve.
La question est devenue cruciale depuis que l’Éthiopie a annoncé à la mi-juillet avoir atteint le niveau de remplissage prévu pour la première année du réservoir, un colosse de béton de 145 mètres de haut. De quoi alimenter la tension déjà forte entre Le Caire et Addis-Abeba.
Cependant, ce projet aura été le plus politique, polémique et rocambolesque . Une première turbine, sur les treize de l’édifice, a été mise en route, avec un objectif final de production de 5000 MW. Situé à 30 KM de la frontière soudanaise, il est long de 1,8 kilomètre, haut de 145 mètres et produit déjà 375 MW.
10 ans de guerres froides entre l’Éthiopie, avec les 2 pays en amont et en aval, le Soudan et l’Égypte et une violation des résolutions de l’ONU. Au lancement du projet, chaque fonctionnaire avait été appelé à contribuer à hauteur d’un mois de salaire au financement du barrage avec d’autres emprunts publics auprès des Ethiopiens ont permis de mobiliser prés de 4,2 milliards USD. Et toute cette réalisation sans le financement de la Banque Mondiale et de FMI.
voir ci-dessous la vidéo de l’inauguration